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Parcours : De nouvelles possibilités pour les jeunes Cambodgiens grâce à l'apprentissage mobile

Au Cambodge, près d’un cinquième des élèves abandonnent l’école au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire. Selon un rapport récent de l’UNESCO, le risque d’abandon scolaire est supérieur de 2 % pour les garçons.

Chanratana, 19 ans
Chanratana, 19 ans. Photo UNESCO

La pauvreté est la principale raison qui pousse les jeunes à abandonner l’école. L’UNESCO s’est entretenue avec un diplômé de son programme d’équivalence de l’éducation de base (BEEP) pour en savoir plus sur le parcours de Chanratana.

Drame familial

L’opportunité d’une seconde chance à l’éducation n’a pas été facile pour Chanratana, 19 ans. Né dans la zone de décharge de Stueng Meanchey, à la périphérie de la ville de Phnom Penh, la vie était plutôt difficile dans son quartier.

Chanratana a dû surmonter de nombreuses épreuves depuis qu’il est enfant. Il devait compter sur le soutien du Cambodia Children Fund (CCF), une organisation non gouvernementale, pour se nourrir et s’instruire. Il était déjà trop âgé lorsqu’il s’est inscrit à l’école primaire.

La vie a changé pour Chanratana lorsque sa mère est tombée malade en 2012 et décédée un an plus tard. Comme cette dernière était le soutien de famille, lui et ses quatre frères et sœurs ont dû apprendre très vite à devenir indépendants pour pouvoir se prendre en charge.

Le décès de sa mère l’a profondément marqué. À de nombreuses reprises, il s’est senti frustré, ne sachant pas quoi faire de son avenir.

« Nous n’avions pas d’argent. J’ai perdu tout intérêt pour mes études et je n’arrivais plus à me concentrer en classe ».

De nombreux jeunes filles et garçons au Cambodge peuvent probablement s’identifier à l’histoire de Chanratana. Au Cambodge, la pauvreté est la principale raison du décrochage scolaire des adolescents, filles et garçons.

Pour l’année scolaire 2019-20, le taux d’abandon le plus élevé se situait au niveau du premier cycle du secondaire — c’est-à-dire que près d’un élève sur cinq, comme Chanratana, arrête de fréquenter l’école entre la 7e et la 9e année.

Détermination

À tous les niveaux de l’éducation de base, les élèves de sexe masculin, et ceux des zones rurales, y compris les adolescentes, sont plus exposés au risque de décrochage.

Malgré les difficultés qu’il a rencontrées pendant son enfance, Chanratana était déterminé à changer de vie.

Cependant, en raison de sa situation personnelle, il n’a pas pu retourner à l’école et redoubler la septième année. Il est le quatrième enfant de la famille, et ses trois frères et sœurs aînés travaillaient déjà pour subvenir à leurs besoins. Il avait besoin d’un programme flexible lui permettant de travailler à temps plein. Plus important encore, il voulait obtenir un certificat entièrement accrédité qui serait reconnu par ses futurs employeurs.

Espoir et enthousiasme

Lorsque Chanratana a appris l’existence du programme BEEP, soutenu par l’UNESCO par l’intermédiaire du CCF, il a retrouvé l’espoir et l’enthousiasme.

« Je savais que je n’aurais pas d’avenir sans éducation ou formation supplémentaire. Mais si je rejoins le BEEP, je peux m’inscrire dans un établissement de formation pour poursuivre ma passion dans les arts culinaires. Je voulais apprendre à cuisiner », explique Chanratana.

La flexibilité du programme, qui utilise des cours en ligne, signifie également qu’il pourra suivre le cours à tout moment et en tout lieu — sur ses appareils mobiles ou dans un centre d’apprentissage BEEP, tout en jonglant avec un travail à temps plein.

Pour Chanratana et d’autres jeunes Cambodgiens qui ont abandonné l’enseignement secondaire inférieur, le BEEP de l’UNESCO leur offre une seconde chance de s’instruire, en leur permettant d’obtenir un certificat équivalent à la neuvième année de l’enseignement formel.

