À l’approche du prochain forum d’affaires France - Cambodge, le PDG du groupe Thalias, également président de la section locale des conseillers du commerce extérieur de la France (co-organisateurs) livre ses espoirs sur cet événement, mais aussi quelques réflexions sur une actualité économique « compliquée ».
Comment trouvez-vous le temps de gérer ces multiples casquettes, quelles sont vos motivations concernant cette large implication ?
Gérer plusieurs rôles exige une gestion du temps rigoureuse et une équipe de soutien solide. Je délègue efficacement et m’assure de prioriser mes engagements. Ma motivation principale réside dans mon désir de contribuer au développement économique du Cambodge et de soutenir l’industrie de la restauration et de l’hôtellerie, tout en renforçant les relations commerciales entre la France et le Cambodge. Cette implication me permet d’avoir un impact positif sur différentes sphères de notre économie et de notre société.
Quelques commentaires sur la situation morose de la consommation intérieure et votre appel en tant que président de la CRA ?
La baisse de la consommation intérieure est préoccupante pour notre secteur. En 2023, le Cambodge a enregistré un taux de croissance du PIB de 5,2 %, mais la consommation intérieure reste affectée par les pressions inflationnistes. Lors de notre dernière réunion avec le GPSF, j’ai suggéré à Neak Oknha Kith Meng de plaider en faveur d’une intervention gouvernementale pour stimuler l’économie. Mon appel vise aussi à sensibiliser les professionnels du secteur à la nécessité de s’adapter, d’innover et de collaborer pour surmonter ces défis. Nous devons également travailler avec le gouvernement pour créer un environnement plus favorable à la relance de la consommation.
Quelques mots sur vos récents travaux avec le Groupe de Travail D ?
Le Groupe de Travail D se concentre sur des questions cruciales telles que la fiscalité, le droit et la gouvernance. Récemment, nous avons travaillé sur des propositions visant à simplifier les processus fiscaux et à améliorer la transparence pour encourager l’investissement étranger. Par exemple, les investissements français au Cambodge ont augmenté de 84 % entre 2018 et 2022, atteignant 649 millions d’euros. Ces efforts visent à rendre le Cambodge plus attractif pour les investisseurs tout en assurant une croissance économique durable.
Quelques détails sur votre implication dans l’organisation du prochain forum d’Affaires France-Cambodge ?
Le forum d’Affaires France-Cambodge 2024, organisé conjointement avec la CCIFC, vise à renforcer les relations économiques entre nos deux pays. Nous mettons en place des ateliers, des conférences et des rencontres B2B pour permettre aux entreprises françaises et cambodgiennes de nouer des partenariats fructueux.
« En 2022, les échanges commerciaux entre la France et le Cambodge s’élevaient à 1 362,9 millions d’euros, ce qui montre un potentiel significatif pour le développement de nouvelles collaborations. »
Nous envisageons également des partenariats public-privé (PPP) pour des projets d’infrastructure comme un marché de gros à l’image du MIN de Rungis.
Qu’en est-il de l’aspect économique de l’embellie diplomatique entre la France et le Cambodge ?
L’amélioration des relations diplomatiques entre la France et le Cambodge ouvre des opportunités économiques significatives. Cela crée un climat de confiance qui encourage les investissements et les échanges commerciaux. Les exportations françaises vers le Cambodge en 2023 ont atteint 170,9 millions d’euros, représentant une augmentation de 31 % par rapport à 2022. Nous devons capitaliser sur cette dynamique pour consolider ces relations et maximiser les retombées économiques.
Quelques réflexions sur la mission économique en France en janvier 2024 ?
La mission économique en France en janvier 2024 a été une expérience enrichissante. Nous avons pu établir des contacts importants et explorer de nouvelles opportunités de collaboration. Les échanges avec nos homologues français nous ont permis de mieux comprendre les attentes et les besoins des investisseurs potentiels. Les enseignements tirés de cette mission guideront nos actions pour attirer davantage d’investissements français au Cambodge, dont les investissements français ont représenté 649 millions d’euros en 2022.
Quelles retombées du premier forum d’affaires France Cambodge en 2022 ?
Le premier forum d’affaires France Cambodge en 2022 a eu des retombées positives, bien que certaines soient encore en cours d’évaluation. Les échanges commerciaux ont atteint 1 362,9 millions d’euros en 2022, une augmentation notable par rapport aux années précédentes. Les relations établies lors de ce forum continuent de porter leurs fruits, mais il est encore trop tôt pour mesurer pleinement tous les impacts directs et indirects.
Confirmez-vous le déficit d’image du Royaume et avez-vous des suggestions ?
Oui, le Cambodge souffre d’un déficit d’image qui freine le développement des échanges commerciaux et des investissements.
« Pour remédier à cela, nous devons améliorer la communication sur les opportunités offertes par notre pays, renforcer la transparence et assurer une gouvernance solide. »
Le Cambodge a été classé 143e sur l’Indice de Développement Humain en 2022, indiquant des domaines à améliorer. Des campagnes de marketing ciblées et la participation active à des forums internationaux peuvent également aider à redresser cette image.
D'autres obstacles à un réel essor des investissements français dans le Royaume et suggestions ?
Outre le déficit d’image, les obstacles incluent la complexité administrative, le manque d’infrastructures et certaines incertitudes juridiques. Pour surmonter ces défis, nous devons simplifier les procédures administratives, investir dans les infrastructures et garantir un cadre juridique stable et transparent.
En 2022, le Cambodge a importé pour 1 192 millions d’euros de biens de France, ce qui montre un potentiel d’amélioration si ces obstacles sont levés. La collaboration entre le secteur privé et le gouvernement est essentielle pour créer un environnement propice à l’investissement.
Des indicateurs optimistes pour la relation d’affaires entre les deux pays ?
Des signes positifs incluent l’augmentation des échanges commerciaux, l’intérêt croissant des entreprises françaises pour le Cambodge, et les initiatives conjointes pour renforcer la coopération économique. En 2022, les importations françaises du Cambodge ont représenté 1 021,1 millions d’euros, montrant une relation commerciale active. La participation active des deux gouvernements et des secteurs privés à des forums économiques et des missions commerciales sont également des indicateurs encourageants. Une stabilité politique et économique accrue au Cambodge renforce également la confiance des investisseurs.
Vos attentes du forum en tant que responsable d’associations et homme d’affaires ?
En tant que responsable d’associations et homme d’affaires, j’attends du forum qu’il facilite la création de partenariats solides et durables entre les entreprises françaises et cambodgiennes. Je souhaite voir émerger de nouvelles opportunités d’investissement et de collaboration qui bénéficieront à nos deux pays.
« En 2022, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 1 362,9 millions d’euros, et ce forum doit également servir de plateforme pour discuter des défis actuels et des solutions potentielles pour renforcer nos relations économiques. »
Pendant ce forum, je soulignerai l’importance des investissements publics et privés pour soutenir le développement économique du Cambodge. Nous avons besoin plus que jamais de partenariats public-privé pour des projets d’infrastructure cruciaux, comme un marché de gros et un palais des congrès à Phnom Penh, afin de stimuler le tourisme d’affaires et d’améliorer la compétitivité globale du Cambodge.
Ce forum c’est l’opportunité pour nous de parler directement au gouvernement pour qu’il soutienne ces initiatives en travaillant en étroite collaboration avec le secteur privé. Les entreprises d’inspirations françaises ont un rôle majeur à jouer pour aider à assurer un avenir prospère pour le Cambodge.
Comments