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Journée Internationale des Femmes 2024 : La belle histoire inspirante de Sophy Ron

À l'occasion de la Journée Internationale des Femmes de cette année, Cambodge Mag ouvre ses archives et remet à la une quelques-uns des nombreux portraits, interviews et photos de celles qui nous ont aidé à rendre le magazine vivant et attrayant au fil des années.

Sophy Ron
Sophy Ron. Photographie CCF.

Enfant, Sophy Ron n’est pas allée à l’école avant l’âge de 11 ans, mais grâce au Cambodia Children’s Fund (CCF), elle vient de terminer son premier cycle d’études universitaires au Trinity College en Australie. Sophy est née à Svay Rieng, mais a grandi à Kampong Cham. À cette époque, elle vendait des feuilles de tamarin dans les rues de la bourgade située au bord du Mékong. Ses parents étaient très pauvres et se sont décidés à venir chercher fortune à Phnom Penh.

Désillusion

Son père espérait obtenir un travail décent pour faire vivre la famille. Las, il ne trouvera qu’un emploi d’ouvrier du bâtiment qui ne suffisait pas à nourrir tout le monde. La famille a commencé à travailler à la décharge de Phnom Penh. Toute la famille ramassait les ordures, y compris Sophy alors toute jeune. En plus de la collecte des déchets, elle aidait sa mère à cuisiner.

Elle se levait tous les matins vers 4 heures pour ramasser les ordures. Elle gagnait 2 000 riels par jour, soit à peine assez pour payer le riz quotidien. Mais, parfois,

« je trouvais de la nourriture dans le dépotoir et je la mangeais après l’avoir nettoyée, car nous ne mangions pas tous les jours à notre faim »

Sophy a travaillé dans la décharge pendant cinq ans. Un jour, elle a rencontré Scott Neeson, le fondateur du Cambodia Children’s Fund. M. Neeson est un ancien producteur d’Hollywood qui a décidé en 2003 de tout abandonner pour se consacrer à l’action humanitaire au Cambodge. Ce jour-là,  « Scott est venu vers moi et m’a demandé si je voulais étudier l’anglais. J’ai répondu que je ne savais pas ce que l’anglais était. J’ai pris sa carte de visite et j’ai couru à la maison pour parler de lui à ma mère », raconte la jeune fille.

Espoir au CCF

« Deux semaines plus tard, Scott est venu chez un voisin chercher un garçon pour l’emmener à l’école du CCF. Je l’ai vu et j’ai dit à ma mère que ce monsieur était celui qui m’avait donné sa carte et qui avait promis de m’offrir une place à l’école. Le même jour, Scott m’a conduite au CCF ».

Pour ce premier contact avec la capitale, « je n’avais jamais vu d’aussi grands bâtiments avant de venir à Phnom Penh. La ville était propre en comparaison avec l’endroit où je vivais, qui sentait mauvais et qui était infesté de mouches ». Lorsque Sophy est arrivée pour la première fois au CCF, elle a vu des choses qu’elle n’avait jamais vues auparavant. Elle se souvient de cette époque :

« J’ai vu des enfants jouer et rire et je me sentais presque heureuse. Ce sentiment était nouveau pour moi »

Puis, à mesure qu’elle s’adapte à son nouvel environnement, l’esprit de la jeune fille s’éveille. “Mon monde est devenu progressivement plus vaste. J’avais accès à une éducation et je me sentais comme une enfant normale, c’était ce que j’avais toujours voulu”, confie-t-elle.

L’histoire de Sophy ne s’arrête pas là. Elle a investi toute son énergie pour étudier. Et, cela a porté ses fruits.

Sophy Ron. Photographie CCF.
Sophy Ron. Photographie CCF.

Elle a récemment obtenu son diplôme du Trinity College en Australie. Cet établissement offre des bourses aux meilleurs élèves du CCF. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle avait reçu cette bourse, elle a déclaré :

« Mon enthousiasme pour aider la communauté et mes valeurs fortes m’ont aidée à recevoir la bourse »

Sophy a été la première étudiante du CCF à fréquenter le Trinity College. Elle a maintenant été acceptée à l’Université de Melbourne, où elle envisage de préparer un bachelor en relations internationales. Elle aspire à posséder sa propre entreprise à long terme.

Melbourne

À Melbourne, « je me sentais comme un petit poisson dans un grand étang, car tout était si moderne. Prendre le tram pour l’école était compliqué pour moi, car je n’avais jamais utilisé les transports en commun. Je me suis sentie effrayée, mais heureuse. À présent, j’aime l’Australie. Les gens autour de moi, mes professeurs et mes amis, sont formidables », dit-elle. Sophy n’est pas la seule étudiante de la CCF à étudier au Trinity College. En mars, deux autres élèves de la Neeson Cripps Academy ont quitté le Cambodge grâce à une bourse d’études : Yem Sovannry, 18 ans, et Seng Hoarng, 19 ans.

Trinity College en Australie
Discours au Trinity College en Australie

Aujourd’hui belle jeune femme épanouie, Sophy est récemment revenue au Cambodge pour les vacances scolaires. Son histoire touchante et pleine d’espoir a fait le tour des médias locaux et même au-delà. Elle se souvient aussi de l’émotion lors de la remise des diplômes à Melbourne. Sophy est montée sur scène devant ses pairs et a prononcé un discours en anglais. “J’étais très excitée, mais très nerveuse. Mais, l’événement s’est très bien déroulé. C’était génial.”, a déclaré Sophy. Sophy avait été choisie pour prononcer le discours d’adieu afin de partager son histoire inspirante.

CG avec le CCF

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