Kampong Chhnang, dans le centre ouest du Cambodge, se trouve aux abords du Tonlé Sap à une trentaine de kilomètres au sud du lac. La ville est une étape sur la route reliant la capitale Phnom Penh à Battambang.
Le nom Kampong Chhnang se traduit par « port des marmites », car la ville est réputée pour ses poteries créées depuis le VIe siècle. Celles-ci sont fabriquées et vendues dans les plus grands marchés du pays.
Kampong Chhnang est aussi tournée vers l’agriculture, comme la grande majorité des provinces cambodgiennes, bien qu’on y voie aujourd’hui de plus en plus d’usines de textile. 80 % des habitants vivent de la riziculture ou de la pêche.
La province de Kampong Chhnang est composée de rizières à perte de vue et c’est une zone extrêmement fertile.
Explorer les villages flottants
L’un des intérêts majeurs de Kampong Chhnang est d’embarquer sur un bateau à moteur pour découvrir les villages flottants de Chnok Tru et Phoum Kantal.
Ces villages vivent essentiellement de la pêche, on observe d’ailleurs sous certaines maisons d’énormes casiers où sont élevés les poissons.
Beaucoup dans ces villages flottants sont des Cham. Les Cham du Cambodge sont formés de deux ethnies : la première est composée d’immigrés musulmans vietnamiens qui se sont réfugiés au Cambodge entre le XVIè et le XIXè siècle ; la seconde, issue d’une immigration plus ancienne (XIVè — XVe siècles), est constituée de Malais venant de l’archipel indonésien et de la péninsule malaise.
Du fait de leur pratique religieuse, les Cham sont surnommés « Khmers islam ». Ils ont adopté l’Islam des Malais. Ils possèdent leur propre langue et leur propre écriture. La langue Cham originale appartient à la famille malayo-polynésienne occidentale.
La poterie d’argile, symbole de Kampong Chhnang
Au Cambodge, les potiers utilisent la même technique de fabrication depuis des générations : la poterie modelée à la main. Le but est de placer une boule de terre cuite ou d’argile que l’on façonne sur un support arrivant à la taille de l’artisan. Ainsi on réalise une ébauche manuelle en essayant de lui donner une forme cylindrique.
Puis, commence l’optimisation de l’apparence de la poterie en maintenant l’extrémité supérieure et en travaillant la partie basse pour former un dôme. La contrebatte utilisée à l’intérieur du récipient sert à élancer les parois et les solidifier. Cette étape est primordiale et délicate, la terre est fragile, il ne faut pas la trouer ni la fissurer.
Vient ensuite la décoration, le potier optimise l’ouverture du pot en tournant autour à l’aide d’un chiffon humidifié, puis dessine ce qu’il souhaite.
Après avoir séché, la création est finalement insérée au four durant plusieurs heures.
La vue panoramique depuis Wat Thoam Mavoan
En dehors de la ville et sur les hauteurs de Kampong Chhnang, prendre la direction du temple bouddhiste Wat Thoam Mavoan.
En hauteur, sur le chemin en escaladant quelques marches une pagode colorée contemple la province tapissée de rizières. Du haut de la pagode, on aperçoit le massif des Cardamomes et le mont Aroal ou Phnom Aural (ភ្នំឱរ៉ាល់), point culminant du Cambodge avec ses 1 813 mètres d’altitude.
Texte et photographies par Fabienne Nigon © Tous droits réservés
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