Quelles étaient les habitudes alimentaires des Khmers au IXe siècle ? Durant l'époque de l'Empire khmer, qui s'étend de la période du IXe au XVe siècle, le régime alimentaire de la population était en constante évolution, reflétant la vitalité de la civilisation elle-même.

L'Empire khmer était connu pour ses systèmes d'irrigation sophistiqués et ses vastes réseaux commerciaux. Sa situation géographique privilégiée a également contribué à l'émergence d'un paysage culinaire diversifié, reflétant les influences multiculturelles de cette ancienne puissance.
Aliments de base
Dans le régime alimentaire khmer, le riz et le poisson occupaient une place prépondérante, formant ce que l'on pourrait qualifier d'« épine dorsale » de cette diététique historique. La culture du riz, notamment, était réalisée à l'aide de techniques hydrauliques élaborées, permettant l'obtention de plusieurs récoltes annuelles. En outre, la présence abondante de poissons d'eau douce, notamment ceux issus des voies navigables et des pêcheries impériales, témoignait de la richesse des ressources halieutiques de la région.
Autres délices
La consommation de poisson n'était pas le seul facteur déterminant. En effet, les Khmers consommaient également des crustacés, des grenouilles, des crevettes et des escargots.
En ce qui concerne les fruits et légumes, un large éventail de légumes et de fruits était cultivé, notamment des oignons, de la moutarde, de la ciboulette, des aubergines, des pastèques et des bananes. Par ailleurs, la présence de fruits tels que la grenade, la canne à sucre, ainsi que des fleurs de lotus, témoigne d'une utilisation extensive de ressources végétales diversifiées.
Les soupes étaient souvent préparées à base de lait de coco, agrémentées de coriandre, de menthe ou de citronnelle. Ces herbes, qui sont toujours des éléments essentiels de la cuisine cambodgienne contemporaine, témoignent ainsi de la persistance des traditions culinaires dans la culture khmère.
En outre, l'influence des échanges commerciaux et culturels a joué un rôle déterminant dans l'évolution des traditions culinaires de l'Empire Khmer. Ainsi, les influences indiennes, chinoises et européennes ont contribué à la formation de la cuisine de l'empire, marquant son identité gustative par l'introduction de nouvelles épices et techniques culinaires.

Pratiques alimentaires
Dans les temps anciens, les repas étaient souvent servis dans des bols faits de feuilles tressées, ce qui témoigne de l'ingéniosité et de la simplicité des pratiques culinaires khmères. L'accent mis sur les repas en commun et l'utilisation d'ingrédients locaux soulignent l'importance de la communauté et de la durabilité dans la culture culinaire khmère.

Influence sur les pays voisins
Il est indéniable que la cuisine de l'Empire khmer a exercé une influence significative sur les traditions culinaires des cultures adjacentes, notamment en Asie du Sud-Est. Cette influence a été facilitée par la position stratégique de l'empire et ses vastes réseaux commerciaux, qui ont permis l'échange d'ingrédients, de techniques culinaires et de pratiques culturelles.
L'influence de la cuisine khmère sur la thaïlandaise est particulièrement notable. Les ressemblances entre les plats cambodgiens et ceux de la Thaïlande centrale, tels que les soupes de poisson aigre et les currys à base de noix de coco, en sont une illustration éloquente.
Influence sur les cuisines de l'Isan et du Laos
La pratique cambodgienne de la fermentation du poisson, désignée sous le nom de prahok, a été adoptée par la région thaïlandaise d'Isan (sous la dénomination « pla ra ») et par le Laos (sous la dénomination « padaek »). Cette pâte de poisson fermenté est un élément essentiel de ces cuisines.
Influence sur la cuisine vietnamienne
La communauté khmère krom du delta du Mékong a introduit dans la cuisine vietnamienne des épices, des currys et des aliments fermentés cambodgiens. Cette influence se reflète dans des plats tels que le bún nước lèo et le bún mắm, qui témoignent de l'interaction culturelle entre les communautés vietnamienne et khmère.
Par ailleurs, des plats vietnamiens tels que le lẩu mắm et le canh chua ont été adoptés par la communauté khmère krom, illustrant ainsi un échange réciproque de pratiques culinaires entre les deux populations.
Influence sur la cuisine régionale
L'emploi d'herbes aromatiques et d'épices telles que la citronnelle, le galanga et les feuilles de lime kaffir est un trait caractéristique des cuisines d'Asie du Sud-Est, illustrant l'influence de l'Empire khmer sur les pratiques culinaires régionales.
L'héritage culinaire de l'empire khmer continue de façonner les saveurs et les traditions de la cuisine d'Asie du Sud-Est, en mettant l'accent sur les ingrédients locaux et les pratiques de repas en commun.
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