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Forum d'affaires France-Cambodge : François Corbin, « Le Cambodge, une porte d'entrée efficace pour exporter vers l'ASEAN »

François Corbin, vice-président du Mouvement des Entreprises de France International (MEDEF International), participera au Forum d'affaires France-Cambodge à Phnom Penh du 8 au 10 juillet.

François Corbin, Vice-President du Mouvement des Entreprises de France International (MEDEF International)
François Corbin, Vice-President du Mouvement des Entreprises de France International (MEDEF International)

Lors de la première édition de l’événement il y a deux ans, M. Corbin avait déclaré lors d’une interview quelques jours avant le forum que les atouts de l’ASEAN et du Cambodge étaient encore sous-estimés en Europe et en France. Il avait cependant souligné le succès des entreprises qui ont pris pied dans un pays du bloc pour se développer dans la région. Selon lui, le Cambodge offre un cadre favorable à une telle démarche.

L’ASEAN représente aujourd’hui le quatrième PIB mondial. Les entreprises françaises et européennes ont-elles bien compris que le cœur de l’économie mondiale des prochaines décennies se situera en Asie ?

Je pense que la plupart des entreprises françaises ont compris que l’essentiel de la croissance mondiale des prochaines décennies se fera probablement en Asie. La taille comparée des différents pays nous amène naturellement à nous concentrer sur les développements en Chine et en Inde.

L’ASEAN est certes plus fragmentée, mais je pense qu’il s’agit d’un marché particulièrement facile à mettre en place. Je suis d’ailleurs frappé par le fort taux de réussite des entreprises françaises qui se sont intéressées à cette région. J’ai également remarqué que lorsqu’une entreprise s’implantait pour la première fois dans un pays de l’ASEAN, elle se développait très souvent dans d’autres pays de la région, souvent avec succès.

Dans le même ordre d’idées, que représente cette région pour l’Europe et les entreprises européennes ? Quelles sont les ambitions d’un marché jeune de 673 millions d’habitants ?

La région a de nombreux atouts qui, je pense, sont malheureusement trop peu connus. Ces pays se sont ouverts au monde au cours des dernières décennies. Ils ont renforcé leur stabilité économique et attiré les investissements étrangers, favorisant ainsi l’émergence d’une économie de l’ASEAN.

« Celle-ci présente donc deux avantages majeurs. D’une part, elle constitue une base compétitive pour la production et les exportations, en particulier en Asie. D’autre part, elle offre un marché intérieur croissant et de plus en plus attractif. »

Les attentes de la classe moyenne évoluent, non seulement en termes de quantité, mais aussi de qualité et de sécurité. Dans ce domaine, l’Europe, et la France en particulier, jouit d’une image particulièrement forte et favorable. L’ASEAN est donc une zone d’exportation favorable pour de nombreuses entreprises françaises. Ma mission est de mettre en avant ces atouts afin d’inciter les entreprises à s’intéresser de plus près à cette région. J’ajoute que les questions qui se posent actuellement sur la relocalisation des chaînes de valeur devraient bien sûr inciter les entreprises à s’intéresser de plus près à l’ASEAN.

On parle souvent du Cambodge en termes de corruption et de droits de l’homme. Mais le Cambodge se modernise aussi à grande vitesse. Comment sensibiliser les Européens à une réalité différente ?

Vous soulevez la question de la corruption, c’est une question que l’on ne peut pas ignorer. Je sais par expérience qu’une entreprise occidentale peut se développer et prospérer tout en appliquant des principes éthiques rigoureux. En fait, je dirais que c’est un avantage à long terme pour une entreprise de développer des pratiques extrêmement solides dans ce domaine.

Je ne pense donc pas que cette question dissuadera les entreprises de s’implanter au Cambodge. Ce pays est en train de se développer et de créer un cadre réglementaire attrayant ; je pense simplement qu’il n’est pas naturellement sur l’écran radar des décideurs en raison d’un manque de connaissances sur les possibilités qui y sont offertes. Alors, parlons-en !

Quelles sont, selon vous, les raisons de la réticence des entreprises françaises à s’implanter au Cambodge, véritable porte d’entrée de l’ASEAN et de l’Asie ?

Comme je l’ai dit précédemment, il y a une méconnaissance de cette région de la part de certaines de nos entreprises. Je dirais donc tout d’abord que le problème dépasse le Cambodge lui-même. Cependant, lorsqu’une entreprise décide de se développer dans l’ASEAN, le réflexe naturel est souvent de se tourner vers les pays de la zone qui disposent d’un marché plus important en raison de leur population. Or, la petite taille du Cambodge peut être compensée par un environnement réglementaire particulièrement favorable à l’implantation d’entreprises étrangères, et par sa situation géographique à proximité de deux grands marchés, la Thaïlande et le Vietnam. Et cela est souvent méconnu.

Quels atouts le Cambodge doit-il mettre en avant pour attirer les entreprises françaises et européennes ?

Le Cambodge peut mettre en avant son environnement favorable aux affaires et se présenter comme une porte d’entrée simple, compétitive et efficace pour exporter vers l’ASEAN et, plus généralement, vers l’Asie et le monde.

Comment voyez-vous l’évolution des relations économiques entre les deux régions dans les 20 prochaines années ?

L’une des principales priorités de la politique étrangère française au cours des dernières années a été de développer une stratégie indo-pacifique. Cette stratégie reconnaît l’importance croissante des enjeux géopolitiques, économiques, environnementaux et maritimes dans cette région, ainsi que le rôle spécifique de la France, qui y dispose de vastes territoires et d’intérêts.

Cette stratégie reconnaît le rôle central de l’ASEAN, notamment dans sa composante économique. Je suis moi-même intervenu à plusieurs reprises pour expliquer l’intérêt de cette stratégie indo-pacifique pour nos entreprises.

Photos Christophe Gargiulo et prachacha.net - Source : BMC.

Nota : Par souci de clarté et d'exactitude, certains extraits ont été modifiés.

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