Ce fut une explosion de joie parmi les joueurs et officiels cambodgiens, après plusieurs jours de compétition acharnée. C'est officiel, le Cambodge quitte le groupe IV de la Coupe Davis pour accéder au niveau supérieur. Nous reviendrons plus en détail sur cette performance, en attendant : ambiance et espoirs des équipes durant la première journée de cette prestigieuse compétition.
Un début de compétition qui s’est ouvert par le discours de Son Excellence Hun Many, Ministre de la Fonction publique, qui a exprimé sa « profonde fierté d’accueillir la Davis Cup Asie/Océanie ».
Coupe Davis Asie/Océanie 2024, des joueurs cambodgiens déterminés vers la montée en groupe III
Tous animés d’une profonde reconnaissance à représenter le Royaume, les joueurs de l’équipe nationale composée de Ponlok Khleang, Mathew Krusling, Kenny Bun, Timothy Tep et Sarinreach Leng aspirent à démontrer leurs capacités de la meilleure des manières, notamment sur leurs terres.
Et pour leur première journée de compétition, ils ont tous honoré leur pays en commençant par l’impressionnant Kenny Bun qui s’est largement imposé 6/1 et 6/0 face à l’irakien Adel Saidi. Résultat qui démontre encore une fois son travail constant et sa solide expérience de la compétition.
Par la suite, le court a laissé place au jeune Mattew Krusling. Ce Khmer-Américain de 19 ans a battu son adversaire, Abdullah Ali Hatem Ghrairi, 7/6 et 6/3 avec une profonde détermination.
En effet, après ses premiers SEA Games avec l’équipe cambodgienne à l’âge de 17 ans, il poursuit sa carrière sportive en représentant le Royaume, « une réelle bénédiction », dit-il.
Enfin, à la fin de cette première journée, le duo Timothy Tep et Sarinreach Leng ont fait leur entrée face aux Irakiens, Mohammed Abuzed Saber et Amin Al-Ubaidy, pour un match en double remporté par nos deux Cambodgiens, 6/4 et 6/3.
Leur expérience en double ensemble, notamment en junior durant les années 2016 – 2017, montre une réelle complicité entre les deux joueurs et a permis de livrer un match solide.
Joueurs qui ont d’ailleurs baigné dans le tennis dès leur plus jeune âge. Pour Sarinreach Leng, il se rappelle de son premier cours de tennis comme si c’était hier, le 28 août 2009 où il avait à cette époque 6 ans. Aujourd’hui, à l’âge de 21 ans, le Cambodgien confie : « C’est un honneur de représenter notre pays au plus haut niveau. C’est clairement quelque chose de spécial et significatif ».
Du côté de Timothy Tep, c’est en suivant les traces de son grand-père et de son père dès petit que cette discipline a pris un sens davantage professionnel. Après sa scolarité au Lycée français Descartes, il a rejoint les États-Unis dans le cadre d’un programme sport études durant quatre ans pour continuer à développer son jeu tout en étudiant l’histoire à l’Université. À présent, de retour dans le pays depuis 1 an et demi, ce jeune Franco-Khmer de 24 ans poursuit sa carrière sportive avec beaucoup de détermination, d’ambition et toujours autant animé d’une profonde reconnaissance.
Il affirme notamment :
« Je suis là pour représenter mon pays et être disponible lors de ces événements spéciaux. Nous ne nous en rendons parfois pas compte à quel point nous sommes chanceux d’avoir cette opportunité. »
« Je suis reconnaissant pour l’histoire de ma famille et de jouer auprès de mon père qui est mon capitaine et qui m’a amené au tennis… Sans oublier ma famille qui regarde en “live streaming” et mes proches qui sont présents lors des compétitions, ce sont des moments très significatifs », confie Timothy.
Rithivit Tep, un homme dévoué pour le rayonnement des talents Khmers
Une fédération menée d’une main de maître par Rithivit Tep et son staff. En tant que Secrétaire général de la Fédération de Tennis du Cambodge et Capitaine de l’Équipe nationale cambodgienne, c’est avec une authentique passion que Monsieur Tep souhaite faire reconnaître, depuis de nombreuses années déjà, le Cambodge dans le monde du tennis.
Un investissement sportif, collectif et solidaire où Rithivit est également, depuis maintenant huit ans, dans le Conseil d’Administration de la Fédération Asiatique de Tennis (Asian Tennis Federation) et y assure la fonction de Vice-Président depuis l’année dernière. Une grande distinction pour cet homme qui marque l’histoire en étant le premier Cambodgien à recevoir ce titre.
En effet, selon lui, loin d’être dans une perspective individualiste, chaque accomplissement au tennis est collectif. Investi dans ce milieu depuis 1994, humble et reconnaissant, le tennis s’inscrit dans une histoire de famille pour Rithivit Tep notamment avec son père qui était numéro 1 au Cambodge dans les années 50/60, mais également avec ses trois fils très engagés dans ce sport.
Avec notamment Timothy, joueur en équipe nationale cambodgienne de tennis, et ses deux autres fils qui l’aident dans la logistique comme Jonathan Tep qui a servi en tant que Directeur exécutif pendant 1 an et demi il y a 4 ans et qui assure toute la logistique de cette Coupe Davis 2024 (accueil des pays, VIP, ATF…).
Jonathan Tep se confie d’ailleurs sur la singularité de cette compétition avec le Royaume en tant que pays hôte :
« C’est un très grand honneur de réaliser cet événement au Cambodge. Nous n’aurions jamais imaginé cela 12 ans auparavant, en 2012. Nous sommes donc très fiers de recevoir tous ces pays et de notre travail de collaboration avec les équipes pour les spectateurs, mais également pour les pays que nous recevons. »
Rithivit Tep poursuit : « Le tennis, ce n’est pas nécessairement gagner. Avant, il faut construire une base en donnant des opportunités aux jeunes notamment entre 8 et 14 ans, c’est sur cette tranche d’âge que nous nous consacrons beaucoup. »
« Un travail constant, peu importe, si nous gagnons ou perdons, le programme junior doit continuer à travers le pays. Avant le COVID-19, nous intervenions dans les écoles pour faire ce que nous appelons du “mini tennis” à 15 000 enfants deux fois par semaine. Le “mini tennis” nous permet de détecter certains talents afin de les faire jouer plus régulièrement dans une perspective professionnalisante de la pratique du tennis. »
Bien plus qu’une compétition, la Coupe Davis constitue un événement qui permet aussi de transmettre les valeurs de respect et de partage aux jeunes générations tout en honorant son pays, sans jamais oublier d’où l’on vient.
« Samedi est la journée la plus importante, j’ai tout fait pour faire venir la Coupe Davis au Cambodge, en l’honneur de mon pays et de ma famille tennistique », conclut Rithivit Tep.
Un article très instructif et encourageant, cela fait vraiment plaisir de savoir que le Cambodge progresse dans tous les domaines, y compris le sport de haut niveau! Merci à Carla Alves pour ces informations.
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