Un ancien vendeur de balais, Has Kea, résidant dans le village Prey Tea 2 dans le district de Por Sen Chey de la capitale, a créé une petite entreprise qui transforme des bouteilles en plastique vides en balais, offrant ainsi un emploi à 28 femmes de sa communauté.
En 2010, Has Kea a brièvement travaillé comme vendeur de balais. À cette époque, il a pris conscience de l’importance de la demande de balais, dont la plupart étaient importés des pays voisins.
« Cependant, j’ai observé que ces balais avaient une durée de vie limitée. J’ai trouvé l’inspiration en regardant YouTube, où j’ai vu des gens réutiliser des bouteilles en plastique vides. Cela m’a donné envie de créer cette entreprise », explique-t-il.
Selon M. Kea, la consommation excessive de bouteilles en plastique contribue à la pollution de l’environnement. En mars 2023, il a créé son entreprise sur une petite parcelle de terrain de 9 mètres de large et 45 mètres de long. L’activité artisanale consiste à traiter des bouteilles en plastique vides, en particulier celles d’un volume de 1,5 et 2 litres, pour en extraire des fibres fines et allongées.
« Mon activité peut être bénéfique pour la société. Elle encourage les gens à collecter les bouteilles, contribuant ainsi à leur élimination. Ceux qui se débarrassaient auparavant des bouteilles sont désormais enclins à les conserver et à en faire une petite source de revenus grâce à la vente. Cela nous rappelle que les déchets plastiques ont une valeur », explique-t-il.
Un artisanat respectueux de l’environnement
Le processus de fabrication de balais à partir de bouteilles en plastique vides est relativement simple. La première étape consiste à nettoyer et à sécher les bouteilles. Ensuite, une lame tranchante est utilisée pour déchiqueter les bouteilles en fines fibres mesurant environ 7 à 8 mètres de long, qui sont ensuite coupées et positionnées en forme de balai. Les balais sont ensuite fabriqués à la main à partir de bambou.
L’entreprise emploie 15 Cambodgiennes âgées de 40 à 50 ans, auxquelles s’ajoutent 13 autres travaillant à domicile. Cette flexibilité leur permet de travailler à leur propre rythme ou pendant leur temps libre, la rémunération étant liée aux produits finis. L’entreprise consomme environ 8 000 bouteilles en plastique vides par jour, ce qui équivaut à environ 100 kg, provenant de dépôts divers.
« Bien que l’ampleur du travail ne soit pas considérable, cette initiative joue un rôle crucial dans l’amélioration des moyens de subsistance de mes travailleurs. Mes employés louent des logements et l’avantage de cet emploi réside aussi dans l’acquisition de compétences utiles », explique M. Kea.
Il précise que, chaque jour, l’équipe peut produire environ 500 balais, dont le prix de vente est de 10 000 riels (2,50 dollars). Leur principale clientèle s’étend de Phnom Penh aux provinces de Svay Rieng, Siem Reap, Takeo, Ratanakkiri, Banteay Meanchey et Battambang.
« Certains peuvent sous-estimer nos efforts, mais nous nous engageons dans l’utilisation des déchets plastiques pour répondre aux préoccupations environnementales. Avec mon mari et nos trois enfants, nous avons quitté le village de Svay Por, dans le district de Srei Santhor de la province de Kampong Cham, pour nous installer à Phnom Penh il y a près de deux ans. Actuellement, nous vivons dans un logement loué dans la commune de Chaom Chao III du district de Por Sen Chey », explique Loh Rem, l’une des 28 employées de l’entreprise.
Pratiques de réduction des déchets
Loh Rem explique qu’elle est passée de son ancien emploi d’ouvrière dans une usine de vêtements de la région à celui de fabricante de balais en mars de cette année.
« J’éprouve de la satisfaction dans mon travail, car il contribue au bien-être de l’environnement. Il s’agit d’éliminer les déchets plastiques des cours d’eau et d’atténuer le problème de la pollution de l’air causée par le brûlage », explique-t-elle.
Keat Raingsey, directeur du département municipal de l’environnement de Phnom Penh, encourage ceux qui sont impliqués dans le recyclage des déchets plastiques, et que cette fabrication artisanale de balais contribue directement à l’objectif du ministère de réduire ce type de déchet.
« Nous insistons pour que chaque petite entreprise obtienne un permis en bonne et due forme, preuve de notre engagement en faveur des normes environnementales. Si certaines pratiques artisanales visent à réduire les déchets, elles peuvent aussi émettre par inadvertance des substances qui ont un impact sur l’environnement », explique-t-il.
Avec notre partenaire The Post
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