Ancien marathonien, comédien, journaliste et prêcheur, Yann Defond demeure assurément un personnage atypique de la communauté française du Royaume. Après 13 ans passés à vivre dans une cité ouvrière, ce dernier a décidé de témoigner de son expérience à travers son ouvrage intitulé « Un chrétien au Cambodge ».
Note de l’éditeur
La confrontation à l’autre, à la différence, renvoie à soi-même et stimule la réflexion. Sans parler directement de lui-même, l’auteur de ce livre nous livre son expérience étonnante d’Européen totalement intégré dans une société d’Asie au sein de laquelle il vit par conviction au milieu des ouvriers de l’habillement. Son analyse saillante des mentalités collectives permet autant de découvertes sur le monde asiatique que sur les façons communes de penser en Europe. Des références chrétiennes agrémentent le texte.
À propos
Yann Defond vit depuis 2009 dans la plus grande cité ouvrière du Royaume du Cambodge située dans un parc industriel de la périphérie de la capitale Phnom Penh. Son choix de partager l’existence des travailleurs qui habitent ce quartier est, selon l’auteur une démarche de solidarité. Il a d’ailleurs lui-même été ouvrier dans l’industrie graphique en France, son pays natal.
Ce témoignage relate donc les particularités culturelles qu’il a pu observer auprès des jeunes femmes qui cousent jour après jour ces vêtements que portent les Européens. Quelques réflexions et autres notices autobiographiques agrémentent ce texte dans lequel il évite humblement d’employer le pronom personnel sujet de la première personne du singulier pour parler de lui.
Même s’il exerce en tant que journaliste et comédien, le choix de Yann Defond pour la vie en tant que fils d’ouvrier et chrétien est de partager l’existence des travailleurs qui habitent le plus grand quartier ouvrier du Cambodge en solidarité. Il a d’ailleurs lui-même travaillé en usine, dans l’industrie graphique, en France, son pays natal.
Extrait du livre
«...Comme il vient tout juste d’ouvrir, je suis allé au centre commercial dont le chantier a entièrement barré notre rue durant un an et demi. Il n’est pas pourvu d’un accès pour piéton. On peut toujours marcher sur la chaussée mais seul un accès véhicule est prévu. Une supérette d’alimentation était ouverte. Je suis allé acheter un café dans l’autre établissement ouvert mais au moment de payer le garçon me fit : « C’est gratuit pour vous, Yan, officiellement, nous n’ouvrons que demain ! » Aucun autre commerce n’était ouvert. La boutique Décathlon était encore en travaux.
Ce centre commercial n’est situé qu’à 200 mètres de notre cité ouvrière mais c’est un monde qui les sépare. Le monde de l’opulence et le monde de ceux qui travaillent à l’usine… En partant j’ai proposé à des voisins de m’y accompagner mais ils ont décliné. Ils ne se trouvent pas dignes de fréquenter ce genre de lieu. De nombreux ouvriers s’y trouvent pourtant puisqu’ils finissent de le construire. Mais les marchandises qu’on n’y vendra seront trop chères pour eux...»
L'ouvrage sortira le 20 mai prochain et sera disponible à Carnets d'Asie - Institut Français rue 218 - Phnom Penh.
Contact : 012 799 959 et 023 210 421
Et sur le blog de l'auteur avec dédicace et livraison dans le royaume.
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