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Photo du rédacteurCarlo Santoro

Phnom Penh (2) : Les difficultés de l’approche actuelle de la planification directrice

« Négocier l’espace urbain : déverrouiller le développement du centre historique dans la ville moderne », tel est le thème de l’article en plusieurs parties de Carlo Santoro qui entreprend une brève analyse des processus historiques qui ont contribué, selon lui, à la « paralysie et à la dégradation » du centre-ville de Phnom Penh. Après la première partie publiée il y a trois jours, M. Santoro vous propose la seconde.

Façade de vieilles boutiques chinoises, Phnom Penh
Façade de vieilles boutiques chinoises, Phnom Penh

Seconde partie

Il peut s’avérer infructueux de persister dans des discussions unilatérales centrées sur l'insuffisance de réglementation visant à la gestion de l’espace urbain. Grâce à l’analyse brièvement présentée ici, nous comprenons, en effet, comment la gestion de l’espace urbain est fortement soumise à des pratiques de négociation alimentées par des mécanismes économiques, sociaux et historiques de la production spatiale, notamment lors de la phase de mise en œuvre.

En effet, les transformations du tissu urbain n’ont pas été coordonnées par la mise en œuvre d’un plan stratégique à long terme, malgré la copieuse production d’orientations à différents niveaux administratifs. Elles sont le résultat d’habitudes, très souvent transmises verbalement et faisant principalement référence à des coutumes établies. Les instruments réglementaires administratifs sont adoptés sous la forme de lignes directrices très générales et sont souvent laissés à l’état de projet, atteignent le statut d’approbation parfois trop tard.

Ancien commissariat de Phnom Penh
Ancien commissariat de Phnom Penh

Par exemple, l’actuel plan directeur d’aménagement de Phnom Penh de Phnom Penh n’a été approuvé que fin 2015, à la suite du sous-décret n° 181, mais il ne contient qu’une projection temporelle jusqu’en 2020. Il s’agit en fait d’un document de politique très générale sur les considérations qui suivent les orientations du « Livre blanc » préparé par le Bureau français de l’urbanisme en 2009.

Les instruments de planification urbaine et de gestion foncière promus par des consultants et des agences internationales ont jusqu’à présent suivi un processus d’élaboration lent et n’ont pas réussi à répondre aux les conditions complexes de la ville.

Il est sans aucun doute nécessaire de continuer à repenser la vision à long terme de l’actuel plan directeur, de considérer l’intégration et la l’intégration et la formulation de nouveaux règlements et codes, de promouvoir des processus de planification urbaine viables et de renforcer leurs capacités techniques de mise en œuvre.

Le risque est toutefois de reproduire la même erreur que celle commise par l’administration du Protectorat français si on ne parvient pas à penser que les pratiques préexistantes sont le résultat d’un processus social et territorial ancré au fil du temps. Il peut être trompeur de considérer leur exemplification simpliste dans les termes d’un système plié au seul désir d’accroître son capital économique.

Immeubles de grande hauteur émergeant dans le quartier central de BKK1, à Phnom Penh
Immeubles de grande hauteur émergeant dans le quartier central de BKK1, à Phnom Penh

Après tout, l’approximation du processus de « master planning » a été largement prouvée, surtout si on l’encadre dans son sens moderne introduit par le courant rationaliste (par exemple, celui du CIAM) et maintenant embrassé dans sa nouvelle forme globalisante dans les anciennes colonies d’Asie du Sud-Est et au-delà (Un-Habitat, 2009).

Pourrions-nous au contraire procéder par le biais d’un système de scénarios qui permettrait d’ajuster en permanence le modèle de développement, d’être constamment ajusté à la dynamique des relations entre entre les différents acteurs urbains et à l’évolution rapide et inévitable l’évolution rapide de leurs conditions socio-économiques ?

Nous ne sommes probablement pas loin de l’ère d’un « Développement urbain intelligent, durable et inclusif », lorsque nous serons en mesure de tester, optimiser et valider les interventions proposées en temps réel, grâce aux perspectives introduites par un nouveau logiciel de jumelage numérique.

À suivre

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