Samedi dernier, l’équipe du Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam) de Phnom Penh s’est rendue au Centre de Kampong Cham pour participer au forum du projet Cham Silk en présence de 20 survivants du génocide.
L’équipe a accueilli chaleureusement les survivants en attendant l’arrivée des représentants de la TIKA (Agence turque de coopération et de coordination). Une fois arrivés au centre basé à Kampong Cham, Seang Chenda, directeur du centre de documentation de Kampong Cham, et So Farina, directeur adjoint de DC-Cam, leur ont fait visiter le centre.
Les représentants de la TIKA ont exprimé leur gratitude envers les survivants pour leur contribution à ce projet :
« Il s’agit d’un pas en avant dans la préservation de l’histoire et d’une collaboration remarquable entre le Cambodge et la Turquie. L’histoire devrait toujours être rappelée et préservée, quels que soient les bons et les mauvais moments. »
Ce forum était une excellente occasion de recueillir davantage d’informations et donner une chance aux survivants de poser des questions et de satisfaire leur curiosité. Ils ont posé quelques questions, notamment sur la durée et le processus de ce projet, sur la façon dont le projet prévoit de collaborer avec les survivants.
Farina a expliqué brièvement qu’il n’y a pas de durée établie pour ce projet, « car nous sommes en train de rassembler des données pour trouver un design approprié pour la communauté Cham ».
« Le projet Cham Silk comporte plusieurs étapes, notamment la phase de recherche, au cours de laquelle nous recueillons les données nécessaires auprès de sources historiques et nous interrogeons les villageois pour en savoir plus sur chaque dessin et chaque couleur de la soie, afin de produire une couleur et un dessin représentatifs de la communauté cham. Une fois le projet terminé, nous ferons enregistrer les modèles auprès du ministère du Commerce ».
L’étape suivante sera celle de la formation, à laquelle les survivants pourront contribuer en tissant le motif de soie qu’ils souhaitent dès qu’ils en auront le temps et en leur donnant une chance d’exprimer leur créativité.
Il est très probable que lorsque les résultats seront prêts, il y aura une nouvelle collaboration dans ce projet de tissage, qui sera également partagé avec le reste de la société cambodgienne et étendu à l’étranger.
Le projet Cham Silk est une initiative du centre de documentation du Cambodge soutenue financièrement par la TIKA par l’intermédiaire de l’ambassade de Turquie au Cambodge.
L’objectif du projet est de restaurer les couleurs et les motifs de la soie grâce à la mémoire des survivants et d’en faire une source de revenus pour la communauté. L’objectif du Centre de documentation du Cambodge est de populariser ce projet et de le faire connaître tant au niveau national qu’international :
« Il est extrêmement important de préserver et de rappeler les couleurs et les motifs de la soie à travers les souvenirs des survivants ».
Après que le pays eut été dévasté par les Khmers rouges, la communauté a commencé à revivre en 1979. Ils ont évoqué leurs souvenirs pendant le régime khmer rouge ainsi que leurs expériences de survie. Ils nous ont également parlé de leur vie avant les Khmers rouges et de leur artisanat.
Photos par So Farina
Texte de Lim Iphing et Chey Chansineth
Centre de documentation des archives du Cambodge
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