Mettant en lumière des exposants venus de tous horizons, Soursdey France a su séduire un public nombreux et varié. Dégustation de spécialités culinaires, rencontres, musique et spectacles auront rythmé cette édition 2022.
Au centre de la place trône une immense tour Eiffel, au pied de laquelle a été dressé un sapin. Tout autour se pressent des enfants curieux car, assis sur un large fauteuil, le Père Noël est spécialement venu distribuer sourires et bonbons sous le regard amusé des parents.
Les 17 barnums plantés tout autour, situés dans ce lieu de grande affluence non loin des jardins royaux, auront attiré tout autant Cambodgiens, Français et touristes profitant de cet événement organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie France Cambodge.
Un large panel d’activités a été présenté, couvrant tous les spectres des savoir-faire. Qu’il s’agisse de culture, d’artisanat, de gastronomie, de services ou d’associations, la déambulation autour des stands aura permis de découvrir des profils éclectiques. Après une crêpe préparée par Philippe Duquaine de Crep’italy et un café proposé par Malongo, c’est auprès du stand débordant de couleurs de Khla que nous nous attardons un instant. Hippolyte Deruaz, qui a participé au récent Marché Français qui s’est déroulé à l’Ambassade de France de Phnom Penh, a tout naturellement choisi de participer à ce Soursdey France.
Pratiquant depuis 2016 l’exportation de produits d’épicerie vers la France, le jeune entrepreneur a décidé de donner une nouvelle dimension à son entreprise en ouvrant un magasin à Siem Reap. Dans sa boutique de Kandal Village, poivre et sel de Kampot, mais aussi thés, riz et épices venus de toute l’Asie figurent en bonne place sur les étagères. « Soursdey France permet d’acquérir de la visibilité, de se faire connaître et d’échanger avec d’autres créateurs d’entreprises » déclare Hippolyte, pendant que se déroule à quelques mètres un spectacle mené par des artistes du cirque Phare rythmé par les rires de la foule.
Un peu plus loin, parés à toute éventualité, les infirmiers de Kampuchea Paramed veillent au grain. Créée il y a trois ans, la structure, en plus d’assurer les premiers secours lors d’évènements divers, fait aussi la promotion de ses services de soins à domicile, d’accompagnement post-opératoire et d’assistance médicale. Son cofondateur, Yannick Mounier, ne compte pas s’arrêter là et développe depuis peu un volet formation amené à prendre de plus en plus d’ampleur.
« Un programme d’échange va bientôt avoir lieu avec des internes de l’hôpital de Bordeaux, qui viendront à Phnom Penh en février, tandis que des Cambodgiens se rendront prochainement en France après avoir effectué un stage de français. Notre présence à Soursdey France nous permet aussi d’effectuer un travail de prévention face aux principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés, tels que le diabète ou l’hypertension qui s'avèrent de plus en plus fréquents parmi la population cambodgienne. Les Français, quant à eux, sont souvent victimes d’une prise en charge très, voire trop tardive lorsqu'’une assurance santé fait défaut. Les accidents de la route sont aussi un gros problème et demandent parfois un transfert hors du pays. Soursdey France nous donne l’occasion d’effectuer un travail de sensibilisation. »
À quelques mètres de là, des bouteilles sont distribuées sur le stand de l’eau minérale naturelle Devi. Fondée récemment, l’entreprise située au pied des monts Kulen se veut sensible tant à la santé qu’à l’environnement. « 100% de l’énergie nécessaire à notre production est fournie par des panneaux solaires, précise Simarch Soth, cofondatrice de la société.
Et notre système de distribution est focalisé sur les bonbonnes de grande contenance, jusqu'à 20 litres, qui, une fois vides, sont échangées directement à domicile. Cela permet de limiter la prolifération de plastique, qui est un problème majeur auquel nous devons faire face. Et les bienfaits pour la santé d’une eau riche en composants minéraux ne sont plus à prouver. »
La tournée des exposants se termine auprès des œuvres de Oeun qui, avec son entreprise Can’Art, confectionne des accessoires de mode à l’aide de capsules de canettes recyclées. Porte-monnaie, sacs à main, bracelets et colliers font partie de ses impressionnantes créations qui nécessitent parfois des mois de travail.
« Si seulement 250 capsules sont requises pour la fabrication d’un porte-monnaie, 5000 sont utilisées pour celle d’un grand rideau, mobilisant deux personnes pendant un mois et demi. »
Créée il y a de cela dix ans, l’entreprise, qui embauchait autrefois jusqu’à 25 familles, a connu un coup d’arrêt suite à la pandémie. Oeun, qui a toujours souhaité proposer des créations uniques et originales, tente désormais de relancer Can’Art et compte sur sa présence à Soursdey France pour trouver des partenaires à même de distribuer ses produits.
Divertissant et festif pour le public, l’événement aura aussi constitué pour les exposants une vitrine pour leurs talents ainsi qu’une bouffée d’oxygène après deux années difficiles. Cela n’aura pas été le moindre mérite de cette édition de Soursdey France.
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