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Hommage & Histoire : Ballet royal, le Temps des Espoirs

À l’occasion du 19e anniversaire de la proclamation de Preah Reach Troap Dance (Ballet royal) en tant que patrimoine immatériel de l’humanité (7 novembre 2003)… retour historique sur ce grand moment phare de la vie du Ballet. (Extrait du script de la série télévisée).

Répétitions au Palais royal
Répétitions au Palais royal

Le passage de S.A.R La Princesse Buppha Devi au ministère de la Culture est marqué par l’extraordinaire renaissance du Ballet royal, mais aussi par une série d’initiatives culturelles originales, modernes, et ambitieuses, telles les « Nuits d’Angkor ».

Ce sera une rencontre des cultures complètement innovante au Cambodge. Hélas, les Nuits d’Angkor dureront jusqu’en 2006, mais il n’y aura pas d’édition 2007 en raison de la vive concurrence avec d’autres spectacles organisés sur le site.

Dommage, les Cambodgiens pouvaient à la fois découvrir des ballets modernes différents et admirer le même soir les splendides Apsaras s’animer tout près des murs d’Angkor subtilement éclairés. Avec son incroyable énergie créatrice et son désir de faire avancer tout ce qui peut contribuer à la connaissance des arts, la Princesse préfacera nombre d’ouvrages consacrés à la culture cambodgienne.

Inscrire le Ballet royal à L’UNESCO

Elle participera activement, avec ses danseuses, au projet photographique de Christophe Lovigny qui signera alors probablement le plus bel ouvrage photographique jamais consacré à la grâce des apsaras.

La Princesse décide alors de réaliser l’un de ses rêves les plus chers : faire inscrire le Ballet royal au patrimoine oral et immatériel de l’humanité, une façon de déclarer définitivement et au monde entier que le Ballet renaît de ses cendres, mais pour l’éternité cette fois-ci.

Teruo Janai, le représentant de l’UNESCO à l’époque
Teruo Janai, le représentant de l’UNESCO à l’époque

Teruo Janai, le représentant de l’UNESCO à l’époque, raconte : « la première fois que j’ai rencontré Son Altesse, il n’y avait pas de programme.

À l’époque, le programme d’inscription des arts de la scène comme chefs-d’œuvre du patrimoine mondial n’existait pas encore. Ce programme ne commença qu’en 2001. La princesse est devenue ministre en 1999. »

« La question n’est pas de savoir comment elle m’a convaincu. Nous avions un intérêt commun. Donc, ce n’était pas moi qui devais la convaincre ou elle qui devait me convaincre, nous comprenions l’importance de cette inscription. Il fallait travailler à tout prix dans ce sens. Il fallait consolider la préservation. Si les arts de la scène étaient négligés, ils risquaient de disparaître ».

« L’inscription au patrimoine avec l’UNESCO n’est pas un travail facile même si l’art en question est reconnu internationalement. Il faut un dossier solide, et un projet d’avenir pour cet art. Mais pour la Princesse, rien n’était impossible et son travail de préparation fut à la hauteur de ses ambitions. Nous nous comprenions. J’ai aussi proposé plusieurs étapes de travail à Son Altesse. Il fallait envisager des mesures de sauvegardes, mais aussi promouvoir le patrimoine immatériel du Cambodge. La première étape que j’ai proposée était de regrouper tous ces artistes, de les faire revenir sur la scène, faites-les travailler, donnez leur une chance. Nous avions de la chance de travailler avec la Princesse. La princesse était le numéro un dans ce domaine, les arts de la scène et le ballet royal. C’était la meilleure danseuse et la meilleure directrice de ballet classique khmer. Nous avions vraiment beaucoup de chance. Et elle connaissait les gens concernés. L’UNESCO ne connaissait pas les artistes. Il était indispensable de travailler avec elle. La Princesse avait choisi le Ballet royal en priorité, nous devions travailler par étapes sur ce projet particulier. »

