C’est avec le cœur lourd que l’équipe de Wildlife Alliance a annoncé le décès du tigre Jasper, affectueusement surnommé Map, à Phnom Tamao.
Jasper, le dernier tigre d’Indochine des forêts du Cambodge. photographie Wildlife Alliance – 3D image Jeremy Holden
Sauvé des braconniers qui l’avaient capturé en 1998 alors qu’il n’était âgé que de quelques jours, Jasper était considéré comme le dernier tigre d’Indochine des forêts du Cambodge.
Map avait été secouru puis hébergé et soigné dans la réserve naturelle de Phnom Tamao. Pris en charge par l’ONG Born Free Foundation, il vivait paisiblement dans un grand enclos de verdure.
« Nous l’entendions souvent rugir l’après-midi, il nous manquera, nous ne l’oublierons jamais, qu’il repose en paix », a déclaré l’équipe de Wildlife Alliance sur sa page Facebook il y a quelques heures.
Espèce éteinte
Rappelons que le tigre d’Indochine a été officiellement déclaré éteint au Cambodge en avril 2016. Le dernier tigre à l’état sauvage a été vu en 2007 dans la province du Mondolkiri. En août 2017, lors du deuxième Forum national sur la protection et la conservation des ressources naturelles, le Premier ministre Hun Sen avait annoncé un plan de réintroduction du tigre.
Deux sites potentiels de réintroduction de tigres avaient été identifiés : la forêt des Cardamomes, Koh Kong et les plaines orientales du Mondolkiri.
Réactions mitigées
Dès l’annonce de ce plan de réintroduction, les réactions furent plutôt mitigées. Nick Marx, Directeur des programmes chez Wildlife Alliance, et considéré comme le spécialiste des fauves dans la région était resté très prudent en annonçant que la réintroduction d’espèces est un programme qui peut fonctionner. En effet, des programmes similaires avec les singes et les ours malais sont en cours. « Toutefois, cela nécessite beaucoup de travail, et d’énormes précautions », avait-il déclaré, ajoutant que la perte d’habitat et le braconnage sont les principales raisons qui ont provoqué la disparition de l’espèce.
Ce projet et des coûts avoisinant un million de dollars par an en frais d’entretien et de sécurité ont été évoqués. A défaut d’unanimité sur ce programme, chacun s’accorde à dire que le tigre d’Indochine fait partie du patrimoine naturel du Cambodge. Mais, personne n’a envie de voir un programme laisser des tigres en liberté avec peu de chances de survie ou susceptibles de se retrouver aux environs d’un village à la recherche de proies.
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