C’est une petite révolution dans le monde du digital et des loisirs que propose le sexagénaire, mais non moins dynamique et entreprenant, Jean-Pierre Fréneau. Le Français a mis en route depuis quelques semaines une application ultra-performante permettant de consulter les endroits de la capitale où il fait bon flâner, se restaurer, se divertir ou trouver un hébergement.
Entretien au Khéma La Poste :
Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, rappelez-nous brièvement le parcours de Jean-Pierre Fréneau
je suis arrivé au Cambodge il y a dix ans dans l’idée de reprendre un hôtel, et puis en définitive on a changé de braquet lorsqu’on a découvert le Kanika, un bateau sur la rivière, qui propose « sunset », dîner et événements privés.
Et puis, parce que je considérais qu’il n’y avait pas suffisamment de monde qui restait assez longtemps à Phnom Penh - les gens restent en moyenne une nuit, voire deux - j’ai essayé de créer le « Phnom Penh Heritage Tour », qui est un tour historique qui permet de découvrir la capitale en deux heures et demie, en dix langues.
Et puis, dernièrement, on a décidé de changer de braquet parce que, pour communiquer, j’avais besoin de supports autres que Facebook ou Instagram. Et donc on a remis au goût du jour une carte papier de Phnom Penh qui s’appelle « EasyMap Phnom Penh ».
On est en train de créer maintenant « EasyMap Siem Reap ». Et puis, comme le papier ne va pas sans le digital, on a décidé de créer une application et un site internet qui s’appelle EasyCambodia,
Pouvez-vous nous donner un exemple d'utilisation de cette application ?
Alors, si effectivement tu es touriste ou si tu es local et que tu reçois de la famille ou des amis, tu as besoin de savoir où sont les restaurants. Et, l’avantage de l’application et du site internet, tout comme les cartes d’ailleurs, consiste en leur mise à jour régulière.
« Donc, on trouve tous les restaurants, tous les bars, tous les hôtels, tous les rooftops, toutes les attractions, les choses historiques à voir...tout est dessus. »
On a à peu près 1000 fiches renseignées sur 1000 établissements sur Phnom Penh.
Uniquement Phnom Penh ?
Alors, effectivement, aujourd’hui c’est uniquement Phnom Penh, sachant qu’« Easy Cambodia », c’est tout le Cambodge, donc on y va par étapes. L'application est opérationnelle depuis maintenant un mois et demi. Pas forcément de gros trafic pour l’instant, mais en tout cas on espère que ça va se développer.
Et puis, on va lancer Siem Reap. On pense également à Sihanoukville, Battambang et Kep - Kampot. On a d’ailleurs déposé les noms pour « Easy Kep - Kampot », « Easy Siem Reap », etc.
Combien de temps pour développer cette application ?
Oh, un an. Je suis associé avec Xavier Brice, qui est un de mes amis qui, lui, a une connaissance que je n’ai pas dans le digital. Donc, il fallait qu’on soit complémentaires.
Faites-nous découvrir un restaurant cambodgien de la capitale avec « Easy Cambodia »
je veux dîner cambodgien, c’est possible. Par exemple, si je suis un touriste qui débarque à Phnom Penh et que j’ai envie de goûter la cuisine locale dans un cadre agréable,Il suffit simplement d’aller sur le lien « Eating ». On va avoir plusieurs types d’endroits : les restaurants, les street food, les « food courts », « bakeries », on va voir à peu près une quarantaine ou une cinquantaine de restaurants qui sont référencés.
Pour un restaurant cambodgien ici, on va avoir le Banteay Srei qui est sur la rue 13, également le Kravan, qui est pour moi l’un des meilleurs restaurants et l’un des plus beaux, car c’est une maison coloniale.
« Je vais en prendre un au hasard. Systématiquement, on va avoir d’abord une gamme de photos, et après cela, on va retrouver toutes les informations, les “’ highlights” et un texte qui va expliquer quel est le restaurant et ses spécificités. »
On trouve aussi quelques tags, une géolocalisation correcte, et toutes les informations, site internet et téléphone pour réservation.
Quel est le modèle économique ?
Le modèle économique pour l’instant n’est pas en route, puisq’on ne fait que débuter. Il va nous falloir un peu plus de trafic. L’idée, c’est que l’application puisse être à la fois pour les touristes comme pour les locaux — je vais plutôt parler des expatriés — pour trouver l’information ou l’établissement qui t’intéresse.
Le client aura sur la page d’accueil, mais également dans différentes catégories, la possibilité de se mettre en avant, de communiquer, de proposer des événements.
Nous sommes cinq personnes à travailler dessus. C’est en famille, puisque je travaille avec Xavier, son épouse, mon épouse, moi-même et un salarié. L’idée est de renforcer l’équipe au fur et à mesure du développement local. On va travailler sur Siem Reap, il va me falloir quelqu’un, sur Sihanoukville, il me faudra aussi quelqu’un, à la fois pour commercialiser et pour travailler sur la carte.
Peut-on espérer un jour une version française et pour des raisons plus économiques, une version chinoise ?
Dans un premier temps, il fallait qu’on commence avec une langue. Nous avons commencé avec l’anglais, qui est la langue la plus utilisée ici, en dehors du Khmer. On envisage, effectivement, quatre langues supplémentaires, le français, l’espagnol, le chinois et le cambodgien.
Un dernier mot sur Easy Cambodia ?
Oui, je ne peux qu’encourager les gens à utiliser cette application parce que je trouve qu’elle est bien faite. En tout cas, les retours que nous pouvons avoir à la fois des annonceurs ou des établissements, mais aussi des touristes ou des expatriés, sont très positifs.
Beaucoup nous disent que c’est un outil complet, mais, ce n’est jamais trop complet, on actualisera tous les jours. C’est un outil complet et surtout, il permet d’avoir une idée positive de la ville de Phnom Penh comme ce sera le cas d’ailleurs sur celle de Siem Reap.
Bravo JP