Ce certificat est accrédité par le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports (MoEYS) et le ministère du Travail et de la formation professionnelle (MLVT), ce qui permet aux diplômés du BEEP de poursuivre leurs études dans les lycées techniques relevant du MoEYS et dans les instituts d’EFTP relevant du MLVT.

Chanratana se souvient avec émotion de la période où il a acquis de nouvelles connaissances grâce aux cours en ligne du BEEP, en particulier l’apprentissage du khmer, qui était sa matière préférée.

« C’était vraiment bien que mes amis et moi nous inscrivions en même temps, ce qui nous permettait de nous entraider, surtout pour des matières comme les mathématiques, la chimie et la physique. Après les cours, nous nous parlions au téléphone dès que nous avions des questions sur nos devoirs. »

En plus des modules de base, les étudiants acquièrent également des compétences en matière de vie et de commerce afin de les préparer au monde du travail. Après cinq mois d’études intensives, mais enrichissantes, Chanratana a passé ses examens finaux et a obtenu son diplôme avec de bonnes notes.

Réaliser ses rêves

Peu après, Chanratana s’est joint à une visite organisée par l’Agence nationale pour l’emploi (ANE) avec de nombreux autres diplômés, où ils ont découvert différents types de formations qualifiantes et des options de carrière. Ce fut l’occasion pour Chanratana de partager sa passion pour les arts culinaires. Il a décidé de s’inscrire au National Institute of Entrepreneurship and Innovation (NIEI), un établissement de formation professionnelle.

« Mon rêve a toujours été d’être un chef ou de posséder un petit restaurant ».

Aujourd’hui, Chanratana travaille comme assistant de cuisine dans un restaurant situé dans le centre de Phnom Penh, après avoir obtenu son certificat de niveau 1 en août 2020. Cela fait déjà plus d’un an et demi qu’il y travaille.

« Maintenant, j’assiste en cuisine en préparant les ingrédients. Je cuisine aussi du riz frit, des nouilles et de la soupe. Le travail est chargé, mais je l’apprécie. Mes collègues et moi partageons généralement des blagues entre nous. »

Les nombreuses années de dur labeur de Chanratana ont finalement porté leurs fruits. Les connaissances et l’expérience acquises grâce au BEEP se sont avérées utiles pour préparer Chanratana à son travail, car il est capable d'effectuer des calculs et de gérer les factures au restaurant.

Pour lui, c’est comme si sa vie avait déjà été transformée.

« Si je n’avais pas rejoint le BEEP, j'aurais peut-être travaillé dans la construction, car je n’ai pas d’autres compétences. Maintenant, je suis vraiment heureux, car j’ai un travail et je peux subvenir à mes besoins. Je suis également capable de penser à plus long terme — je peux rêver d’acheter un terrain ou une propriété, penser à mon avenir comme avoir ma propre famille. »

Programme

Le programme BEEP a été lancé par le gouvernement royal du Cambodge et l’UNESCO afin de remédier au problème du taux élevé d’abandon scolaire dans le premier cycle du secondaire au Cambodge.

Cette possibilité de formation continue est soutenue par la Direction du développement et de la coopération (DDC), dans le cadre du programme conjoint des Nations unies intitulé « Un emploi décent pour les jeunes au Cambodge ».

Le cours est gratuit et se déroule en ligne, de sorte que des jeunes comme Chanratana, dont la situation personnelle est unique, peuvent obtenir un certificat accrédité équivalent à la neuvième année d’études grâce à l’apprentissage mobile. Désormais dotés de nouvelles connaissances et compétences, ils sont en mesure de tenter leur chance dans la vie.

 

UNESCO & Cambodia Children Fund

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ouiza bouzelha
ouiza bouzelha
17 de jan. de 2023

Mille bravo ! à vous , à l'unisco et combodia chldren fond ! D'avoir donné une chance à ces jeunes innocents, qui n'ont pas demander à venir au monde pour souffrir !!! Surtout pscilcologiquement !!! Vous êtes l'espoir de de l'humanité !!! Bravo encore !

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