Kampong Thom accueillera du 8 au 10 mars 2023 la septième édition du Festival de la Rivière. L'occasion de revenir sur cette province qui demeure principalement l’escale obligée lors d’un trajet Phnom Penh – Siem Reap ou vers le nord, mais qui ne manque pas de charme(s).
Pourtant, si la province et sa capitale demeurent une destination de passage, cette région comporte de nombreux charmes qu’il est très agréable de découvrir et qui méritent certainement bien plus qu’une simple pause-déjeuner
À propos
La province de Kampong Thom (កំពង់ធំ) borde celle de Siem Reap au nord-ouest et le grand lac Tonlé Sap à l’Ouest. Elle est la deuxième plus grande province du Cambodge par sa superficie et abrite un certain nombre de sites angkoriens importants dans la région. En tant que l’une des neuf provinces bordant le lac Tonlé Sap, Kampong Thom fait partie de la réserve de biosphère du Tonlé Sap.
Sa capitale est Kampong Thom, une ville plutôt paisible située sur les rives de la rivière Stung Saen. Le temple de Sambor Prei Kuk est devenu l’une des principales attractions culturelles de Kompong Thom. Kompong Thom était une capitale très puissante en Asie du Sud-Est pendant la période dite du Funan. La province couvre une superficie totale de 15 061 km2 divisée en 8 districts, 81 communes et 737 villages. La population totale est d’environ 580 000 habitants.
Découvrir
À mesure que l’on roule vers la province depuis Phnom Penh, les rizières et palmiers se font de plus en plus nombreux. En partant tôt le matin pour capter les premiers rayons du soleil au-dessus de ces immenses étendues il est possible pour les photographes de réaliser des clichés de toute beauté avec de très beaux contrastes.
C’est aussi le moment ou de nombreux fermiers et pêcheurs se rendent au travail et, à condition de parler au moins quelques rudiments de khmer, il sera possible d’entamer la conversation et de réaliser quelques clichés d’activités bien locales : Montage de buffles, pêche dans la rizière, récolte de riz. Les rizières sont en général délimitées par de larges talus et de grands chemins de terre rouge ou il est possible de pique-niquer. Pour cela, il sera plus correct de demander la permission aux fermiers voire de les inviter pour ceux qui souhaitent discuter et en savoir plus sur la vie dans les campagnes.
Capitale
La ville principale de la province est une agglomération tranquille avec relativement peu d’attractions sinon la possibilité d’effectuer quelques promenades assez colorées le long des berges de la rivière Stung Sen qui proposent de grandes allées. De l’autre côté de la rivière se trouve le vieux marché qui accueille une population bigarrée de vendeurs de poisson, vêtements, fruits et légumes et aussi de la pharmacopée traditionnelle.
Également, beaucoup de maisons traditionnelles cambodgiennes à découvrir avant d’arriver à ce marché, peu d’harmonie dans la décoration des façades et des jardins, mais c’est aussi cela qui en fait le charme. Le marché central proche du « restaurant Escale » Arunras mérite aussi une petite visite, notamment pour ses produits dérivés du poisson et ses viandes fumées.
Pour les produits non alimentaires, artisanats, vêtements, accessoires, les prix sont de 10 à 20 % inférieurs à ceux de la capitale.
Hébergement
Il existe de nombreux hôtels de très bon standing avec des prix particulièrement intéressants en cette période de pandémie. L’hôtel Glorious Hotel & Spa qui est situé à quelques kilomètres de la capitale offre un cadre très agréable. Pas plus d’un étage avec chacune des chambres donnant directement sur les deux piscines. Beaucoup de verdure, la possibilité de louer des vélos ou motos pour se promener, un personnel très accueillant et aux petits soins, le tout pour moins de 50 $ la nuitée pour une chambre avec un lit à deux places.
Toutes les chambres sont équipées de la climatisation, d’une télévision par satellite à écran plat (avec un signal irrégulier, mais le but de la visite n’est pas de regarder la TV), d’un réfrigérateur, d’une bouilloire, d’une douche, d’un sèche-cheveux et d’un bureau. Les chambres comprennent une salle de bains privative fournies d’articles de toilette gratuits.
