La vie a été dure pour Im Sary, une grand-mère de 67 ans originaire de la province de Prey Veng qui, malgré son âge, travaille sans relâche pour fabriquer et vendre des gâteaux de palme cuits à la vapeur afin de subvenir aux besoins de trois générations de sa famille.
Photo ci-dessus : Im Sary, une grand-mère de 67 ans de la province de Prey Veng, est contrainte de soutenir sa famille en vendant des gâteaux de palme cuits à la vapeur pour faire vivre sa mère, son mari malade et ses quatre petits-enfants orphelins.
Ces desserts sucrés constituent sa seule source de revenus de Sary depuis plus de 30 ans, mais aujourd’hui, face à la pandémie de COVID-19, elle s’inquiète de la perte de clients et de ce qui se passerait si elle tombait malade.
Fille, épouse et grand-mère
En tant que fille, épouse et grand-mère, Sary prend soin de sa mère de 90 ans, de son mari de 72 ans qui, avant de tomber malade, travaillait dans des monastères bouddhistes pour organiser des cérémonies religieuses. Il y a aussi ses quatre petits-enfants — deux garçons et deux filles — qui ont perdu leur père il y a trois ans à cause d’une infection rénale. Leur mère est morte il y a trois mois, apparemment à la suite de complications liées à une hypertension, laissant Sary s’occuper de toute la famille.
Elle explique que les deux petits-enfants aînés ont abandonné l’école après la mort de leur mère afin de trouver du travail pour subvenir aux besoins de la famille, mais maintenant — alors que les deux autres petits-enfants poursuivent leurs études — leurs écoles sont fermées à cause du COVID-19 donc, tous les quatre travaillent ou l’aident à confectionner des gâteaux de palme. Pendant la journée, Sary s’occupe surtout de ramasser les fruits du palmier avant de rentrer à la maison.
Photo ci-dessus : vers 18 heures, elle commence à mélanger le riz, la farine, la pâte de fruits et d’autres ingrédients, puis, vers minuit, elle met la pâte dans des récipients et les fait cuire à la vapeur. Ensuite, les gâteaux sont vendus au marché de Neak Loeung par ses petits-enfants le lendemain matin très tôt.
Sary explique qu’elle fabrique entre 300 et 400 gâteaux de palme par jour, vendus 300 riels l’unité mais aujourd’hui, le COVID-19 a fait disparaître les plus grosses commandes pour les mariages et les cérémonies qui lui procuraient un revenu décent.
« Mes petits-enfants vont vendre au marché de Neak Loeung tous les jours », dit-elle.
« Nous gagnons donc généralement environ 100 000 riels (25 dollars) et après avoir acheté de la nourriture, ainsi que les ingrédients pour les gâteaux de palme, il ne reste que très peu d’argent chaque jour en prévision d’une éventuelle maladie »
Le fait que les fruits du palmier ne mûrissent que de mai à octobre chaque année ne fait qu’aggraver le problème. L’argent gagné pendant ces cinq mois doit donc être dépensé avec parcimonie et économisé pour les autres mois de l’année.
Épuisée par le travail
Aujourd’hui, épuisée par le travail, ne dormant plus à cause du stress et des conséquences du vieillissement, Sary craint de tomber malade et de ne laisser personne de la famille en état de travailler.
Elle a trois autres enfants qui ont des familles dans d’autres provinces. Chacun d’eux lui envoie un peu d’argent pour soutenir sa famille, dit-elle, mais maintenant le seul espoir est que son petit-fils aîné trouve bientôt un emploi.
« Le travail est très fatigant et je suis vieille et fragile, peut-être que l’année prochaine je devrai m’arrêter », dit-elle.
Phat Dane et Teng Yalirozy avec l’aimable autorisation de Cambodianess
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