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Événement & Conservation : 6e gala de la fondation Airavata pour la sauvegarde des éléphants du Royaume

Soirée à ne pas manquer ce samedi 14 septembre 2024, le 6e gala de la fondation Airavata destiné à lever des fonds pour que la fondation puisse poursuivre son précieux travail de conservation en faveur des éléphants du Royaume. Pour Cambodge Mag, Pierre-Yves Clais nous en dit un peu plus sur cet événement.

spectacle de danse organisé par l’artiste Belle l’année dernière
Spectacle de danse organisé par l’artiste Belle l’année dernière

Vous préparez votre 6e gala pour la fondation, parlez-nous un peu du programme

 Cette année marque une reconnaissance accrue du gouvernement pour notre travail. Airavata est en effet la seule association au Cambodge à défendre les éléphants dans leur cadre culturel, national et historique, et cela, le gouvernement y est sensible.  

D’ailleurs, pour paraphraser le Président de l’Assemblée Nationale, je dirais que notre travail est un hommage à tous les anciens Rois du Cambodge et aux ancêtres khmers. Les éléphants font en effet partie d’un ensemble complexe qui est constitutif de l’âme du pays ; la soirée à venir sera le reflet de cet engagement.

Samedi 14 septembre, nous aurons ainsi l’honneur d’avoir deux ministres pour présider la soirée, Son Excellence Neth Pheaktra pour l’Information, ainsi que notre ministre de tutelle en ce qui concerne les éléphants : Son Excellence Dith Tyna du Ministère de l’Agriculture. Il y a aura aussi S.E Thang Khon qui est Président du Comité Olympique.

Parlez-nous des artistes invités et des nouveautés par rapport à l’année passée

 Après le succès du spectacle de danse organisé par l’artiste Belle l’année dernière nous avons voulu renouveler l’expérience, mais d’une autre façon. Belle et sa troupe de danse traditionnelle cambodgienne rencontreront cette année le ballet classique européen.

Notre fille Camille, danseuse classique, figurera une voyageuse découvrant la forêt cambodgienne, elle y rencontrera Noëlle puis sa maman et enfin un cornac qui l’emmènera avec lui suivre les éléphants dans leur promenade matinale. Un peu plus tard, Belle arrivera, incarnant mon épouse Chenda, pour introduire Camille à la spiritualité du monde des éléphants cambodgiens.

En ce qui concerne le spectacle de Bokator, nous aurons cette année l’honneur d’avoir l’équipe nationale elle-même, ce qui promet du très haut niveau !

Le chanteur Sai interprétera deux chansons ; Sai est un personnage attachant et assez hors de l’ordinaire, car c’est non seulement un artiste, mais aussi un sportif accompli. Coureur de fond, il a réalisé il y a quelques années le tour du Cambodge en petites foulées pour lever des fonds pour l’hôpital Kantha Bopha, c’est un jeune aventurier et, ce qui me touche particulièrement, un motard passionné !

Enfin, Mademoiselle Sin Youbin, actrice et danseuse, présentera avec sa troupe un spectacle sur l’importance des éléphants dans la culture des minorités de Ratanakiri.

Comme chaque année, nous aurons un défilé de mode avec des tenues en soie cambodgienne réalisées par la compagnie Danama, avec une petite addition moderne cette fois-ci, des vestes en jean façon « mexicaine » aux tissus ethniques de Ratanakiri. Il est en effet fondamental de trouver des idées contemporaines susceptibles de créer un marché pour ces superbes tissages traditionnels dont on ne sait pas toujours que faire une fois qu’on les achète…

La vente aux enchères proposera également des soies cambodgiennes aux motifs très rares (Sot Pidhan) faites uniquement pour la décoration, ainsi que des bronzes d’une qualité exceptionnelle, fruit d’un travail et de techniques millénaires qui ont miraculeusement survécu à la guerre. Cet artisan avec lequel nous coopérons depuis quelque temps est l’incarnation d’un génie khmer qui a traversé les âges, c’est un peu comme si on pouvait maintenant s’offrir les œuvres du Musée National en toute légalité !

Comment se porte la fondation aujourd’hui, financièrement et à propos des éléphants ?

La Fondation a maintenant atteint une sorte de vitesse de croisière ; avec l’aide de notre expert et ami Dan Koehl, nous avons mis en place des règles quotidiennes pour l’entrainement et le bien-être des éléphants, et puis les affres de cette dernière saison sèche, sans l’ombre d’un bambou à manger pour les éléphants, sont maintenant derrière nous, la forêt est redevenue hospitalière et la nourriture abondante. Le problème c’est que cette petite forêt, la dernière à subsister dans les environs immédiats de Banlung, attire bien des convoitises !

Il y a tout d’abord des gens qui la défrichent par le feu pour y faire des champs illégaux et puis d’autres qui creusent des dizaines de profonds puits de mine pour y trouver de l’or, ce qui représente un danger grave pour les hommes et les éléphants. Et puis, à proximité immédiate de notre centre, quelqu’un a décidé de vendre ce qui ne lui appartenait pas, à savoir la vallée de Katieng, celle que nos éléphants empruntent tous les jours le long de la rivière pour aller à la cascade du même nom. Après avoir défriché ce qui restait de forêt par l’incendie, les nouveaux « propriétaires » y ont planté du manioc, nous insultent et menacent nos éléphants des pires représailles s’ils osent emprunter leur ancien chemin. Après la mort de Bak Maï par empoisonnement il y a trois ans, ce sont des menaces que nous prenons sérieusement…

Heureusement, nous pouvons compter sur le soutien du gouvernement ! Un secrétaire d’état de passage pour contrôler notre travail a pu constater par lui-même les difficultés auxquelles nous faisons face et en a référé en haut lieu, nous avons donc bon espoir de voir l’ordre et la loi restaurés autour de la fondation.

