Proposé dans la section “World in Motion”, le film documentaire “The Light Of Women” (2023) de Elise Darblay et de Antoine DEPEYRE a été diffusé pour la première dans un pays d’Asie à l’occasion du Festival International du Film du Cambodge (CIFF).
« The Light Of Women », les femmes lumières dont l’humanité a besoin
Plongée dans les villages du Sénégal, de Madi An Dou, à Wendou Doby, en passant par le village de Bittel, et de Kouroukaran, je suis partie à la rencontre de femmes aussi vaillantes que déterminées le temps de soixante-seize minutes.
Un film documentaire qui explore « l’empowerment » des femmes Peules dans une culture de vie où ces dernières ne sont pas autorisées à quitter leur village. J’ai notamment découvert Néné, Mariame, Haby, Aïssata, Hawa, Fati, Fatima et Maïmouna lors de leur voyage jusqu’à Doubab Dialao, au sud de Dakar.
Pendant plusieurs mois, ces dernières suivent des formations dans le but d'en savoir plus sur l’énergie solaire et de pouvoir installer l’électricité dans leur village. Des femmes qui nous emmènent dans un élan de détermination avec un humour si naturel et spontané. Loin de leur village et de leur quotidien, au-delà de leur formation de “solar mamas”, elles découvrent les sensations de danser sur la plage ou celles de dévaliser les marchés de vêtements.
Elles m’ont inspiré, fait rire... Initialement, le titre se traduit par « la lumière des femmes » en français mais, je préférerais personnellement le renommer : « les femmes lumières ». Ces femmes qui, par leur ingéniosité se forment durant des mois loin de leur quotidien mais également, sont de réels repères pour leurs maris et leurs familles dans les villages. À la fin de la projection, Elise Darblay et Antoine Depeyre ont pu se livrer davantage lors d’une session de questions - réponses où le public s'est montré très enjoué et plutôt admiratif.
C’est notamment inspiré par le travail et les projets de l’ONG indienne « Barefoot College » au Sénégal, que le film documentaire de Élise Darblay et Antoine Depeyre a pris naissance.
« En rencontrant les maris dans les villages, nous avons essuyé de nombreux refus. Les femmes n’avaient pas à quitter leur communauté. Nous comprenions tout à fait cela, il n’y avait aucun tabou à en parler, car cela est ancré dans leur culture et nous devions respecter cela », affirmait Élise Darblay lors de la session de questions - réponses.
Antoine DEPEYRE ajoutait : « Puis, nous avons fait la rencontre de Néné. Celle qui pouvait casser les codes. Nous ne savions pas comment elle pouvait le faire et pourquoi elle le faisait, mais c’était la seule qui avait conscience des différences entre les hommes et les femmes et qui voulait faire bouger les choses. »
« Deux des femmes du film sont venues à Dakar avec nous pour le visionner et elles ont beaucoup pleuré », confiait Élise Darblay.
Une œuvre cinématographique significative et qui, bien au-delà d’un documentaire, constitue une ouverture à de nouveaux projets pour ces villages au Sénégal.
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