Verdict

Il fallait se concentrer sur le Ballet royal. Nous nous sommes mis d’accord sur ce point. J’avais demandé que nous puissions présenter un travail parfait pour le projet d’inscription ? Il fallut deux ans donc de préparation pour enfin soumettre le dossier au comité consultatif de l’UNESCO. En novembre 2003, le dossier est examiné et, le 6 novembre, la Princesse et la troupe du Ballet royal attendent le verdict. La Princesse et les artistes étaient très anxieux à ce propos. La proclamation officielle a été faite officiellement au quartier général de l’UNESCO à Paris. Le verdict a été donné très tard un vendredi. C’était le vendredi 7 novembre 2003. Je m’en rappelle, je suis venu au bureau très tôt le samedi matin. J’ai ouvert mon email et le site de l’UNESCO, j’ai vu que le Ballet royal était inscrit. J’ai immédiatement informé la Princesse ; c’est fait. Bien sûr, nous avons écrit des communiqués de presse, un spectacle a été proposé immédiatement, les artistes étaient fous de joie, car c’était une reconnaissance internationale… »

Répétitions au Palais royal
Répétitions au Palais royal

Quand la Princesse a été nommée ministre de la Culture, après les élections, elle a effectué un travail considérable. Cela consistait à réorganiser le ministère, à structurer les enseignements. Grâce à ses connaissances, elle a obtenu l’implication des institutions internationales comme l’UNESCO. Elle a obtenu des aides privées du Japon qui ont permis d’aider à la construction de l’école de danse. Elle a su fédérer beaucoup de gens prêts à l’aider. L’inscription du Ballet royal au patrimoine oral et immatériel de l’UNESCO a été la grande œuvre de la princesse.

Effets directs pour le Ballet 

« Le Ballet obtient une reconnaissance internationale. C’est donc plus facile d’obtenir de l’aide internationale. Le dossier cambodgien était très bien préparé, j’ai vu le document. En 2003, il y avait 27 demandes acceptées, mais je pense que le dossier du Ballet royal était top. Le Ballet a reçu immédiatement un prix des Émirats arabes. Les activités de sauvegarde ont commencé. Quelques années plus tard, j’ai discuté avec le gouvernement japonais pour promouvoir ce dossier et les Japonais ont apporté une aide financière »

« L’UNESCO aussi a apporté son soutien. Et, grâce à cette reconnaissance internationale, la Princesse a reçu beaucoup d’invitations. Une fois que vous avez consolidé votre dossier, vous pouvez voyager et montrer votre culture, votre histoire. »

Depuis les années 90, le Ballet royal avait pu se rendre plusieurs fois à l’étranger pour des tournées et spectacles. Mais avec l’accession du Ballet au patrimoine de l’UNESCO, les choses vont s’accélérer.

Tournées à l’étranger

Le Ballet royal signe rapidement un partenariat avec les professionnels français du spectacle. Jean Hervé Vidal de Zaman Production se souvient : « C’est vrai que nous avions le grand privilège de travailler avec son SAR Norodom Buppha Devi. Nous avons commencé à travailler ensemble au début des années 2000 pour les tournées du Ballet en France et à l’étranger. En fait, nous proposions des dates de tournées au Ballet et la Princesse nous proposait toujours de nouvelles créations. Donc à chaque nouvelle tournée correspondait une nouvelle création. »

 Jean Hervé Vidal de Zaman Production
Jean Hervé Vidal de Zaman Production

« On se chargeait donc d’organiser toute une logistique de tournée. Ce n’était pas toujours facile avec une quarantaine de personnes qui devaient voyager. Nous avions aussi une équipe technique lumière qui travaillait en fonction des nouvelles créations. C’était une collaboration qui nous ravissait, la Princesse était quelqu’un à l’esprit très clair, avec une grande rigueur artistique. »

Spectacle au Maroc
Spectacle au Maroc

Christophe Gargiulo


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Leang Hok Sieng
22 de nov. de 2020

Saluons une fois de plus le travail formidable de la Reine Kossamak , sa grand mère , et de la Princesse Bopha Dévi , de nous permettre de revivre notre passé glorieux d'Angkor , et de laisser un héritage inestimable tant la beauté , la grâce du Corps du Ballet Royal fascinent . L'inscription par l'UNESCO au Patrimoine immatériel de l'humanité est amplement justifiée .

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