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Photo du rédacteurCarla Alves

Forum d’Affaires France Cambodge 2024 : Cyril Girot, « le Forum d’affaires, un catalyseur où des projets pourraient se concrétiser »

Aujourd’hui, Directeur général de Cambodia Airports, mais également Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie France Cambodge (CCIFC), Conseiller du commerce extérieur (CCE) et Vice-Président d’EuroCham, M. GIROT évoque son parcours, la capacité d’investissement des entreprises françaises au Cambodge, mais insiste également sur la valeur ajoutée du Forum d’affaires qui se déroulera du 8 au 10 juillet 2024.

M. Girot lors de la conférence de presse à propos du prochain forum d'affaires France Cambodge
M. Girot lors de la conférence de presse à propos du prochain forum d'affaires France Cambodge

Rappelez-nous votre parcours en quelques mots

C.G : J’ai tout d’abord commencé ma carrière dans le secteur de l’énergie. Après avoir travaillé comme ingénieur réservoir pour un pétrolier américain, Marathon Oil, à Aberdeen en Écosse, j’ai rejoint Total (Total Energies aujourd’hui), en tant qu’analyste à la direction de la stratégie à Paris. Puis, basé à Dubaï, j’ai travaillé comme Marketing manager pour le Moyen-Orient chez le parapétrolier Vallourec. Par la suite, j’ai été consultant en stratégie industrielle chez Areva, une multinationale française spécialisée dans l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables. Et, avant de rejoindre le groupe VINCI, j’ai occupé des postes à responsabilité au sein de deux ministères français. D’abord au ministère de l’Énergie entre 2010 et 2012, ou j’ai piloté la stratégie de l’Etat pour l’aval du cycle nucléaire à la direction générale de l’énergie et du climat, puis, de 2012 à 2015, au ministère des Transports, en tant que Directeur de l’exploitation des routes nationales et des autoroutes de deux départements autour de Paris.

J’ai ensuite rejoint VINCI pour piloter la maîtrise d’ouvrage d’un projet de construction d’autoroute en Russie entre Moscou et Saint-Pétersbourg, en Russie.

Ensuite, j’ai basculé dans le monde des aéroports : de 2017 à 2019, chez VINCI Airports, j’ai été Directeur général de l’aéroport de Clermont-Ferrand avant de devenir le Président de la société concessionnaire Aéroports du Grand Ouest, une entité filiale de VINCI Airports qui exploite et gère les aéroports de Nantes, Ancenis et Saint-Nazaire.

Actuellement, je suis, et ce depuis août 2022, Directeur général de Cambodia Airports, filiale de VINCI Airports présente au Cambodge depuis 1995. Nous avons la concession des deux aéroports internationaux de Phnom Penh et de Sihanoukville, et avions également assuré le développement et la gestion de l’(ancien) aéroport de Siem Reap de 2000 à octobre 2023.

VINCI Airports est une entreprise qui est ancienne dans le pays, c’est d’ailleurs le premier grand groupe français à s’y être installé au sortir de la guerre. En l’occurrence, durant ces décennies de présence au Cambodge, nous avons eu à cœur de déployer notre modèle d’opérateur d’infrastructures aéroportuaires intégré, pour développer le transport aérien et, plus généralement, au service et en faveur du développement économique du pays.

Quel est votre rôle en tant que Président de la CCIFC et Conseiller du commerce extérieur ?

C.G : Capitalisant sur mon parcours très diversifié, qui relève aussi bien des fonctions d’ingénierie que d’opération, de travaux, de marketing, de commercial de stratégie, et enfin de direction générale, j’ai eu à cœur de m’investir dans notre communauté d’affaires dès mon arrivée au Cambodge.

J’ai, ainsi, d’abord rejoint la CCIFC, en tant que Vice-Président - rôle que j’ai assuré de l’automne 2022 à début 2024 - puis, j’ai été élu président de cette Chambre au début de cette année. Je suis également le Vice-Président d’Eurocham Cambodia et Conseiller du commerce extérieur depuis le début de mon arrivée au Cambodge.

