Extraits du script de la série télévisée « Espèces en danger au Cambodge » produite et réalisée par Christophe Gargiulo et Allan Michaud, et diffusée sur CTN et CTNI, l'occasion de découvrir le Tantale indien, le pélican, le vautour et l’emblématique ibis.
Le Cambodge est un pays d’arbres, de lacs, de rivières, un environnement exceptionnel pour toutes sortes d’oiseaux. En comptant les oiseaux résidents et les migrateurs, le Cambodge compte plus de 500 espèces différentes.
Tantale indien
Le Tantale indien est un grand échassier asiatique de la famille des cigognes. On le retrouve dans tous les pays du Sud Est asiatique et en Inde. Dans les pays à forte inondations comme le Cambodge, le tantale indien est un oiseau résident. Il se nourrit principalement de poissons, de grenouilles, mais aussi d’insectes. Il pêche en trempant son bec et en le remuant dans l’eau à la recherche de proies. Le tantale indien vit généralement en colonies de plusieurs dizaines d’individus. C'est une espèce tropicale menacée, mais pas en voie de disparition. De gros efforts sont faits pour la préservation de l’espèce. On trouve le plus grand nombre de colonies aux alentours du lac Tonle Sap, principalement à Prek Toal.
Pélican à bec tacheté
Le Pélican à bec tacheté est une espèce d’oiseau dont La morphologie se caractérise par un corps corpulent, de longues et larges ailes et un long bec muni d’une volumineuse poche extensible. Il est parmi les plus lourds oiseaux capables de voler.
Le pélican consomme presque exclusivement du poisson. Il a l’habitude de pêcher en groupe, un cas très rare de prédation coordonnée parmi les oiseaux. Le pélican à bec tacheté est une espèce menacée, principalement en raison des difficultés à trouver de l’espace pour la nidification et la reproduction.
Le marabout
Le marabout est une espèce qui fait aussi partie de la famille des cigognes. Il aime les zones tropicales humides comme le Cambodge. C’est dans les arbres aux alentours des lacs et rivières qu’ils fait son nid et se reproduit. Oiseau assez peu esthétique au sol, le marabout gagne un peu d’élégance lorsqu’il vole. Le marabout se nourrit essentiellement de grenouilles, d’insectes mais aussi de petits oiseaux, de reptiles et de rongeurs. Il lui arrive de se nourrir de charognes et de détritus.
Il existe deux espèces de marabout au Cambodge, le marabout chevelu et le marabout argala, difficiles à différencier lorsqu’ils sont en vol. En raison de la perte de son habitat liée à l’agriculture, de la collecte des œufs, et de la pêche, le marabout est une espèce en danger. Sa population est estimée à moins de 1500 individus au Cambodge et de nombreuses mesures de protection et de conservation ont été entreprises.
Les vautours
Le vautour est un oiseau qui inspire une certaine répulsion mais aussi une certaine fascination, sans doute parce que sa présence est liée a la mort, le vautour ne se nourrit que de cadavres. Le vautour à tête rouge ou vautour royal est un charognard asiatique en danger critique d’extinction. Cette espèce c’est trouvée menacée du fait d’insuffisances rénales chroniques suite à l’injection de Diclofénac résidu chimique présent dans les chairs des carcasses d’animaux domestiques abandonnées. C’est un vautour assez solitaire, rarement vu en groupes. C’est le plus répandu des vautours qui fréquente les aires cultivées et les jungles inhabitées.Il passe une grande partie de la journée à planer mais il est rapide a atterrir dès qu’il a repéré une carcasse.
Ainsi ce vautour Royal (photo ci-dessus) a la chance d’avoir mis la main sur le cadavre d’une vache dans une clairière. Le vautour royal n’est pas une espèce dominante. Si d’autres vautours trouvent cette carcasse il n’aura pas la carrure pour dominer d’autres espèces concurrentes comme le vautour à long bec. Aussi leur laisse-t-il souvent la place pour se rabattre sur d’autres petites proies ou des cadavres de petits animaux. Cela explique pourquoi ce vautour, seul sur sa carcasse, se dépêche de dévorer la charogne et lève souvent la tête. Il craint de voir arriver des concurrents. Il est attentif au moindre bruit. Il est en effet assez rare qu’une carcasse reste la propriété d’un seul vautour.
Le Vautour à long bec est un vautour que l’on croyait disparu jusqu’à ce qu’une colonie soit découverte a Steung Treng au Cambodge. C’est aussi une espèce en danger. Tant qu’il est seul avec un vautour royal et un corbeau sur cette carcasse, le vautour à long bec se tient tranquille. Mais si d’autres vautours arrivent, c’est rapidement la bagarre.
L’Ibis géant
Dans cette clairière dans le nord-est du Cambodge, un oiseau très rare est actuellement en train de chasser. Il s’agit de l’Ibis géant. Il ne subsiste plus qu’environ 200 individus. La quasi-totalité des ibis géants réside Cambodge. L’Ibis géant est donc en danger critique.L’Ibis géant est le plus grand oiseau de la famille des ibis. Il peut atteindre jusqu’à 1 mètre de hauteur et peser prés de cinq kilos. Auparavant, on trouvait des ibis géants dans d’autres pays du sud est asiatique ; au Laos et au Vietnam. Mais, dans ces deux pays, l’espèce semble avoir disparu, seul le Cambodge abrite encore quelques centaines d’individus. Les couples et colonies d’Ibis géants résident principalement prés des points d’eau, étangs, lacs et rivières.
Pour se nourrir, l’Ibis géant chasse reptiles, amphibiens, et crustacés. L’oiseau préfère chasser sur les terres humides mais on peut le voir aussi chercher ses proies sur des surfaces plus sèches, comme dans cette clairière. L’Ibis géant construit son nid dans les arbres, qu'il préfère de grande taille. Il n’aime pas la compagnie des hommes et construira son nid de préférence loin des habitations ou des villages. Comme les inondations sont saisonnières au Cambodge, l’Ibis géant se déplacera en fonction des points d’eau disponible. Si un point d’eau disparaît a la fin de la mousson, l’Ibis en cherchera un autre proche d'un arbre pour y refaire son nid. Les raisons du déclin de l’espèce sont assez mal connues. La chasse, la déforestation, et les remblais pour l’agriculture semblent être à l’ origine de sa disparition. Mais les jeunes Ibis sont aussi victimes de prédateurs tels la civette ou la marte, deux petits mammifères très agiles qui adorent venir piller et dévorer les œufs et oisillons des nids d’ibis. Au Cambodge, l’Ibis géant fait l’objet de mesures de protection assez strictes. L’avifaune du Cambodge compte exactement 553 espèces, dont deux seulement ont été introduites par l’homme. 25 espèces sont menacées, mais le gouvernement et les ONG de conservation tentent de mener une politique active de conservation dont quelques résultats sont tangibles ; réapparition des vautours, des espèces d’Ibis et stabilisation des populations des oiseaux résidant du Tonle Sap et de ses zones protégées.
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