Le Glorious Hotel & Spa sert un petit-déjeuner continental. Il est également possible de jouer au billard, d’utiliser un parking privé gratuit, un centre d’affaires et la réception reste ouverte 24 h/24.
Déjeuner sur l’eau
Comme de nombreuses régions abondantes en cours d’eau, Kampong Thom propose pléthore de restaurants lacustres essentiellement spécialisés dans la cuisine locale. Bon nombre d’entre eux suggèrent d’amener une canne à pêche afin de s’adonner à ce petit loisir depuis les balustrades, mais seulement en saison des pluies.
Les menus sont généralement assez limités, une quinzaine de plats, mais s’avèrent très copieux. Pour ceux qui souhaitent gouter un peu à tout, compter environ 10 $ par personne pour un festin bien local boissons comprises, avec la possibilité de digérer en faisant une sieste dans les hamacs, accessoires indispensables dans ces grandes garrottes folkloriques.
Pour ceux dont les enfants ne tiennent pas en place, le Bronze lake resort, situé le long de la rivière Steng Chineth, propose de nombreuses attractions nautiques, terrains de jeux et immenses piscines. Il est possible d’y séjourner en louant un bungalow. Compter 8 $ la journée par personne pour avoir accès aux aires de jeu.
Temple à visiter
Sambor Prei Kuk est un groupe de ruines de temples antiques dispersés dans une forêt ombragée est un site culturel et historique situé dans le village de Sambo, district de Prasat Sambo, à environ 25 kilomètres au nord-est de Kampong Thom. Le site était autrefois une ancienne capitale nommée Isanapura et un centre religieux pour le culte du brahmanisme. De nombreux temples ont été construits à Sambo Preykuk sous le règne du roi Isanavarman I (616-635 apr. J.-C.).
Le principal groupe de temples connu sous le nom de Prasat Sambor est dédié à Gambhireshvara, l’une des nombreuses formes de Shiva. Certaines des tours conservent encore leurs sculptures. Beaucoup sont de simples ruines maintenant couvertes de végétation. Sambor Prei Kuk n’est pas comparable à la splendeur d’Angkor Wat. Pourtant, ses forêts sereines et sa quiétude apportent un changement original et bienvenu. La zone principale du temple se compose de trois complexes, chacun entouré par les restes de deux murs concentriques. Le principal groupe de temples, Prasat Sambor, datant des 7e et 10e siècles, est le plus proche de l’entrée et est dédié à Gambhireshvara, l’une des nombreuses incarnations de Shiva (les autres groupes sont dédiés à Shiva lui-même). Plusieurs tours de Prasat Sambor conservent des sculptures en brique en assez bon état, et il y a une série de grands yoni (symboles de fertilité féminine) autour de la tour centrale.
Prasat Yeai Poeun est sans doute le plus envoûtant des trois ensembles, car il apparaît presque perdu dans la forêt. La porte orientale est à la fois retenue et déchirée par un arbre ancien, les briques entrelacées avec les racines extensives de l’arbre. Un arbre massif ombrage la porte ouest. Prasat Tor est le plus grand des complexes de Sambor Prei Kuk. Il possède d’excellents exemples de sculptures de Chenla sous la forme de deux grands lions de pierre richement coiffés.
Artisanat en pierre
Situé au village de Ka Kos, commune de Ka Kos, district de Santhuk à 16 km de la ville sur la route nationale 6.
Des artisans tailleurs de pierre prennent les rochers du pied de la montagne de Santhuk pour fabriquer des statues et diverses figures pour la décoration de la maison. Cet artisanat en pierre est vendu pour les marchés nationaux et régionaux.
Réserve de Boeng Tonle Chmar
Boeng Chmar se trouve à 30 km de la ville. Les habitants de cette zone, en majorité des pêcheurs, vivent sur des maisons flottantes. Le sanctuaire de Boeng Chmar couvre une superficie de 400 hectares avec un réseau interconnecté de canaux d’eau le long de la rive du lac Boeng Kla, riche en forêts inondées.
Cette zone est reliée par deux grands affluents fluviaux (Stoung et Stung Chik Kreng) qui descendent vers Boeng Chmar. Beong Chmar est aussi le sanctuaire de nombreuses espèces d’oiseaux.
Christophe Gargiulo
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