Pour ceux qui souhaitent un voyage un peu différent et prendre le temps de découvrir une partie du Tonlé Sap, il est possible de se rendre à Siem Reap en empruntant un bateau.
Long trajet
Il existe plusieurs compagnies qui proposent cette expérience. Le trajet est long, compter environ sept heures. Mais, l’expérience peut être enrichissante. Le voyage n’est possible lorsque les niveaux du lac sont suffisants, c’est-à-dire durant la mousson de mai à la mi-novembre
Nous prenons le départ à 7h30, à Phnom Penh, à l’embarcadère situé l’extrémité du quai Sisowath, devant le restaurant Titanic. Le bateau n’est pas plein. Tant mieux, car les quelques passagers qui prennent le bateau semblent disputer le concours du sac-à-dos le plus volumineux.
Le bateau n’est pas neuf, mais semble bien entretenu, les vitres ne sont pas de première jeunesse, mais les sièges ont été refaits, les allées intérieures sont propres et le capitaine, qui embarque non sans avoir oublié d’acheter quelques canettes de bière, semble connaître son sujet…
À 7h30 précises, les moteurs se mettent en route avec un bruit rassurant. Une seule manœuvre bien exécutée pour sortir du wharf et l’embarcation se dirige lentement vers le premier affluent qui permettra ensuite de rejoindre le grand lac.
C’est l’un des tronçons les plus intéressants, au moins pour les photographes ou ceux qui découvrent le lac pour la première fois. C’est l’occasion de découvrir la campagne cambodgienne se réveiller, de voir les premiers pêcheurs partir relever leurs filets, et d’admirer la nature des rives avec ses pâturages, ses palmiers, ses cahutes au bord de l’eau. Il est conseillé d’avoir un bon zoom, le canal est assez large et il est rare de se retrouver très proche d’une embarcation.
Au bout de deux heures environ, les rives s’éloignent et le cœur du grand lac approche. Et, si l’activité est inexistante, la sensation assez unique. Se retrouver au milieu de cette immense étendue d’eau presque immobile a quelque chose d’irréel. Le ciel, de l’eau à perte de vue, rien d’autre. Et, c’est encore plus impressionnant si le temps est calme.
À ce moment, il est conseillé d’avoir un bon livre ou un bon film dans sa tablette, car la traversée laisse au milieu de ce paysage de science-fiction pendant quelques heures qui peuvent paraître interminables avant d’arriver au débarcadère de Siem Reap. Pour les plus agiles, il est possible de grimper sur le toit et de s’offrir une sieste au soleil.
C’est en voyant les premiers bateaux de touristes naviguer vers le village flottant de Kampong Phluk qu’on sent l’arrivée proche.
Depuis 2007, date de ma première traversée et de découverte des villages flottants, la structure d’accueil a bien changé. Les blocs de béton ont remplacé les anciens accès aux embarcations, bien plus folkloriques. Business, rentabilité, probablement ?
À l’arrivée, les éternels chauffeurs de tuktuk et les bus vous attendent. Petit avantage, la compagnie fluviale de Phnom Penh permet d’acheter un transfert du port vers votre hôtel pour cinq dollars, il suffit d’agiter son ticket et un chauffeur vous prendra en charge, sans chercher à majorer la course.
Pour ceux qui veulent tenter cette expérience, assez unique tout de même, le prix du ticket est de 37 dollars US chez Mekong-Explore, qui propose le trajet dans les deux sens et peut également vous emmener vers Chau Doc depuis Phnom Penh.
Prévoir peut-être de voyager en semaine, le trajet est peut-être moins agréable si le bateau est plein, en effet nombre de passagers aiment se déplacer depuis l’intérieur vers les rambardes extérieures, et certains passager sont aussi volumineux que leurs sac-à-dos.
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Textes et Photographies par Christophe Gargiulo
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