Les ressources alimentaires offertes par la forêt de Katieng sont en effet primordiales pour nos éléphants, la seule alimentation vraiment équilibrée pour eux provient de la nature, sans elle, ils perdront aussi ces connaissances ancestrales qu’ils se transmettent de génération en génération, car l’éléphant sait comment s’alimenter en fonction de ses besoins du moment, de son âge et il sait aussi se soigner avec les plantes, à tel point que quand un éléphant commence à être malade, nous le laissons quelques jours tout seul dans la forêt et en général, cela suffit. Nous n’appelons le vétérinaire que pour des cas graves.

Notre petite Noëlle continue de bien se porter et de faire la joie de tous, elle pèse maintenant plus de 650 kilos et fait plein de bêtises. Elle a récemment mangé toutes les fleurs que nous avions plantées autour de nos nouveaux bungalows et arraché un rideau que nous n’avons jamais retrouvé, elle a aussi arraché les essuie-glaces et rétroviseurs d’une voiture de démineurs garée dans la forêt. Elle aime bien chasser les motos également ainsi que casser les meubles des voisins… De façon générale, elle devient de plus en plus indépendante et audacieuse. La nuit, sa maman est attachée dans la forêt, mais pas elle, elle se lance donc dans des expéditions solitaires vers les champs avoisinants qu’elle détruit allègrement, nous forçant à compenser financièrement les paysans, même ceux dont les champs se trouvent théoriquement en zone de forêt protégée…

Ce qui risque de lui changer la vie radicalement par contre, c’est l’arrivée probable d’un petit frère ou d’une petite sœur. Sa maman est en effet à nouveau enceinte ; malheureusement, après une nuit de complications et de pertes sanglantes il y a quelques mois, on ne sait pas si elle pourra mener cette grossesse à son terme, mais suite au miracle qu’ont constitué la naissance puis la survie de Noëlle dans des circonstances difficiles, nous ne pouvons qu’être optimistes !

Quand nous avons entrepris de lancer Airavata il y a bientôt dix ans avec ma famille, nous n’imaginions pas à quel point ce serait une responsabilité écrasante ainsi qu’un tel fardeau financier ! C’est pourquoi nous sommes si reconnaissants à ceux qui nous ont rejoint au sein du nouveau bureau, leur aide est précieuse, je pense à l’actrice Duong Zorida, à DJ Hero, à M. May Vichet et à madame Sok Channda, PDG de MekongNet. Toutes ces personnes ont beaucoup de travail et de responsabilités, mais elles ont choisi de mettre leur temps, leurs capacités et souvent leur argent au service d’une cause qui nous rassemble et nous dépasse, le maintien d’un monde sur le point de disparaitre. En effet, quand on regarde objectivement la réalité, avec environ soixante éléphants domestiqués restant dans le pays, on ne peut guère être optimiste quant à la survie de ce monde ancien et pourtant nous continuons à travailler, avec cœur et entrain, car la passion est contagieuse et elle seule peut déplacer les montagnes !

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Au fil du temps, le Gala annuel d’Airavata est devenu un événement attendu à Phnom Penh, un rendez-vous des amoureux de la nature et de la culture khmères et aussi un moment où l’on se rencontre et où on s’amuse. Depuis que la soirée se déroule au Sun & Moon Riverside, nous pouvons recevoir plus de 400 personnes, presse et télévision sont présentes, ce qui garantit une très belle exposition à nos partenaires, et puis le « réseautage » fait le reste !

Qu’attendez-vous de ce prochain gala ?

À l’heure actuelle, ce qui compte principalement c’est de boucher les trous financiers en attendant la reprise du tourisme et de l’écotourisme à Ratanakiri.

La générosité de nos amis qui contribuent et achètent les œuvres d’art vendues aux enchères ainsi que les marchandises exposées dans les stands est fondamentale pour l’avenir de notre travail !

Et puis il y a le lancement officiel d’un nouveau programme lancé à l’instigation de S.E Neth Pheaktra le Ministre de l’Information, qui souhaite nous aider par tous les moyens. Il s’agit d’une adhésion annuelle à Airavata, à trois niveaux : Bronze, Argent et Or. Un certain nombre de nos amis ayant connaissance de notre travail et visité Airavata ont tout de suite joué le jeu et « pris leur carte », il nous reste maintenant à faire les dites cartes et à leur faire parvenir de petits cadeaux.

Maintenant, au-delà de collecter des fonds pour continuer notre travail de conservation, le but de la soirée est de montrer et de perpétuer des arts vivants, le Cambodge ne doit pas être un musée, mais une pépinière de talents, un pays moderne embrassant le futur les deux pieds fermement ancrés dans sa culture et bien sûr, respectant sa nature.

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