Phnom Penh & Exposition : « Reflets entre Illusion et Réalité » au Topaz TheCommune

Le restaurant gastronomique Topaz TheCommune accueillait hier soir le vernissage de l'exposition « Reflets entre Illusion et Réalité » proposée par la photographe d'origine belge, Aurélie Fischer.

Aurélie Fischer devant l'une de ses œuvres

Une vingtaine de photographies insolites pour cette exposition qui se déroule dans les salons feutrés de l'un des plus beaux restaurants de la capitale à Toul Kork. Pour ce vernissage proposant des créations tournant autour de la technique du reflet, beaucoup de collègues artistes sont venus encourager la jeune femme qui a patiemment pris le temps d'expliquer sa technique de travail pour cette série prise durant la crise du Covid.

Région des reflets par excellence, c'est dans les salines de Kampot qu'Aurélie a donc choisi de laisser libre cours à son imagination en mettant en scène des actes simples de la vie quotidienne autour des salines. Certaines photos ont nécessité beaucoup de préparation avec des modèles, d'autres constituent plus simplement des moments de vie autour de cet endroit qui revêt des couleurs tout-à-fait exceptionnelles au lever ou coucher du jour.

Transport du sel entre deux lumières du jour

Jouer avec la lumière naturelle et ses couleurs est l'un des aspects de la vision de l'artiste qui souligne « ne pas souhaiter avoir recours aux filtres et autres artifices technologiques qui permettent aujourd'hui, et de plus en plus fréquemment, de recomposer une photo en quelques clics ».

Autre particularité de cette série insolite, les photos sont affichées à l'envers afin de pouvoir mettre en valeur ce reflet si particulier des formes et lumières dans les étendues partiellement inondées des salines.

Explications de l'artiste devant un public attentif

À propos

Aurélie nourrissait depuis longtemps le rêve de devenir photographe professionnelle. « Utopiste dans l’âme et fatiguée d’un certain rythme de vie », elle est partie à la recherche de différentes cultures, d’autres modes de vie, mais aussi à la recherche d’elle-même.

« C’est avec une certaine crainte que j’ai abandonné mon petit confort, ma famille, mes amis. Partir seule et loin ! Mais je sentais au fond de moi que réaliser un rêve passe par la rencontre de l’autre dans sa différence, dans ses difficultés, dans ses richesses, dans ses sourires », explique-t-elle avant d’ajouter :

« Et c’est avec une certaine fierté qu’aujourd’hui, j’ai déjà réalisé un bout de chemin. Rejoindre mon rêve d’images au travers de l’humain, de l’émotion… de la nature.

Périple, l’Inde d’abord  

« Septembre 2019, je décolle pour la 5e fois en direction de l’Inde. Cette fois ci j’y suis parti deux mois durant lesquels j’ai pu célébrer un mariage traditionnel, participer à l’incroyable festival de Kamel et enfin partager une expérience humaine hors du temps aux côtés des Aurovilliens », raconte-t-elle.

Aurélie Fischer

Les Aurovilliens sont les habitants d’Auroville, une ville expérimentale située au nord de Pondichéry dans l’État du Tamil Nadu en Inde. Auroville a pour vocation d’être « le lieu d’une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités ».

C’est donc en assistant à l'union d’un indien et d’une Française aux couleurs du pays que débute son incroyable voyage. Cela fut une extraordinaire cérémonie « mariant traditions bengalies et une certaine modernité à l’indienne s’inspirant des mœurs occidentales qu’elle qualifie de spectacle inoubliable ». Après ces belles émotions, c’est à bord d’un train qu’elle poursuit ses aventures en direction du festival Kamel.

« Lorsque je suis arrivée face à cette marée humaine, je fus submergée par un torrent d’énergies, j’étais ravie de pouvoir assister à un tel événement qui, je le savais déjà, serait une expérience photographique exceptionnellement riche »

Birmanie et Cambodge

Début novembre 2020, un ami photographe l’invite à le rejoindre en Birmanie pour le tournage d’un film dans les montagnes de Kalaw. Après la découverte de ce pays magnifique, elle décide de venir au Cambodge, qui fut son voyage initiatique, le pays qui l’a inspirée dans « une aventure épique illustrée ».

« Et c’est grâce à la découverte d’une ONG que je commence mon initiation avec mes premiers portraits en dehors des sentiers battus », dit-elle.

Nous en sommes en décembre 2019, un ami de longue date l’invite à découvrir son projet, une ferme aquaponique, perdue dans la campagne cambodgienne. À l’époque, l’équipe sur le terrain se compose de deux Français, un Américain et deux jeunes Cambodgiens. Elle les rejoint afin de les aider dans la promotion de leur projet.

« Février 2020, la totalité des expatriés s’en va, le début de la pandémie arrive. Je décide alors d’accepter une invitation unique : en pleine pandémie rester dans un village cambodgien », confie Aurélie. Elle est alors la seule étrangère dans une culture incroyablement différente.

« Une des filles parlait un peu anglais. Il y a eu des petits échanges, mais la communication s’avérait compliquée, je tentais de m’adapter jour après jour à ce nouveau monde »

Une expérience authentique qu'elle dit avoir vécue un peu comme un pèlerinage. Et, c'est à cette époque qu'elle commencera à documenter certains aspects de ce Royaume qui la fascine tant. Elle aura ensuite l'occasion de photographier des événements sportifs comme la Coupe Davis, d'exposer plusieurs de ses collections et travaille aujourd'hui régulièrement pour la Canada International School à Phnom Penh.

Oeuvre d'Aurélie Fischer

D'autres photographies du vernissage ici...

Pour découvrir cette exposition étonnante : Topaz TheCommune, 15 rue 347, Phnom Penh 12151. Ouvert tous les jours de 11h à 21h30. Téléphone : 015 413 888

Réservations: thalias.com.kh