À travers la voix d’Ek Tha, porte-parole du Bureau du Conseil des ministres, le gouvernement dévoile les grandes lignes du budget du pays pour l’année prochaine, un document qui met en exergue la volonté de privilégier le secteur social tout en poursuivant le développement économique.
Engagement
Selon le porte-parole, la décision du Premier ministre cambodgien Hun Sen de donner la priorité au secteur social indique que l’engagement du gouvernement reste constant quant à son souci de développement économique pour « servir au mieux » les intérêts de la population. Le secteur économique représente à lui seul plus de 8 % du produit intérieur brut (PIB), et met l’accent sur le plan d’action, la logistique, les infrastructures de transport programme 2021-2030), le commerce électronique et la stratégie de la croissance numérique du Cambodge 2021-2035 et le plan stratégique agricole 2019-2023 pour ouvrir des marchés aux exportations cambodgiennes.
Pour le gouvernement, il s’agit de restaurer le secteur du tourisme après le COVID-19 et de poursuivre la feuille de route 2021-2035 du plan directeur de Siem Reap, la ville d’Angkor.
Actuellement, la valeur du PIB du Cambodge est de près de 28 milliards de dollars américains. Selon les projections du PIB pour 2021, il devrait atteindre 30,8 milliards de dollars en 2022 grâce à la reprise des activités économiques et commerciales intérieures et extérieures.
« Si ce PIB est modeste pour un pays développé, il est conséquent pour le Cambodge et ses 16 millions d’habitants », indique EK Tha
« L’allocation budgétaire à venir bénéficiera également aux conditions de vie de la population, des pauvres et des chômeurs, en favorisant les activités économiques nationales, ainsi qu’en maintenant la sécurité publique et la stabilité sociale. »
Difficultés
Le Royaume du Cambodge, à l’image d’autres pays, a dû affronter de sérieuses difficultés en matière de santé publique, la pandémie de COVID-19 ayant contraint certains pays à la fermeture des frontières et étouffé la croissance économique, ramenant la croissance mondiale à -3,5 %, et celle du Cambodge à -3,1 % pour 2020.
« Ces effets négatifs ont porté le déficit budgétaire du Cambodge à environ -8,40 % de son PIB »
Alors que la crise COVID-19 continue de se propager dans le pays, notamment depuis l’événement du 20 février 2021, il sera probablement difficile d’atteindre une croissance de 4 % cette année en raison du ralentissement des investissements directs étrangers (IDE).
De plus, le ralentissement de sous-secteurs tels que l’hôtellerie, la restauration, la construction et le textile, ainsi que le transport a empêché le gouvernement d’atteindre ses objectifs de collecte de recettes.
« Ainsi, avec un certain montant de recettes provenant de différentes sources, le gouvernement dépensera avec sagesse », précise le porte-parole.
Le gouvernement ne négligera pas les questions de défense, de sécurité et d’ordre public, qui recevront 4 % du PIB. « Cette allocation servira également à soutenir les réformes du système juridique et judiciaire, à améliorer la condition du personnel des forces armées qui protège la paix et défend l’intérêt national de la stabilité politique de l’ancienne nation déchirée par la guerre », ajoute Ek Tha.
Dépenses courantes
L’administration générale est budgétée à 1,79 % du PIB pour soutenir la réforme de l’administration, développer la coopération internationale, les relations diplomatiques — en particulier dans le domaine de la diplomatie économique 2021-2023, la mise en œuvre de la loi sur les investissements au Cambodge, les élections locales dans les communes en 2022 et les élections générales en 2023.
Les autres dépenses de plus de 5 % du PIB seront réservées à la mise en œuvre d’autres programmes politiques du gouvernement, comme l’organisation d’événements et de forums internationaux, les catastrophes naturelles, les crises humanitaires et d’autres événements exceptionnels.
Budget à la hausse
En résumé, le plan budgétaire pour 2022 représente environ 29,23 % du PIB, soit une augmentation de 16 % par rapport au budget de 2021. Le budget national s’élève à 27,2 % du PIB et le budget au niveau infranational à 2,91 % du PIB.
Les dépenses courantes seront limitées à 16,81 % du PIB, soit une augmentation de 13,9 % par rapport au budget de 2021. Les dépenses en capital pour l’année prochaine devraient s’élever à 12,41 % du PIB, soit une augmentation de 18,9 % par rapport au budget de 2021. Cela permettra au gouvernement de restaurer son économie après l’impact du COVID-19.
« Il ne sera peut-être pas facile de réaliser de tels plans étant donné que l’argent ne tombe pas du ciel, ce qui oblige le gouvernement à mettre en place de nombreuses stratégies pour se concentrer davantage sur la mise en œuvre et la promotion des mécanismes gouvernementaux, des plateformes politiques et d’autres mécanismes connexes afin d’améliorer son efficacité à générer des revenus, tout en continuant à encourager les investissements locaux et étrangers et à continuer à investir dans le pays », explique le porte-parole.
S’adapter au nouvel environnement
Le PM Hun Sen dirige le comité national de lutte contre le COVID-19, qui compte 31 membres, dont les vice-PM en tant que vice-présidents. Les autres membres sont des ministres et des présidents d’unités, des secrétaires d’État, des hauts gradés de l’armée et de la police, dont la tâche principale est de combattre, de prévenir et de contrôler la propagation de la maladie.
« Cela ne suffit pas, le Cambodge doit adopter de nouvelles approches pour faire face aux nouvelles structures du commerce mondial, tout en améliorant la fonction institutionnelle des réformes et sa compétitivité dans les domaines du commerce et de l’investissement », ajoute Ek Tha
Taxes
Le gouvernement prévoit de percevoir 21,47 % du PIB, soit une augmentation de 27,1 %, par rapport au budget de 2021. Les douanes et les droits de douane devraient atteindre 9,3 % du PIB, soit une augmentation de 20,8 % par rapport au budget de 2021.
La collecte des impôts devrait atteindre 8,35 % du PIB, soit une augmentation de 32,3 % par rapport au budget de 2021. Les autres taxes visent à atteindre 2,17 % du PIB, soit une augmentation de 3,6 % par rapport au budget de 2021. Les recettes intérieures en capital devraient atteindre 0,19 % du PIB, soit une augmentation de 9,8 % par rapport au budget 2021, entre autres.
Pour les recettes financières externes en capital, l’objectif est de 4,48 %. Dans le même temps, le gouvernement vise également l’injection financière budgétaire d’environ 1 % du PIB.
Source : Ek Tha, Porte-parole du Bureau du Conseil des ministres, Conseiller au ministère de l’Information et Vice-président permanent de l’Unité Royale du Porte-parole du Gouvernement.
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