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Photo du rédacteurRémi Abad

UNESCO : 5e anniversaire de l’inscription du Chapei Dang Veng, instrument aux origines mystérieuses

Le Premier ministre Hun Sen a exprimé ses félicitations pour la célébration du 5e anniversaire de l’inscription du Chapei Dang Veng au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Maître Kong Nay
Maître Kong Nay
« Il y a cinq ans, à Addis-Abeba, en Éthiopie, le Chapei Dang Veng, discipline artistique du patrimoine cambodgien, a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO », a écrit le Premier ministre dans un post Facebook ce matin.
Le Premier ministre a appelé ses compatriotes à participer à la préservation de ce patrimoine culturel national et mondial.
Le Premier ministre a appelé ses compatriotes à participer à la préservation de ce patrimoine culturel national et mondial.

Le Chapei Dang Veng a été inscrit sur la liste des patrimoines culturels immatériels nécessitant une sauvegarde urgente le 30 novembre 2016, lors de la onzième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui s’est tenue au centre de conférences de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Un instrument aux origines mystérieuses

Depuis quand existent cet instrument et l’art oratoire qui le complète ? Difficile de répondre à la question, même pour l’ethno-musicologue Patrick Kersalé, qui étudie depuis plus de vingt ans les traditions musicales khmères.

Un instrument aux origines mystérieuses
Un instrument aux origines mystérieuses

Si sa présence au Cambodge est attestée depuis le XIXe siècle, son origine se perd parmi les nombreuses influences qu’a connu le royaume. Est-ce un dérivé du luth moyen-oriental, ou d’un instrument indien, dont le nom sanscrit désigne une carapace de tortue ? À moins que son berceau ne soit à chercher du côté de la Chine, où des gravures datant du VIe siècle représentent déjà le chapei ?

Survivants d’une tradition menacée

Cette technique complète, mélangeant l’art déclamatoire à la virtuosité instrumentale, a longtemps occupé une place de choix au sein des communautés.

Utilisé comme vecteur de transmission du savoir, le chapei peut aussi revêtir des aspects religieux, en déclamant des épisodes de la vie du Bouddha, folkloriques, poétiques, ou même satiriques. C’est sur cette fibre que jouent fréquemment les artistes devant un public souvent hilare.

Concert lors du 5e anniversaire
Concert lors du 5e anniversaire

Mais la popularité de cet instrument ne doit pas faire oublier sa condition précaire, seule une poignée d’artistes étant encore à même de passer le flambeau aux jeunes générations. Les rares musiciens pratiquant cet art et qui ont survécu aux Khmers rouges ont eu fort à faire pour redonner vie à une pratique tombée dans l’oubli.

Il aura fallu de nombreux efforts, encouragés par le ministère de la Culture ainsi que par des associations, pour faire renaître une pratique qui séduit heureusement de plus en plus de jeunes talents.

Les grands maîtres du chapei s’éteignent peu à peu, comme l’a démontré la disparition de l’artiste Prach Chhuon à l’âge de 82 ans.

La présence sur scène en 2019 de trois générations de joueurs laisse cependant entrevoir au chapei un avenir serein, tout comme son classement à l’UNESCO parmi les autres merveilles khmères que sont le Ballet royal, le Sbek Thom (ou théâtre d’ombres), le Lbeng Teanh Prot (jeu de tir à la corde), ainsi que le Lkhon Khol (danse avec masques traditionnels).

AKP & Rémi Abad

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