« En ce qui concerne la CCIFC, je vois mon rôle comme une impulsion d’une dynamique d’ensemble, et une définition puis une implémentation d’un cap, d’une orientation stratégique. »

Au sein des deux instances dirigeantes de la CCIFC, à savoir son bureau exécutif et son conseil d’administration, nous dynamisons et animons tout le réseau des entreprises membres (entreprises françaises, francophones, franco-cambodgiennes et d’une manière générale, toutes celles qui pourraient avoir un lien avec la communauté d’affaires française). Notre objectif est de développer les échanges et les activités économiques entre la France et le Cambodge sur le court, moyen et le long terme. Cela passe, entre autres, par la promotion de l’attractivité forte que peut avoir le Cambodge pour les investisseurs et les entreprises, grâce à la qualité des politiques mises en place dans le pays, notamment en matière économique.

Parlez-nous du marché économique cambodgien et de la présence des entreprises françaises

C.G : Globalement, l’économie cambodgienne est soutenue par trois piliers principaux : l’agriculture, le tourisme et l’industrie (notamment textile). De manière générale, les entreprises françaises sont plutôt bien positionnées sur ces secteurs d’activité.

Dans le domaine de l’agriculture, nombre d’entreprises françaises sont présentes. Ce sont plutôt de petites structures, mais très dynamiques et agiles, avec des savoir-faire connus et reconnus.

Concernant le tourisme, il est à prendre au sens large, avec par exemple l’activité hôtelière, l’activité de restauration, mais aussi les activités qui relèvent du domaine du transport, etc. Dans ce secteur, nous avons de grands groupes, comme par exemple Accor : le groupe continue à développer largement ses activités avec les marques Novotel et Ibis, qui ont récemment rejoint les enseignes Sofitel et Raffles déjà présentes dans le pays depuis longue date. Par ailleurs, dans le secteur du transport, nous retrouvons bien sûr VINCI Airports, présent depuis 30 ans au Cambodge, mais aussi CMA CGM, Bolloré logistics.

Dans le secteur de l’énergie, on retrouve les champions français EDF et Total Énergies, implantés dans le pays depuis de nombreuses années.

Dans le domaine bancaire, la BRED est présente ; Legrand intervient pour sa part dans celui des infrastructures électriques ; et VERITAS comme VINCI Construction Grands Projets (VCGP) interviennent largement dans le secteur de la construction.

« Ces différentes entreprises françaises disposent non seulement de la capacité à (auto)financer des projets d’envergure, mais aussi et surtout stimulent l’activité économique du pays, et participent ainsi de facto directement au développement du Cambodge. »

De plus, l’activité de ces acteurs économiques français s’inscrit dans un cadre de développement durable - domaine dans lequel ils sont pionniers. La transition énergétique est en effet au cœur des activités de grands groupes comme Legrand, AGS, Accor, Total, la BRED ou encore VINCI. Il est donc important, en développant les activités commerciales et économiques bilatérales entre la France et le Cambodge, de poursuivre cette dynamique positive de transfert de connaissances et d’expertise, associée avec la démarche vertueuse et proactive en matière de développement durable inhérente à nos entreprises. À ce titre, le forum sera l’occasion de valoriser ce savoir-faire français pluridisciplinaire.

Votre point de vue vis-à-vis de la relation économique bilatérale franco-cambodgienne ?

C.G : La relation est excellente, comme nous avons pu l’observer avec les récents échanges à très haut niveau entre les deux pays. Ils témoignent d’une volonté très forte, de part et d’autre, de renforcer la relation, historique et amicale, entre la France et le Cambodge. Cela doit se manifester concrètement dans les domaines politique et culturel, et bien sûr dans la partie économique.

Je voudrais d’ailleurs souligner le rôle clé de l’Agence française de développement (AFD) dans la coopération historique entre les deux pays, grâce au financement d’un grand nombre de programmes. Récemment, l’AFD a signé avec les autorités cambodgiennes un accord de financement autour de 235 millions de dollars US en faveur des projets dans les domaines variés de l’eau, du développement durable ou encore de la formation professionnelle. Je pense donc que c’est un signe très fort sur l’engagement que peut avoir la France vis-à-vis du Royaume et le souhait d’y soutenir l’activité économique

« Ce qui va être clé dans la relation, c’est la continuité des investissements qui ont pu être réalisés au Cambodge. »

À nouveau, le cadre et les politiques mis en place par le gouvernement royal sont très favorables pour le monde des affaires au Cambodge, pays ainsi fortement attractif au niveau économique.

