Ancien étudiant de l'ONG Pour un Sourire d'Enfant, Chan Sopheak nous rappelle que le chemin de la réussite est parfois long et semé d'embûches, mais que « rien n'est impossible ».
Issu d’une famille nombreuse et modeste, ce Cambodgien de 34 ans est aujourd’hui directeur du restaurant Khéma Pasteur à Phnom Penh. Pour lui, son métier est une véritable passion. Pendant son temps libre, Sopheak effectue des recherches sur le web pour acquérir de nouvelles notions sur la création de menus et le design en général. C’est un vrai passionné !
« Pendant mes études, je me promenais dans la ville et je regardais ce qui se passait dans les restaurants. Je ne connaissais pas forcément le métier des gens qui y travaillaient, mais j’aimais admirer leur façon de s’exprimer face aux clients et l’art du service », raconte-t-il en souriant.
Les jours de congé, quand il ne joue pas au football avec ses anciens camarades de classe, il enfourche son vélo et s’aventure sur les sentiers de la montagne d’Oudong ou sur les routes de Kirirom.
Une enfance difficile, mais enrichissante
L’enfance de Chan Sopheak a été difficile, mais elle lui a aussi permis de tirer de précieuses leçons. Il travaillait comme chiffonnier avec ses six frères et sœurs sur le site de l’ancienne décharge du district de Steung Meanchey, où il vivait avec toute sa famille. Chaque jour, il remplissait son sac de déchets pour récolter quelques milliers de riels, qu’il utilisait pour subvenir aux besoins de sa famille. En 2000, je travaillais sur la décharge et j’ai eu la chance de rencontrer Papi et Mamie, les fondateurs de l’Association pour un sourire d’enfant (PSE).
« Lorsque la décharge a été fermée par les autorités en 2009, nous avons continué à collecter les déchets, mais cette fois dans la capitale, près du rond-point de Wat Phnom. Je me souviens du jour où, assis sur un banc avec mon frère, j’ai vu un Cambodgien discuter en anglais avec des étrangers, en face de l’hôtel Sunway. C’était incroyable ! Je ne comprenais pas de quoi il parlait, mais j’étais en admiration devant son incroyable capacité à communiquer dans une langue étrangère ! De retour en classe, les professeurs m’ont vraiment aidé à apprendre la langue, ce qui m’a beaucoup aidé dans mon travail actuel », raconte-t-il, toujours en souriant. Le jeune Cambodgien a étudié à PSE pendant 12 ans et a choisi la voie de l’école de tourisme et de restauration, qui lui convenait parfaitement. Sopheak a eu la chance d’effectuer plusieurs stages au Lotus Blanc, l’ancien restaurant d’application de l’ONG.
Le déclic Khéma
Après avoir obtenu son diplôme, Sopheak a décroché deux emplois. Il était ravi de travailler au Samba Brazilian Steak House pendant la journée et au T-Bone Steak Box le soir. Pour lui, c’était une expérience incroyable qui lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences grâce à l’interaction avec des employés d’horizons différents.
En juin 2014, il part rejoindre le groupe Thalias, où il occupe le poste de superviseur à l’ancien Khéma Bassac, alors situé à Aeon Mall I. Son rôle est de contrôler les opérations de service et les tâches quotidiennes essentielles au bon fonctionnement de l’établissement, ce qui est une grande opportunité pour lui.
Il était également en charge de la gestion du stock de vin, ce qui constituait un véritable point fort de sa fonction. Peu de temps après, il a rejoint Khéma Rue Pasteur en tant qu’assistant. Le travail et l’exemplarité de Lina Hak, alors responsable du Khéma, l’ont beaucoup inspiré. Il souhaitait devenir directeur du restaurant, et il était donc très heureux de pouvoir apprendre tant de choses auprès d’elle.
« Au début, je prenais constamment des notes pour améliorer la communication avec les différents services et, bien sûr, avec les clients », explique Sopheak qui a passé six années incroyables à gravir les échelons avant d’occuper le poste de directeur de restaurant. Il se dit passionné par son travail et ne s’ennuie jamais.
« Thalias propose des formations internes et externes, ce qui est formidable, car cela me permet de développer mes compétences de différentes manières. La routine n’existe pas ! Chaque jour, je découvre de nouveaux aspects de l’entreprise, je fais face à des problèmes parfois inattendus, je suis donc en permanence en train d’acquérir de nouvelles compétences ! ».
Aller plus loin
Sopheak est plein d’optimisme quant à l’avenir, même s’il a dû faire face à quelques défis en cours de route. Il déclare : « Au cours de ma carrière, j’ai rencontré beaucoup de gens très différents et nous ne pensons pas nécessairement de la même manière, mais c’est ce qui rend la vie intéressante ! Vous devez donc vous adapter à tout le monde et trouver un moyen de communiquer sans que cela n’affecte votre travail ou vos relations ».
« Aujourd’hui, j’adore interagir avec les gens qui m’entourent ! C’est pour cela que j’ai choisi ce secteur. Quand je vois tous ces gens dans l’établissement, employés et clients, je me sens tellement heureux ! »
La gastronomie est une discipline exigeante qui n’est pas toujours facile à maîtriser, et Sopheak relève le défi :
« Lorsque Khéma a ouvert ses portes rue Pasteur, il y avait beaucoup d’étrangers qui venaient manger. Nous avons donc décidé de modifier notre carte pour attirer davantage de Cambodgiens et leur faire découvrir les produits français tels que les fromages, la charcuterie et les vins. Aujourd’hui, 80 % de notre clientèle est cambodgienne, notre carte a donc bien évolué, satisfaisant les goûts locaux tout en continuant à proposer des plats occidentaux ».
Lorsqu’on l’interroge sur ses projets d’avenir, Sopheak est plein d’ambition. Il déclare :
‘Un jour, j’aimerais être responsable des différents Khéma et former à mon tour les jeunes générations.’
Enfin, il dit vouloir aussi enseigner aux enfants de l’association PSE pour ‘les aider à atteindre de nouveaux horizons et à poursuivre leurs rêves’.
Ses recommandations Made In Khéma
Si vous franchissez les portes de Khéma Pasteur et que vous souhaitez goûter à l’un de ses plats préférés, vous allez être comblé ! Au petit-déjeuner, il aime déguster les Eggs Royale, des œufs pochés au saumon gravlax accompagnés d’un muffin grillé nappé d’une sauce hollandaise onctueuse.
Pour le déjeuner, le filet mignon, Tenderloin with sautéed potatoes, accompagné de haricots verts et de trois sauces gourmandes, reste son plat préféré ! Enfin, pour le soir, il propose un plat léger, la salade de saumon, qui est absolument délicieuse ! Et pour le dessert, des profiteroles ou un sorbet de glace frais et crémeux.