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Photo du rédacteurLa Rédaction

Le Metropolitan Museum of Art annonce qu'il restituera 14 œuvres d'art majeures au Cambodge

Le Metropolitan Museum of Art a annoncé vendredi dernier qu’il acceptait de restituer au Cambodge et à la Thaïlande 16 œuvres d’art majeures datant de l’Empire khmer. Ces œuvres sont associées au fameux Douglas A. J. Latchford, un donateur du musée et un trafiquant d’art qui a été accusé de trafic illégal d’artefacts anciens peu avant sa mort en 2020.

Ces dernières années, le Metropolitan Museum of Art a subi de nombreuses pressions de la part du gouvernement royal, qui a rappelé que de nombreux objets des collections du musée avaient été sortis illicitement du pays à partir des années 1970.

Parmi les œuvres d’art restituées - 14 au Cambodge et 2 à la Thaïlande - figurent des pièces importantes que le musée décrit comme « faisant partie des plus beaux exemples de sculptures de la période d’Angkor encore conservés ».

Leur retour intervient alors que le Metropolitan Museum of Art a annoncé en début d’année de nouveaux efforts pour revoir l’ensemble de ses collections en vue de restituer les objets litigieux. Le musée a été confronté pendant des années à de nombreuses inspections concernant l’origine de ses collections.

Le Musée a même coopéré à une enquête menée par à l’initiative du gouvernement cambodgien par le bureau du procureur des États-Unis pour le district sud de New York.

Le Cambodge et le Metropolitan Museum of Art ont évoqué la possibilité que d’autres objets d’art soient restitués après un examen plus approfondi.

Dans une lettre adressée au gouvernement cambodgien, le directeur du musée, Max Hollein, confirme qu’il s’engage à réexaminer sa collection d’œuvres d’art khmères et qu’il accueillerait volontiers des experts cambodgiens pour examiner sa collection et ses dossiers d’acquisition.

« Le Metropolitan Museum of Art a travaillé avec diligence avec le Cambodge et le bureau du procureur des États-Unis pendant des années pour résoudre les questions concernant ces œuvres d’art, et les nouvelles informations qui sont apparues au cours de ce processus ont clairement indiqué que nous devions initier le retour de ce groupe de sculptures », a déclaré M. Hollein dans un récent communiqué.

Il précise que son musée s’engage à poursuivre des partenariats avec le Cambodge et la Thaïlande « une initiative qui fera progresser l’appréciation de l’art khmer dans le monde, et nous nous réjouissons d’entamer ce nouveau chapitre ensemble ».

Le ministère cambodgien de la Culture et des beaux-arts a déclaré de son côté :

« Nous apprécions ce premier pas dans la bonne direction. Nous attendons avec impatience d’autres retours et reconnaissances de la vérité concernant nos trésors nationaux perdus ».

Damian Williams, procureur des États-Unis pour le district sud de New York, a déclaré que les restitutions n’étaient qu’une partie du travail effectué par son bureau pour retrouver les antiquités pillées : « Ces enquêtes sont en cours et nous continuons à explorer de nouvelles pistes ».

À partir des années 1970, le Metropolitan Museum of Art a considérablement développé ses galeries d’Asie du Sud et du Sud-Est, et M. Latchford a joué un rôle essentiel dans cet effort.

À partir de 1983, il a donné ou vendu directement au musée plusieurs artefacts, dont des exemplaires de grande valeur de sculptures khmères. Les autorités cambodgiennes ont à maintes reprises affirmé que bon nombre de ces objets avaient été volés.

Latchford a été inculpé en 2019 par la justice fédérale de New York, qui l’a accusé de trafic de reliques cambodgiennes pillées et de falsification de documents. L’acte d’accusation a été rejeté après la mort de Latchford l’année suivante, à l’âge de 88 ans.

Le gouvernement cambodgien a déployé des efforts considérables pour récupérer ce qu’il estimait être son patrimoine culturel perdu, en poursuivant leMetropolitan Museum of Art et d’autres musées. Il a fondé ses revendications en partie sur le récit d’un pilleur repenti, Toek Tik, qui a identifié 33 artefacts de la collection du musée comme des objets qu’il se souvenait avoir personnellement pillés dans des sites du Cambodge et vendus à des intermédiaires qui faisaient fréquemment affaire avec Latchford.

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