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Photo du rédacteurChantha R

Parcours & Diaspora : KEVIN KE, cascadeur, « il faut sortir les Asiatiques des rôles caricaturaux »

Chers lecteurs, notre série d’interviews de Khmers à travers le monde reprend ; 2024 marquant un renouveau, nous vous proposons un vent de fraîcheur en vous présentant durant tout le mois de Janvier nos talents de la nouvelle génération.

Le cascadeur franco - khmer KEVIN KE ouvre la marche, et c’est avec enthousiasme et légèreté qu’il se confie à Cambodge Mag sur son parcours familial, sportif et professionnel.

Tu es né en région parisienne et as été élevé dans une totale double culture. Ta grand-mère passant énormément de temps avec toi, raconte-nous cette anecdote lors de ton entrée en maternelle ?

Ma grand-mère ne me parlant qu’en khmer… je ne parlais du coup aucunement français, et à mon premier jour d’école… je n’ai du coup rien compris ; la maîtresse a dû apprendre quelques termes cambodgiens pour communiquer avec moi.

Dans votre foyer, la culture khmère est d’ailleurs omniprésente. Dans quelle mesure ?

Principalement pour rendre hommage aux ancêtres et le respect des aînés, mais aussi comment placer les éléments et la nourriture lors de cérémonies.

Tu resteras dans la même région jusqu’au CE2 puis a lieu le déménagement à Bagneux. Quels sont tes souvenirs de ces années collège et lycée ?

Me retrouvant dans un environnement où la diversité faisait partie du quotidien, je n’ai que de bons souvenirs, la discrimination n’ayant du coup aucune place.

À la période lycéenne se passe alors un déclic. Ton intérêt pour tes racines jusque là partagé uniquement dans le noyau familial change de direction. Pourquoi ? Et comment ?

Je découvre par le biais du hasard d’autres Khmers (via une famille en or) et pour la première fois, je sors de mon cadre familial.

En découlera une succession de rencontres merveilleuses avec des Franco-Khmers, que je considère aujourd’hui comme mon autre famille.

Tu feras durant cette période une rencontre qui t’amènera à découvrir et pratiquer le stand up. Peux-tu décrire brièvement ces moments ?

Le hasard faisant probablement bien les choses, mon surveillant de lycée en 2014 décèle en moi un potentiel ; il m’introduira dans ce nouveau milieu en me plaçant au Casino de Paris avec lui !

Toujours à cette période tu t’essayeras à différents sports. Quels sont-ils et pourquoi ces choix ?

Je me mets au MMA avec mon meilleur ami Jordan, puis au kickboxing - sport qui me correspondra cependant beaucoup moins. Je laisserais cette discipline pour apprendre le Muay Thai, sport qui m’enchantera complètement ! Suite à cela, je découvre le KUN KHMER et réalise que notre art martial est tout simplement similaire !

Côté famille, tu poses plus de questions à tes parents concernant le Srok khmer. As-tu des faits marquants ?

Les faits sur la fuite de mes parents en 1975 m’interpellent de plus en plus, et je deviens curieux du moindre détail. Je réalise notamment qu’il existe un silence permanent et volontaire de mes parents sur le sujet.

En 2007 un voyage est alors décidé, raconte-nous cette décision !

Je pars pour la première fois au Cambodge avec ma mère, qui de mémoire, effectuera son premier retour depuis son exode, mais uniquement dans un but de villégiature.

Quels auront été les endroits ou moments singuliers de ce voyage ?

À mon arrivée, un sentiment de bien-être et parlant couramment khmer, l’adaptation est quasi totale après deux semaines. J’y apprécierais plus particulièrement les endroits et paysages naturels.

Puis tu poursuivras tes études en choisissant un BTS en audiovisuel. Pourquoi ce choix ?

Mon attirance pour la postproduction notamment le montage vidéo, vient du faite que j’aime interpréter des rôles. De cette façon je pouvais facilement créer mes propres projets, en étant devant la caméra au tournage et au montage ensuite. 

Le Covid arrive et tu entames alors une grande période de réflexion. Peux-tu nous la décrire ?

Étant passé à côté de plusieurs propositions que j’estimais intéressantes, mon métier de monteur vidéo - et mon activité de stand up - me prenant les deux énormément de temps, je décide de tout arrêter. Je me consacrerai alors uniquement aux castings.

Puis un jour ta maman t’offre un tableau particulier, qui deviendra finalement le moteur de ta vie actuelle. Raconte-nous !

Ma mère m’offre un tableau où est inscrit MAKE YOUR DREAMS HAPPEN. Puis nous regardons ensemble un film d’action… une évidence qui va mûrir instantanément dans mon esprit : la cascade est faite pour moi !

« J’ai de ce fait voulu joindre mes deux passions et en faire mon métier : Les arts martiaux et le cinéma » 

Depuis tu évolues dans le milieu de la cascade. Parle - nous de tes débuts.

Mon entraînement demeure facilité par ma pratique constante des arts martiaux. Mais beaucoup de gens ignorent notamment que les impacts restent réels, ce qui demande une véritable endurance physique et musculaire… Et je découvre qu’il me plaît fortement de jouer les réactions théâtrales à toutes ces cascades !

Quels ont été tes rôles les plus marquants ?

⁃ LARGO WINCH 3

⁃ D’autres rôles dont une série américaine en tournage donc cela restera confidentiel pour le moment

⁃ Sinon… Tous mes rôles où j’incarne le méchant me plaisent !

Quels sont tes projets en cours ou futurs ?

Actuellement je suis chorégraphe de combat sur deux séries pilotes et quelques courts-métrages.Bien que je me considère encore comme un néophyte, c’est un rôle qui me plaît énormément et dans lequel j’aimerais me former de plus en plus. Nous avons créé également une équipe de cascade appelée LOS CASCADOS avec Sébastien Dugast composée d’une dizaine de personnes.

Je suis également en écriture d’un long métrage appelé KHON (dont nous reparlerons probablement dans le futur) et qui traite de problèmes familiaux généraux et non typiquement asiatiques. 

Quels seraient tes souhaits sur ce sujet ?

MON SOUHAIT EST DE SORTIR LES ASIATIQUES DES RÔLES CARICATURAUX QUI LEUR SONT GÉNÉRALEMENT PROPOSÉS.

Je profite également de cet interview pour remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à mon parcours sportif, professionnel ou autre.

Propos recueillis par Chantha R. (Françoise Framboise)

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