Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et la Cambodian Agriculture Cooperative Corporation (CACC) ont lancé le 8 mai un nouveau projet en faveur de 1 200 petits exploitants agricoles et à leurs familles élargies à Koh Nhek dans le Mondolkiri.
Avec un financement du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire et de la CACC, respectivement 1,79 million de dollars et 1,1 million de dollars, le projet vise à renforcer la résilience et les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles grâce à l’agriculture biologique et à l’accès aux marchés.
Il cherche également à promouvoir une meilleure nutrition et l’équité entre les sexes par le biais d’approches de changement de comportement social, conçues pour générer une demande pour des régimes alimentaires sains et lutter contre les normes sociales néfastes.
« Le projet a été conçu dans le contexte du COVID-19 et a adopté une approche innovante de partenariat public-privé-producteur, soulignant la nécessité de tirer parti des investissements du secteur privé, de renforcer le dialogue politique, d’obtenir le savoir-faire nécessaire et de soutenir un développement plus respectueux de l’environnement, socialement équitable et économiquement viable », explique Claire Conan, représentante du PAM au Cambodge.
La CACC mettra en place une chaîne de valeur inclusive et intégrée pour les aliments biologiques et incitera les petits exploitants, y compris les femmes et les populations autochtones, à passer à l’agriculture biologique en n’utilisant que des engrais et des pesticides naturels, associés à d’autres pratiques intelligentes sur le plan climatique.
« Les prix des aliments biologiques sont plus élevés et plus stables que ceux des produits de base traditionnels, ce qui permet de dégager des marges bénéficiaires plus importantes et des sources de revenus plus stables », indique Kunthy Kann, directeur général de la CACC, en soulignant que les petits exploitants agricoles du Mondolkiri ont tendance à se limiter à la culture du riz, en employant des pratiques agricoles de rotation largement traditionnelles, ce qui rend leurs rendements vulnérables aux chocs climatiques et à d’autres types de chocs.
« Notre objectif est d’augmenter les revenus des agriculteurs participants jusqu’à 20 %, par rapport aux rendements habituels à la ferme », ajoute M. Kann, en précisant que la CACC facilitera les liens avec le marché pour atteindre cet objectif, et que les agriculteurs pourront utiliser les primes obtenues pour mieux se protéger contre les chocs et les futurs stress.
« L’augmentation des revenus jouera un rôle important dans l’amélioration de la nutrition, car les ménages pourront avoir accès à des aliments plus diversifiés et plus sains, ce qui atténuera les effets négatifs des dommages causés par les chocs sur la nutrition des ménages », ajoute Mme Conan, notant que les liens entre les moyens de subsistance et la nutrition sont particulièrement importants étant donné les niveaux élevés de pauvreté et de malnutrition dans la zone ciblée.
« Pour s’attaquer à ces problèmes, le projet déploiera une communication visant à modifier les comportements sociaux afin d’influencer les comportements alimentaires et l’égalité des sexes dans les ménages », explique-t-elle, ajoutant que l’implication des femmes dans le projet est un facteur de transformation essentiel, car,les Cambodgiennes jouent un rôle de premier plan dans la gestion alimentaire des ménages et représentent plus de la moitié de la main-d’œuvre agricole du pays, bien qu’elles soient confrontées à de nombreuses difficultés en termes d’accès à la terre, aux services de vulgarisation, aux services financiers, au marché et à la technologie.
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