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Photo du rédacteurChristophe Gargiulo

Cambodge & Parcours : Thierry Neou, « ce n'est qu'un au revoir à mon pays »

Après plus de six ans passés à diriger le Cambodian Country Club (CCC), le Franco-Cambodgien Thierry Neou tire sa révérence « pour découvrir d’autres horizons », dit-il en mentionnant bien évidemment qu’il reviendra un jour dans le pays de ses racines.

Thierry Neou
Thierry Neou

Le 5 décembre prochain, celui qui avait eu la difficile mission de gérer l’un des clubs de sport emblématiques de Phnom Penh, en particulier pendant la crise sanitaire, s’envolera pour l’Australie, à Melbourne plus précisément. « Une ville qui a la réputation d’être l’une des plus accueillantes du monde », précise le jeune cadre passionné de sport.

En 2021, nous avions eu l’occasion d’interviewer Thierry alors qu’il officiait au CCC et découvrait sa nouvelle passion : le tennis.

Retour sur cet entretien

CM : Dans quelles conditions êtes-vous revenu au pays ?

Ce n’est pas la famille, c’est moi seul qui ai pris la décision de revenir dans le royaume. À la suite d’un stage que j’ai effectué dans le pays, j’ai finalement décidé d’y rester.

CM : Quelle formation avez-vous suivie ?

J’ai fait une école de commerce. J’ai obtenu un master en contrôle de gestion et finance.

CM : Vous êtes revenu seul, mais vos parents viennent-ils au Cambodge ?

Mes parents vivent toujours en France, mais ils viennent de temps en temps, pour les vacances.

CM : Quel a été votre premier emploi au Cambodge ?

Mon premier travail n’a pas été le CCC, j’ai fait de l’immobilier, du contrôle de gestion, du consulting également. J’ai aussi été footballeur professionnel pour le Phnom Penh Crown avant de rejoindre le CCC.

CM : Comment s’est passé votre premier contact avec le pays ?

Je n’avais aucune idée du Cambodge, j’avais envie de le découvrir. Ma première rencontre avec le pays fut une bonne surprise. Je suis venu seul, et dès mon arrivée, j’ai parcouru le royaume pendant plusieurs semaines. J’ai vraiment eu un coup de cœur. J’ai donc entrepris de trouver un stage ici, car j’étais en année de césure. Et, au final, je me suis installé.

CM : Comment êtes-vous parvenu à travailler pour le Cambodian Country Club ?

Je cherchais un emploi. J’ai demandé à des amis s’ils avaient des contacts. Je suis rentré en contact avec Bruno Van, le fils de Monsieur Van Sou Ieng, propriétaire du CCC. J’ai débuté au poste de Directeur des opérations. Et, au bout de six mois, j’ai été promu au poste de Directeur général.

CM : Comment définiriez-vous le CCC, hôtel, centre sportif, de loisirs ?

C’est un hôtel, et un club sportif. De nombreuses activités sont proposées, il existe un centre équestre, cinq terrains de tennis sont à disposition, ainsi que plusieurs piscines. Les gens peuvent pratiquer le volley-ball, le basket-ball, le badminton et utiliser une salle de gymnastique et musculation.

La piscine principale du CCC
La piscine principale du CCC

Mais, c’est aussi un lieu d’hébergement, nous avons un hôtel de 39 chambres. Nous venons aussi d’ouvrir un service de location d’appartements avec trente unités. Nous y proposons des locations à long et court terme. C’est un Country Club avec un environnement assez spécial, unique dans la capitale. Nous accueillons d’ailleurs pas mal d’événements extérieurs et des compétitions sportives. Nous travaillons main dans la main avec les fédérations d’équitation et de tennis.

CM : À quelle époque le CCC a-t-il été créé ?

Le CCC a été créé en 2008. Ce fut d’abord un centre équestre et, progressivement, cela s’est développé avec la création d’autres activités.

CM : Comment se passe la journée du directeur du CCC ?

