Le directeur général du Groupe Angkor Village, David-Jaya PIOT, évoque la situation de l'hôtellerie dans la capitale provinciale de Siem Reap et confie ses impressions sur quelques méthodes pour rester optimiste.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous (re)présenter en quelques mots ?
Je m’appelle David-Jaya PIOT, j’ai co-crée Kulen Elephant Forest en 2017, et depuis 2020, je suis le directeur général du Groupe Angkor Village. Fondée en 1994 par mes parents Olivier PIOT et Vattho TEP, Angkor Village est une entreprise construite autour d’une appréciation sans compromis pour l’authenticité de la culture Khmère dans le tourisme.
En début d’année, vous avez fêté les 30 ans d’Angkor Village, comment va l’activité aujourd’hui, êtes-vous optimiste pour la suite ?
Nous nous lançons avec beaucoup d’optimisme dans notre 4e décennie d’opérations ! Les efforts du Gouvernement Royal, du ministère du Tourisme, et du Cambodia Tourism Board, nous tracent un avenir prometteur. Nous voyons aussi une hausse de l’appréciation du public local et international pour les valeurs qui sont les nôtres, c’est-à-dire authenticité culturelle et durabilité, cela renforce d’autant plus nos convictions.
À votre sens, quelles sont les principaux atouts de votre établissement, quelles sont les principales raisons du succès d'Angkor Village ?
Angkor Village se reconnait tout d’abord par son style architectural authentique, et son charme naturel, qui se présentent pour beaucoup comme un voyage dans le temps. Cependant, ce que retient la majorité de nos clients, c’est l’ambiance chaleureuse et familiale de notre équipe. Pas d’interactions scriptées, mais à la place, des gestes spontanés qui sont parfaitement à l’image de l’hospitalité Khmère.
Pas mal d'hôteliers évoquent une situation « compliquée » dans le secteur à Siem Reap, quel est votre sentiment ?
Le marché touristique de Siem Reap a subi une contraction importante exacerbée par une forte saisonnalité. Cette contraction économique a entraîné tous les maux associés, inflation, manque de main d’œuvre, faible investissement, parmi d’autres. Les solutions sont très simples à évoquer, mais extrêmement compliquées à mettre en œuvre.
Auriez-vous des conseils, suggestions face à ces difficultés ?
Comme beaucoup de professionnels le savent, la solution est dans le marketing du Cambodge. Nous devons œuvrer pour vendre une destination attractive, accessible, à un bon prix. Sans adresser les problèmes au niveau macro-économique, toute solution ne sera que fragile ou temporaire.
« À un niveau macro-économique j’encourage les acteurs touristiques à participer aux dialogues publics via des associations pour continuellement tenir notre gouvernement au courant des difficultés auxquelles le tourisme fait face. »
Au niveau micro-économique, a Siem Reap, il s’agit de faire beaucoup avec peu, et tout le monde le sait déjà : la créativité et la prudence sont aujourd’hui nos meilleurs alliés. Le marketing digital aussi est une arme très puissante à posséder dans son arsenal et peu coûteuse à maîtriser. À Siem Reap, le manque d’expertise dans le domaine, accorde un avantage très important a ceux qui savent maîtriser ces outils.
Vous proposez un séjour très axé sur la culture locale, proposez-vous des nouveautés ?
Nous travaillons actuellement sur des nouveautés, oui, mais elles restent pour le moment confidentielles !
Quels sont vos projets pour la suite, personnels et professionnels ?
Dans un premier temps, nous allons travailler sur la réouverture de l’Angkor Village Resort et je continuerai à exercer avec passion le métier d’hôtelier-restaurateur. Pour la suite, on verra plus tard, je n’aime pas me projeter !
Parlez-nous un peu du sanctuaire de Kulen
Kulen Elephant Forest continue à promettre une retraite heureuse à nos dix pensionnaires. Nos capacités médicales se sont énormément améliorées cette année et nous prévoyons de continuer à développer cela dans les années à venir. Nous sommes toujours accrédités par ACES (Asian Captive Elephant Standards) avec qui nous travaillons étroitement pour développer de nouveaux critères « standards » pour le bien être des éléphants asiatiques en captivité. Nous avons agrandi le centre avec un nouveau lac artificiel qui sera bientôt prêt à amuser les éléphants assez courageux pour ne plus avoir pied pendant la baignade !
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