Dans l'histoire mouvementée du Cambodge, la reine Sisowath Kossamak demeure un personnage d'une importance culturelle et d'une dignité royale inaltérables.

La vie et le règne de la reine Kossamak ont été définis par son rôle de reine consort du roi Norodom Suramarit et par son influence ultérieure en tant que symbole de la monarchie, alors que son fils Norodom Sihanouk était chef d'État.
Son union avec le prince Norodom Suramarit, célébrée en 1920, a donné naissance à Norodom Sihanouk, qui s'est distingué ensuite comme un acteur majeur de la scène politique cambodgienne. Suite au décès du roi Monivong en 1941, Norodom Sihanouk accède au trône à un âge précoce, marquant le début d'une nouvelle ère pour la monarchie.
En 1955, Sihanouk renonce à ses fonctions royales au profit de son père, Suramarit, et Kossamak devient la reine consort du Cambodge. Durant cette période, elle joue un rôle déterminant dans la promotion de la culture cambodgienne, notamment en encourageant la danse traditionnelle.
Elle est notamment bien connue pour avoir chorégraphié la danse Apsara et pour avoir formé sa petite-fille, la princesse Norodom Bopha Devi, pour qu'elle devienne l'une des premières danseuses Apsara. Par ces engagements, elle a contribué à maintenir en vie une partie très importante du patrimoine du pays et a permis à de nombreux dignitaires et chefs d'état d'autres pays de découvrir la culture cambodgienne.
Rôle public et héritage
Le règne de la reine Sisowath Kossamak, et plus particulièrement la période s'étendant de 1960 à 1970, a été marqué par plusieurs réalisations d'envergure qui ont contribué de manière significative à l'enrichissement de la culture cambodgienne et à la consolidation de l'identité nationale. Le Sangkum Reastr Niyum, ou Communauté socialiste populaire fondé par Norodom Sihanouk fut un mouvement né de la fusion de plusieurs petits partis monarchistes et de droite, dont le Parti du Nord-Est victorieux et le Parti de la rénovation khmère. L'idéologie du Sangkum était centrée sur le nationalisme, le conservatisme et un mélange unique de socialisme bouddhiste, qui mettait l'accent sur l'harmonie sociale et le rôle de la monarchie. Ce fut également une période de réformes, de prospérité et de grands travaux publics.

La reine Kossamak jouissait d'un grand respect de la part de la population cambodgienne. Bien que sans pouvoir politique officiel, elle était reconnue pour sa générosité et son dévouement au bien-être de la nation.
À la suite du décès de son époux en 1960, la reine Kossamak a assuré la continuité de la représentation de la monarchie, tandis que son fils, Norodom Sihanouk, assumait les fonctions de chef de l'État.

Son action a été déterminante dans le maintien de l'influence symbolique de la famille royale au sein de la société cambodgienne. Son rôle dans le domaine de la diplomatie lui a valu plusieurs distinctions internationales, notamment de la part de la France et de la Tchécoslovaquie.
Les dernières années et l'exil
À la suite du coup d'État de 1970, la reine Kossamak fut arrêtée et dépouillée de son statut royal. Son état de santé s'aggravant, elle obtint l'autorisation de rejoindre son fils en exil en Chine en 1973. Elle est décédée à Pékin le 27 avril 1975, quelques jours après la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges.
Malgré son décès, son legs culturel et sa fonction symbolique en tant que figure de la monarchie restent indélébiles dans la mémoire collective cambodgienne.En reconnaissance de son héritage et de son dévouement pour la Cour royale, l'Ordre royal de Sa Majesté la reine Preah Kossamak a été institué en 2001, afin de perpétuer son souvenir et de célébrer ceux qui ont servi la monarchie. L'impact de cette figure sur l'identité culturelle cambodgienne et son engagement indéfectible pour le bien-être de la nation ont définitivement cimenté sa place dans l'histoire du pays.
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