Brillant par son originalité et la variété des objets proposés, la galerie Oko illustre depuis sa fondation une certaine idée du design et de la décoration.
C’est l’un de ces concepts inédits, de ces idées originales et pourtant tout simples qui naissent un jour et qui s’imposent comme une évidence. Autour du berceau de la galerie Oko se sont penchées quelques bonnes fées : un établissement luxueux, élu en 2018 « Meilleur hôtel du monde » par l’incontournable Tripadvisor ; un copropriétaire fervent amateur de design et de décoration, ainsi que son associée franco-polonaise animée par les mêmes passions ; un atelier rassemblant une multitude d’artisans, en charge de fabriquer le mobilier dudit hôtel. Telles sont les recettes qui ont présidé à la création de la Oko Gallery, comme l’explique son cofondateur Fabien Martial :
« Lorsque la construction de l’hôtel a été décidée, nous savions exactement ce que nous voulions en matière de mobilier et de décoration »
« Tous les éléments de cet établissement sont inextricablement liés entre eux, qu’il s’agisse de l’architecture, de la végétation omniprésente, des meubles ou encore de l’harmonie des couleurs. Pour que tout rentre en symbiose, nous avons dès le début constitué une équipe d’artisans qualifiés, capables de réaliser la majeure partie du mobilier présent dans l’établissement. C’était d’ailleurs la seule solution valable, car il s’avérait difficile de trouver sur le marché ce que nous désirions, nos références retro-chic étant largement inspirées des années 1950/1960. »
Un atelier dans l’hôtel
Atelier et planches à dessin sont donc installés directement derrière l’hôtel, permettant de créer en quelques mois de quoi habiller les 35 chambres ainsi que toutes les parties communes. Une fois cette délicate mission accomplie avec succès, l’équipe d’artisans n’en a pas moins été conservée, en charge de poursuivre ses créations. Canapés et fauteuils, tables, luminaires, objets décoratifs et autres tapisseries sortent ainsi de l’atelier, non sans être remarqués par les clients de l’hôtel.
« Beaucoup voulaient acquérir certains de ces objets, ce qui a contribué à nous donner l’idée d’un point de vente dédié à cela », raconte Fabien Martial. C’est ainsi que naît, en 2018, la boutique baptisée du nom d’Oko, « regard » en polonais. Si la majeure partie des articles exposés dans la galerie sont des créations originales, d’autres pépites qui y sont mises en vente proviennent de collaborations entre artistes et artisans locaux, ou de prospections effectuées aux quatre coins du Cambodge pour y dénicher des objets rares.
« Certaines antiquités ou pièces artisanales proposées dans la boutique sont d’une grande singularité, poursuit Fabien Martial, mais nous constatons malheureusement que de tels objets sont de plus en plus rares à trouver »
« En ce qui concerne les antiquités, cela s’explique par des sources qui se tarissent avec le temps. Quant aux belles pièces d’artisanat, nous remarquons que le métier perd peu à peu de son attrait. Les salaires y sont peu élevés, irréguliers et incertains. C’est pourquoi nombre d’artisans se tournent vers une activité mieux rémunérée ou plus stable, causant ainsi un vide dans la création et la transmission du savoir. »
Compétences et savoir-faire
La crise liée à la pandémie de Covid-19 aura aussi impacté la production artisanale, bien que les effectifs des ateliers de la Oko Gallery se soient paradoxalement accrus. Le Viroth Hotel, qui continue de fonctionner malgré une activité restreinte, a vu une partie de son personnel rejoindre l’atelier afin d’y être formé aux arcanes de la création. « L’équipe des artisans s’est agrandie, recrutant du personnel de l’hôtel sur la base du volontariat.
Ces nouveaux venus n’avaient jusqu’à présent aucune formation artisanale, qu’ils ont acquise avec beaucoup de sérieux et de talent. C’est ainsi que certains se sont retrouvés menuisiers, laqueurs, couturiers, canneurs et vanniers… L’un des secrets de notre savoir-faire repose sur la complémentarité des compétences, les talents s’associant naturellement lors de la fabrication des objets. Cette table basse en est l’exemple type : un ferronnier en a construit les pieds et le cerclage, tandis qu’un autre spécialiste s’est vu confier la réalisation du plateau en pierre. »
Une clientèle multiple
Une à une, les créations présentées en boutique font l’objet d’explications détaillées de la part de Fabien Martial, qui se montre particulièrement fier de l’équipe faisant vivre la galerie. Une équipe capable d’une énergie débordante, prête à créer des pièces par dizaines en fonction des commandes.
« Nous vendons des objets à l’unité dans notre boutique, mais nous travaillons aussi avec des restaurateurs et des hôteliers qui font appel à notre expertise. Certains nous présentent leurs dessins ou passent commande d’objets préexistants, d’autres ont une vague idée en tête et sollicitent nos conseils pour sa réalisation, ce qui nous permet de créer des œuvres à la demande. Ce sont parfois 20 ou même 30 pièces qui sortent d’un coup de notre atelier. Notre expérience en matière de design, de confort et d’ergonomie nous a valu de nombreuses commandes », précise Fabien Martial.
Le point de vente, situé juste en face de l’hôtel Viroth, constitue à lui-seul une visite pleine de charme : dans la petite boutique se côtoient une multitude d’objets soigneusement agencés selon leur couleur, formant une véritable symphonie pour le regard. Celles et ceux qui ne peuvent se rendre jusqu’à Siem Reap pourront consulter la page Facebook de la galerie, tout comme son site internet qui verra bientôt le jour, destiné à promouvoir les ventes non seulement au sein du royaume, mais aussi à l’étranger. De quoi contribuer à faire rayonner un peu plus le remarquable talent des artisans cambodgiens.
Bonjour. Merci pour cette présentation de l'OKO-Gallery. Un seul regret c'est que la galerie ne duplique pas sa page FB sur "Telegram" pour celles et ceux qui ne veulent pas du giron de meta.