Votre vision du Forum d’Affaires France Cambodge 2024

C.G : Au regard des conditions propices au développement de la relation bilatérale franco-cambodgienne, le forum a vocation à transformer au niveau économique la volonté de rapprochement qui est observée déjà depuis quelques années, et qui s’est accélérée depuis 2022.

Le forum vient concourir à éclairer à la fois les entreprises françaises et franco-cambodgiennes à propos du marché local, ce qui permet de développer le volume des affaires, mais également à orienter les entreprises cambodgiennes dans leur exploration du marché français.

Le premier jour du forum consistera en une journée d’interaction des entreprises avec les membres du gouvernement royal. Nous aurons l’honneur d’avoir l’ouverture du Forum réalisée par le Premier ministre cambodgien, Samdech Moha Borvor Thipadei Hun Manet. Nous aurons également, le matin, la présence de deux Vice-Premier ministres, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Son Excellence M. SOK Chenda Sophea et le président du Conseil pour le Développement du Cambodge, Son Excellence M. SUN Chanthol. Participeront aussi le ministre des Mines et de l’Énergie ; le ministre des Travaux publics et des Transports ; la ministre du Commerce ; le ministre de l’Industrie, de la Science, de la Technologie, et de l’Innovation ; le ministre de la Santé ; le ministre de l’Energie ; et le ministre de l’Agriculture. Une première journée qui permettra donc de créer un espace d’interaction entre les entreprises présentes au forum et les plus hautes autorités cambodgiennes, et qui sera la démonstration de l’approche très pro-business de celles-ci.

Le deuxième jour sera davantage centré sur le marché local, via le point de vue des entreprises y œuvrant. Il abordera notamment les dynamiques macroéconomiques comme microéconomiques du pays, les financements privés et publics, et le cadre législatif et réglementaire. Pour une meilleure compréhension du marché cambodgien, des tables rondes sectorielles seront organisées afin que les entreprises y participent en fonction de leurs intérêts, besoins et attentes spécifiques.

Enfin, la dernière journée, « d’étude », qui se déroulera à Sihanoukville, permettra aux participants de rencontrer à la fois, sur site, les autorités régionales locales, mais également de visiter des secteurs d’activités forts et structurants pour la région de Sihanoukville. L’aéroport, que VINCI Airports y exploite et pour lequel nous avons collectivement une grande ambition, en est un, ainsi que le port et les zones économiques spéciales. Cette journée prévoit ainsi une immersion locale, permettant de présenter tout un panel d’activités. Prioritaire dans la stratégie gouvernementale de développement la région de Preah Sihanouk, l’offre hôtelière y est d’ailleurs riche en enseignes gérées par quelques entreprises françaises, francophones et franco-cambodgiennes - qu’on aura l’occasion de rencontrer et ainsi de toucher du doigt.

Quelles sont vos attentes pour ce Forum ?

C.G : Cette édition cambodgienne 2024 du Forum des Affaires France-Cambodge fait écho à celui qu’on avait organisé en janvier 2024 à Paris avec le MEDEF, la CCIFC et la Cambodian Chamber of Commerce (CCC), et à l’édition 2022 qui avait été tenue à Phnom Penh.

Ces forums visent à faire venir un maximum d’entreprises au Cambodge afin de s’y implanter et de s’y développer.

En ce qui concerne les entreprises déjà existantes, leur participation au Forum leur permettra de parfaire leur connaissance du marché local, comme d’interagir avec les plus hautes autorités cambodgiennes.

« L’un des objectifs de ce forum est qu’il soit aussi un catalyseur de développement économique : à savoir développer des activités déjà présentes dans le pays, mais également concrétiser certains projets en devenir ou en gestation. »

Enfin, à travers l’organisation de ce Forum, nous souhaitons continuer à faire rayonner le Cambodge, valoriser son attractivité et la qualité du cadre mis en place par le Gouvernement pour accueillir les entreprises étrangères et pour qu’elles puissent y prospérer.

Pour en savoir plus sur l’événement et réserver une place : https://fafc2024.grweb.site/

Pour plus d’information sur le programme : https://fafc2024.grweb.site/events

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