Cela commence par une inspection des lieux. Nous avons ensuite beaucoup de réunions internes avec les différentes équipes, celle des ventes, des finances et de la maintenance. Je rencontre aussi les fournisseurs et les clients.

CM : Quels sont les projets ?

Notre projet prioritaire est d’agrandir la salle de sports. Nous envisageons aussi de rénover la carrière (terrain d’équitation). Il est également envisagé de couvrir les terrains de tennis.

Thierry Neou, également joueur de tennis
Thierry Neou, également joueur de tennis

CM : Quels sont les sports les plus populaires ?

Le sport plus populaire ici reste le tennis, la natation, l’équitation et le badminton sont également assez prisés. Mais, la plus grosse demande reste pour le tennis.

CM : Quel type de clientèle accueillez-vous ?

Nous sommes multifonctions. Concernant l’activité d’hôtellerie, nous accueillons en majorité des clients chinois. Je dirais 70 %. Et, en ce qui concerne les membres du club sportif, c’est assez mixte, nous avons des Cambodgiens, Chinois, Français et Coréens qui viennent essentiellement jouer au tennis.

Pour les activités sportives, nous avons au total 250 membres qui cotisent à l’année. Nous avons aussi des membres au mois, et des partenariats avec les écoles qui bénéficient de tarifs spéciaux.

Thierry Neou en compagnie de M. Van Sou Ieng, propriétaire du Cambodia Country Club
Thierry Neou en compagnie de M. Van Sou Ieng, propriétaire du Cambodia Country Club

CM : Quelles sont vos relations avec le propriétaire, Monsieur Van Sou Ieng ?

M. Van Sou Ieng est un patron exigeant, mais c’est aussi et surtout un mentor pour moi. Bien qu’étant une personne très importante au Cambodge, il se montre humble et plutôt proche de son personnel. Peu importe le niveau de hiérarchie, il reste à l’écoute et abordable.

CM : Quels sont vos sports favoris ?

Mon premier amour reste le football. Je joue également au tennis et au basket, mais je suis définitivement concentré sur le football.

CM : Est-il prévu de proposer de nouvelles activités ?

Nous allons mettre en place des cours de Yoga et cela sera possible avec l’agrandissement et la rénovation de la salle de gymnastique.

CM : Quelles sont les satisfactions dans votre travail ?

J’adore mon métier, car je touche à tout. Je suis spécialisé en contrôle de gestion et finance, mais, ici, j’apprends tous les jours de nouveaux aspects professionnels, notamment la maintenance, l’organisation d’événements, et même la construction.

CM : Parliez-vous khmer à votre arrivée ?

En arrivant ici, je ne parlais pas un mot de khmer. J’ai tout appris sur place en suivant des cours et en pratiquant avec mes collègues. Je peux dire que je parle couramment, même si je crois avoir un bon accent français.

CM : Vous êtes né, avez vécu et avez suivi votre formation en France. Avez-vous eu des difficultés pour vous adapter à un contexte plutôt différent ?

Cela fait huit ans que je suis dans le pays donc je perçois mieux les différences de culture au sein du travail. C’est vrai que parfois mon personnel a du mal à comprendre mes réactions ou mes exigences. Mais, je suis quelqu’un de positif et, dans l’ensemble, cela se passe plutôt bien.

Le CCC a démarré en 2008, comme centre équestre
Le CCC a démarré en 2008, comme centre équestre

CM : Vos projets ?

Pour l’instant, je suis très bien ici, je suis content d’aider les fédérations de tennis et d’équitation. En travaillant pour le développement du sport, je pense ainsi apporter indirectement une petite contribution au pays.

CM : En conclusion, quel serait ce qui vous plait le plus, et le moins, au Cambodge ?

Ce qui me plait le plus, c’est que le Cambodge reste un pays vraiment plein d’opportunités. Ayant vécu en France, je vois une réelle différence, tant en matière de confort de vie que pour la possibilité de bâtir des projets. Le point moins positif, à mon sens, concerne la difficulté à trouver du personnel qualifié. Je crois qu’il faut encore du temps.

Propos recueillis par Christophe Gargiulo

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