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Phnom Penh & Cinéma : « Cambodia: Everyday Lives », les jeunes talents khmers du Centre Bophana

À l’occasion du 13e Festival International du Film au Cambodge (CIFF), la talentueuse jeunesse cambodgienne a pu être mise à l’honneur notamment avec la présentation du projet « Cambodia: Everyday Lives ».

Étudiants du Centre Bophana à Phnom Penh, ces jeunes réalisateurs des « Cambodia: Everyday Lives » ont fait rayonner la vie quotidienne de certains Cambodgiens, reflet d’une profonde spontanéité et réalité.

Après avoir visionné les œuvres de ces étudiants du Bophana et avoir eu l’opportunité d’échanger avec eux. C’est l’un de mes plus grands coups de cœur du Festival (CIFF). Entre effervescence de la capitale cambodgienne et traditions khmères, j’ai hâte de voir leurs autres projets.

BANANA GRILL de Sontonta Singha

À l’aube de ses 20 ans, Sontonta Singha, présentait pour la toute première fois son projet « Banana Grill », “ប៉ាប៉ា ចេកអាំង” en langage khmer, au Centre Bophana, lieu dans lequel il est étudiant.

Pendant 14 minutes, j’ai découvert M. Sry ENG, un vendeur de bananes grillées installé au Cambodge qui, après avoir quitté l’école et immigré en Thaïlande à l’âge de seize ans, retrouve les terres du Royaume.

L’œuvre de Sontonta m’a immergée dans un réalisme des plus sincères, où les séquences m’ont permis de vivre chaque moment comme si j’y étais et où les interactions spontanées entre M. Sry ENG et les locaux étaient de réels moments précieux de vie. Une spontanéité qui se retrouve dans l’essence même de leur rencontre lorsque Sontonta Singha lui achète des bananes grillées et, par curiosité, souhaite en savoir davantage sur son parcours. Une curiosité qui a donné vie à un projet plein de sens et où le jeune réalisateur l’a accompagné de 8 h du matin à 8 h du soir en parcourant Phnom Penh.

Une réalité qui montre également les difficultés du travail et les enjeux que le vendeur doit affronter notamment celui de recevoir un salaire stable tous les mois afin de payer ses dettes, mais également, aider ses parents et offrir à sa fille un avenir studieux.

“Je l’ai juste filmé, il n’y avait pas spécialement de script, il se livrait naturellement. Et, les personnes qui prennent part à la conversation sont des interactions naturelles”, affirme Sontonta.

Une projection qui a eu lieu au Bophana, en tant qu’étudiant au sein de ce Centre, ce moment était très significatif pour le jeune réalisateur : « C’est incroyable de voir le public regarder mon projet, mon tout premier. Je suis très reconnaissant », confiait-il.

DROP BY DROP de Dam Thai

Interpellée par son petit flash rouge qui le protège durant ses ventes de nuit, je me suis attachée à Yon Sokhon. Ce monsieur âgé de 53 ans et originaire de la province de Kandal parcourt les routes et rues toujours accompagné de ses glaces aux milles couleurs.

« Drop by Drop », តកៗពេញបំពង en khmer, de Dam Thai nous emmène de 7 h du matin à 11 h du soir dans le quotidien de Yon Sokhon. Des journées intenses où petits comme grands viennent acheter ses glaces et qui se terminent toujours par le même rituel : s’appliquer du baume du tigre de la tête aux pieds.

Un projet mettant en lumière un monsieur si résilient, son dynamisme, son sourire et son humour me donnaient envie de parcourir les rues cambodgiennes à ses côtés.

TRADITIONAL KHMER CAKE de Chamnan Phoeurn

L’œuvre « Traditionel Khmer Cake », “នំមង្គល” en langage khmer, de Chamnan Phoeurn, âgé de 25 ans et également étudiant au Centre Bophana, a fait voyager le public jusqu’à la province de Kandal, plus précisément dans la commune de Kien Svay, à la rencontre de Madame Yin Kin.

Âgée de 82 ans, cette ancienne danseuse classique khmère avant le régime des Khmers rouges commence toutes ses journées à 4 h du matin afin de confectionner les traditionnels gâteaux de riz khmers (“នំអន្សម” et “នំគម”) qu’elle vend chaque jour, aux côtés de sa fille, depuis les années 2000.

Un réel art et savoir-faire qui se transmet de génération en génération, ces femmes contribuent aux traditions khmères, notamment avec les commandes que leur font les pagodes à l’occasion des différentes cérémonies.

Durant cette projection, c’était un honneur de pouvoir écouter les mots de Madame Yin Kin et le travail de Chamnan Phoeurn m’a offert une expérience immersive unique comme si j’étais à ses côtés.

« J’aime tellement le milieu cinématographique et je suis si fier que mon film puisse être projeté lors du Festival international du film du Cambodge. J’en suis très reconnaissant », confiait Chamnan Phoeurn avec beaucoup d’humilité.

Cette projection est le résultat d’un an de formation au Centre Bophana à l’occasion du programme « Training Tomorrow’s Film Directors and Promoting Exchange and Archival Development through Cambodia’s Filmmaking » où le public a pu échanger avec les jeunes réalisateurs.

Le Festival international du Film au Cambodge constituait une réelle opportunité pour ces étudiants du Bophana, camarades de classe, qui pourraient bien finir par travailler ensemble sur plusieurs projets à l’avenir.

Un moment passé au Bophana qui a été pour moi l’un des plus mémorables du festival. Durant mes échanges avec les jeunes réalisateurs, j’ai senti leur passion, leur détermination et leur ambition à promouvoir la culture khmère à travers l’audiovisuel. J’espère avoir l’opportunité de découvrir leurs projets.

Pour plus d’informations sur le Centre Bophana : https://bophana.org/news/

Instagram : www.instagram.com/bophanacenter/

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