Économie & Cambodge : « Taxes Trump », le gouvernement royal propose de négocier
- Brèves Éco
- 7 avr.
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L'annonce du président américain Donald Trump, qui s'inscrit dans un ensemble plus large de droits de douane réciproques visant plusieurs partenaires commerciaux des États-Unis, devrait entrer en vigueur le 9 avril 2025. Le gouvernement cambodgien répond.

Impact économique
L'économie du Cambodge dépend fortement des exportations, les États-Unis étant son plus gros client avec 37,9 % du volume global des exportations. La majorité est constituées de vêtements, d'articles de voyage et de chaussures. L'imposition d'un tarif aussi élevé pourrait avoir un impact significatif sur ces industries, entraînant des pertes d'emplois et une instabilité économique. Cependant, certains analystes restent optimistes quant à la capacité du Cambodge à négocier, diversifier ses marchés et atténuer les effets des droits de douane.
Réponse du gouvernement royal
Le gouvernement cambodgien a exprimé son intention d'entamer des négociations avec les États-Unis afin de réduire l'impact de ces taxes.
Dans une lettre adressée au président américain Donald Trump, le PM Hun Manet a demandé aux États-Unis d'envisager de reporter la mise en œuvre de ces droits de douane. Il a souligné l'engagement du Cambodge à renforcer les relations commerciales bilatérales et a proposé des réductions immédiates des droits de douane sur les importations américaines. Plus précisément, le Cambodge a abaissé les droits de douane sur 19 catégories de produits, les faisant passer d'un maximum de 35 % à 5 %, afin de promouvoir les importations de produits américains.
Hun Manet a exprimé la volonté du Cambodge d'engager un dialogue constructif avec les États-Unis afin d'approfondir les relations commerciales et d'en faire bénéficier les deux nations. Le gouvernement cambodgien considère ces négociations comme essentielles pour maintenir une relation commerciale positive et atténuer l'impact économique des droits de douane.
Pan Sovicheat, porte-parole du ministère du Commerce, a minimisé les préoccupations immédiates, déclarant que le gouvernement ne s'alarmait pas et qu'il s'efforcerait de protéger les intérêts de l'industrie d'exportation et des travailleurs. Cependant, il a reconnu que les droits de douane n'étaient « pas raisonnables » et que des négociations s'avéraient nécessaires pour résoudre la question.
Secteurs public et privé
Les représentants du secteur privé, tels que Ly Kunthai, président de l'Association cambodgienne de la chaussure, estiment que la question sera résolue par des négociations entre Phnom Penh et Washington. Certains analystes suggèrent que, même s'il peut y avoir des impacts à court terme, le Cambodge peut les gérer en diversifiant ses marchés d'exportation et en négociant de meilleures conditions avec les États-Unis.
Casey Barnett, président de la Chambre de commerce américaine au Cambodge, a exhorté le gouvernement cambodgien à prendre des mesures audacieuses pour faire face aux droits de douane, en mettant en garde contre de graves conséquences économiques si la question n'était pas traitée rapidement.
Idées fausses et calculs
L'affirmation des États-Unis selon laquelle le Cambodge impose un taux de droit moyen de 97 % sur les importations américaines a été contestée. Ce chiffre refléterait les ratios de la balance commerciale plutôt que les droits de douane réels, qui s'élèvent en moyenne à environ 29,4 %.
Le calcul du tarif de 49 % comme « moitié » des droits présumés du Cambodge a été remis en question, certains l'attribuant à une mauvaise compréhension des données commerciales.
Bien que l'impact économique des droits de douane soit préoccupant, le gouvernement cambodgien et le secteur privé gardent l'espoir que les négociations aboutiront à une résolution qui minimisera les dommages éventuels causés à l'économie du pays.
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