À l'occasion de la Journée Internationale des Femmes de cette année, Cambodge Mag ouvre ses archives et remet à la une quelques-uns des nombreux portraits, interviews et photos de celles qui nous ont aidé à rendre le magazine vivant et attrayant au fil des années.
Marianne Clais est une jeune et jolie lycéenne franco-cambodgienne. Entre ses cours, elle aime écouter de la musique, dessiner, faire du sport et passer du temps avec ses amis. Pourtant, parmi ces activités bien typiques de jeune de son âge, elle est également top model et aide ses parents à protéger les éléphants au sein de la fondation Airavata.
CM : Parlez-nous de votre enfance
Je suis née au Cambodge. Pendant mon enfance, j’ai tout d’abord vécu à Ratanakiri. Puis nous avons déménagé à Phnom Penh afin de suivre une scolarité française au lycée Descartes. Je suis actuellement en seconde. Nous sommes trois enfants, et je suis celle du milieu avec un grand frère et une petite soeur. J’habite à Phnom Penh avec mon frère et ma soeur et nos parents voyagent entre le Ratanakiri et Phnom Penh. Ils sont très occupés…
CM : Vous revenez tout juste des Etats-Unis…
Oui je suis partie à Los Angeles il y a un mois. Un designer cambodgien que je connais depuis mon enfance, Rémy Hou, a été sélectionné pour représenter le Cambodge lors d’un défilé de mode. Il m’a choisie pour porter ses tenues car il savait que participer à un défilé est un rêve que je caresse depuis toute petite.
C’était l’opportunité de pouvoir faire un défilé de mode dans un autre pays mais c’était aussi l’occasion de présenter notre fondation Airavata, association qui a pour but de protéger et préserver les éléphants du Cambodge. Nous avons pu organiser un Meet & Greet, où j’ai expliqué les raisons de la création et les objectifs de la fondation.
CM : La fondation Airavata est donc importante pour vous ?
Oui beaucoup. Déjà, il faut savoir que nos parents ont créé cette fondation pour nous. Un jour, ils ont reçu un coup de fil de gens qui leur ont proposé des éléphants, les derniers de Ratanakiri. Soit nous les prenions soit ils partaient pour la Thaïlande dans un lieu qui avait déjà un énorme effectif d’éléphants. Nous avons agi d’instinct car nous sommes très attachés à Ratanakiri. C’est là que j’ai grandi et dès que nous en avons l’occasion, nous passons du temps là bas, pendant les vacances par exemple. C’est notre rituel.
Nous avons créé la fondation car nous avions la volonté de préserver les derniers éléphants de Ratanakiri. Personnellement, je me suis beaucoup investie. J’ai partagé tout autour de moi, j’ai aidé à organiser des événements pour réunir des fonds… Comme je fais du mannequinat, j’ai aussi collaboré avec des photographes pour faire connaître notre fondation. J’y mets réellement tout mon cœur.
CM : Quels sont vos loisirs en dehors des cours ?
Je travaille en tant que mannequin free-lance mais en ce moment, mais je place la priorité dans mes études au lycée. Pendant les grandes vacances j’ai posé pour beaucoup de shooting photos et j’ai perdu le rythme des cours. La rentrée fut assez difficile… Je suis mannequin depuis près d’un an, mon premier défilé remonte au mois de février cette année. Dans la famille, à l’exception de ma mère Chenda, nous adorons pratiquer le motocross. Nous sommes aussi une famille très unie et tentons de passer du temps ensemble.
Je pratique aussi le rugby depuis l’âge de 8 ans. Je fais notamment partie de l’équipe féminine au lycée Descartes. Par ailleurs, nous avons été sacrées championnes de la coupe du monde de rugby AEFE 2015 à Londres, un mondial de rugby des établissements français à l’étranger.
CM : Que souhaitez-vous-vous faire après le lycée ?
J’ai tellement d’idées pour plus tard, mais à mon avis je vais devoir partir en France pour poursuivre des études supérieures. J’aime tout ce qui est artistique: le cinéma, le théâtre, la danse… J’aime bien créer des choses. Le milieu de la restauration me plait également pas mal.
Il y a également la fondation Airavata qui me tient beaucoup à cœur, j’aimerais travailler à la fondation car je pense être la seule des enfants qui pourrait reprendre le flambeau, ma sœur est encore trop jeune et mon frère veut s’installer en France.
Photo de famille dans le Ratanakiri. De gauche à droite : Camille, Marianne, Jean et le patriarche Pierre-Yves
Propos recueillis par Marie Srey-Lys Joanny
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