Le secteur de la construction au Cambodge est un domaine exigeant dans lequel il est assez rare de voir des femmes aux commandes. LBL a rapidement fait figure de pionnier en embauchant Sophal Siv, jeune ingénieure diplômée de l’Institut de Technologie du Cambodge en 2005.
Rappelons que depuis son arrivée dans l’entreprise en 2005, Sophal a gravi les échelons et participé à des projets prestigieux, elle est depuis 2019 directrice de projet senior. Elle est à présent chargée de la construction du second Sun and Moon situé boulevard Norodom, quasiment au pied du pont Monivong. Un grand chantier pour lequel le promoteur a renouvelé sa confiance à LBL, mais également exigé que ce soit Sophal qui soit aux commandes.
Site du Sun and Moon II
Vendredi 10 décembre — Phnom Penh : Alors que le soleil tarde à percer à travers les nuages au-dessus de la rivière Bassac, la ronde des motos a déjà commencé dans le parking du chantier. Dès les premières minutes, le ton est donné : on prend la sécurité très au sérieux.
À l’ouverture du site de construction, les ouvriers s’équipent : chaussures de sécurité, gants de travail, gilets réfléchissants et casques. Le secteur de la construction est en perpétuelle évolution au Cambodge et les équipes d’ouvriers doivent à présent composer avec de longues journées de travail contraignantes et suivre des consignes de sécurité pertinentes afin d’éviter les accidents. Pour cela, des panneaux rappellent les obligations de port d’équipement sécurisé à chaque étage.
Mise en route
Avant de se rendre à leur poste, ingénieurs, contremaîtres et ouvriers se rendent au 7ème niveau, un espace suffisamment vaste pour les accueillir les centaines d’ouvriers du chantier.
Là, durant une demi-heure, Sophal en compagnie du responsable de site et du chef de projet, rappelle les consignes de sécurité tant à propos des tâches à effectuer que sur les précautions anti-covid. Sur ce point, LBL a été la première entreprise de construction du pays à organiser des journées spéciales d’information portant spécialement sur les risques et les mesures et attitudes à prendre afin d’éviter une contagion.
Alors que l’assemblée écoute quasi religieusement, Sopheal effectuera un rapide bilan des précédentes journées, mentionnera avec beaucoup de diplomatie les quelques améliorations à apporter sur certains aspects du travail avant de lever le bras en signe d’encouragement, un geste relayé ensuite par les ouvriers qui semblent réellement absorbés par les paroles de leur ingénieure.
Tour de chantier
Les plans du chantier dans une main et son talkie-walkie dans l’autre, Sophal entreprend ensuite en compagnie de ses collègues d’inspecter chacun des niveaux du bâtiment et postes de travail du site de construction. À l’étage qui accueille les chambres, les espaces de travail sont soigneusement balayés par les ouvriers alors que peintres, plâtriers et électriciens se préparent. Une étape de préparation importante pour la journée, hors de question qu’une écharde, un clou ou autre reste sur le sol. La sécurité et l’efficacité sont aussi dans le détail.
Sophal vérifie tout, les échafaudages, les espaces de travail, la sécurité. Elle s’arrête quelques minutes avec chaque équipe pour les encourager, prodiguer quelques conseils et s’enquérir du bon avancement des travaux de chaque équipe. En effet, sa responsabilité est lourde, elle doit veiller au bon déroulement du chantier, à l’approvisionnement en matériaux, aux relations avec les sous-traitants et s’assurer du respect du planning.
Pour parvenir au dernier niveau, il faut emprunter un monte-charge puis grimper deux petits échafaudages, exercice auquel se prêtent Sophal et son adjoint avec une dextérité plutôt étonnante. Arrivée sur le toit, la jeune ingénieure ne manque pas de jeter un œil sur la vue imprenable qui s’offre depuis cet endroit. Là, un petit point est effectué sur le programme de la journée avec son collègue.
De retour du dernier étage, Sophal jette à nouveau un coup d’œil sur quelques postes de travail, en particulier pour ceux qui évoluent dans les environnements délicats comme les échafaudages ou à proximité de machines. Un passage dans les bureaux des dessinateurs afin de s’assurer que tout se déroule correctement puis Sophal devra passer quelques coups de fil aux fournisseurs et sous-traitants afin de s’assurer que le chantier puisse se poursuivre convenablement.
Sophal devra un peu plus tard se rendre à son bureau au quartier général de LBL non sans avoir échangé quelques mots avec l’équipe sur site et en jetant probablement un dernier regard sur ce grand projet, une belle illustration de son talent d’ingénieure, mais aussi de sa capacité à gérer des équipes en majorité masculines.
Un travail qui fait la fierté et l’admiration de son patron Jérôme Luciani Khao qui confie :
« Sophal occupe l’un des postes les plus exigeants et les plus difficiles de notre métier. Une fois un projet approuvé, un directeur de projet senior est totalement responsable du début jusqu’à la réception finale de l’ouvrage, c’est une véritable entreprise dans l’entreprise et je suis fière de ce qu’elle a accompli et de ce qu’elle continue à accomplir, tout comme son homologue Song Phanna ».
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