Sa Majesté Preah Bat Samdech Preah Boromneath Norodom Sihamoni, roi du Cambodge, a publié un décret royal visant à protéger et à soutenir l'inscription de trois sites cambodgiens sur la liste du patrimoine mondial, comme l'a annoncé le ministère de la Culture et des Beaux-Arts dans un communiqué de presse.
Ces sites ont été proposés par le gouvernement royal afin de commémorer le cinquantenaire du début du régime des Khmers rouges, qui a imposé l'oppression et l'exploitation du peuple cambodgien pendant trois ans, huit mois et vingt jours, précise le communiqué.
En 2019, le ministère de la Culture et des Beaux-Arts a initié la préparation de la documentation requise, à la demande du gouvernement royal. Les trois sites retenus pour cette commémoration sont l'ancienne prison M-13, le musée du génocide de Tuol Sleng et le centre génocidaire de Choeung Ek. Il est à noter que le musée du génocide de Tuol Sleng et Choeung Ek sont situés dans la ville de Phnom Penh, tandis que M-13 se trouve dans la province de Kampong Chhnang, à la frontière de la province de Kampong Speu.
Les trois sites ont été sélectionnés en vue d'une proposition d'inscription combinée, car ils illustrent que les actes de torture et d'exécution perpétrés par le régime de KR faisaient partie d'une stratégie systématique et cohérente, initiée au début des années 1970, et plus précisément à M-13.
L'arrêté royal a pour objet, en premier lieu, la préservation des sites principaux et, en second lieu, leur désignation en qualité de sites commémoratifs au sein de la Liste du patrimoine mondial. L'arrêté royal est intitulé « Sites commémoratifs cambodgiens : Des centres de répression aux lieux de paix et de réflexion », qui est également le titre officiel de la proposition d'inscription en série sur la liste du patrimoine mondial.
L'arrêté royal poursuit trois objectifs :
La protection et la préservation de toutes les preuves et de tous les documents historiques afin de servir de leçons et de souvenirs, mais aussi d'empêcher la répétition de génocides, de crimes contre l'humanité et d'infractions graves aux Conventions de Genève du 12 août 1949
La protection de l'environnement, des paysages historiques et des ressources naturelles des zones et le développement durable de chaque zone pour protéger les valeurs universelles
L'accroissement de la sensibilisation, de la recherche, de l'éducation et de la vulgarisation pour promouvoir la réconciliation et la paix
En 2020, les sites ont été inscrits sur la liste indicative du Cambodge en vue de leur inscription au patrimoine mondial. La proposition d'inscription officielle a été soumise en janvier 2024, après consultation d'un comité interministériel composé de dix ministères et des administrations provinciales de la municipalité de Phnom Penh et des provinces de Kampong Chhnang et de Kampong Speu.
Alors que le Cambodge compte déjà quatre sites du patrimoine mondial (le complexe d'Angkor, le temple de Preah Vihear, le complexe de Sambo Prei Kuk et Koh Ker), il s'agit de « notre première candidature pour un site archéologique moderne et non classique » (Phoeurng Sackona, 2023). Phoeurng Sackona, ministre de la culture et des beaux-arts. Elle souligne que ce lieu est l'un des premiers au monde à être associé à un conflit récent.
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