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Forum d'Affaires France Cambodge (1) : Contexte d'investissement, attractivité et ASEAN

Le Sofitel Phnom Penh Phokeethra a vécu hier au rythme des discours, tables rondes, rencontres et ateliers thématiques dans le cadre de la journée d’ouverture de la seconde édition du Forum d’Affaires France Cambodge. Premier extrait de cette journée riche en informations.

Premier à prendre la parole pour inaugurer cet événement : Oknha Kith Meng, homme d’affaires cambodgien à la tête du Royal Group, mais également Président de la Chambre de Commerce du Cambodge (CCC) et Président du Conseil consultatif des entreprises de l’ASEAN pour le Cambodge.

Dans son discours d’ouverture, l’homme d’affaires se disait une nouvelle fois très heureux de participer et soutenir ce forum « destiné à renforcer les liens socio-économiques entre la France et le Cambodge en mettant en avant les nombreuses opportunités qu’offre le Royaume ». 

Partenaire stratégique

Il rappelait ensuite le succès le forum d’affaires qui s’est déroulé à Paris en janvier 2024, « qui a permis de franchir un nouveau pas dans la relation entre les deux pays et aussi d’aboutir à la signature de plusieurs protocoles d’accord et s’annonçant également comme un puissant catalyseur pour de nouveaux partenariats ». Oknha Kith Meng poursuivait en rappelant que la France était passée de puissance coloniale à artisan des accords de paix en 1991 pour ensuite devenir un partenaire de développement notamment dans l’approvisionnement en eau, les infrastructures, la culture, l’enseignement, le maintien de la paix, etc.

Selon lui, la France devient aujourd’hui un partenaire économique stratégique susceptible d’apporter son savoir-faire dans plusieurs domaines, notamment l’innovation et la technologie. M. Meng rappelait ensuite que le gouvernement royal n’avait eu cesse ces dernières années de créer un environnement économique favorable aux investissements directs étrangers (IDE).

« Le Cambodge réunit toutes les conditions pour devenir une authentique destination d’investissement, avec des incitations, un cadre juridique adapté et une situation politique stable », disait-il, ajoutant :

« Les IDE nous permettent de consolider notre système économique tout en apportant de réelles perspectives à ceux qui souhaitent nous rejoindre. Nous souhaitons ainsi créer plus de partenariats avec la France, mais aussi avec l’Europe, dans un esprit de prospérité, de partage et d’ambition. »

Contexte favorable

Pour Cyril Girot, Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie France Cambodge, « ce forum ainsi que la présence du Premier ministre Hun Manet est une manifestation de la vitalité de la relation entre le Cambodge et la France », disait-il, invitant également les potentiels investisseurs présents dans la salle « à rejoindre la communauté d'affaires du Cambodge en raison du contexte d'investissement extrêmement favorable construit depuis de longues années par le Royaume ». Arguments également soulignés par François Corbin Vice-Président du Mouvement des Entreprises de France International (MEDEF International) qui, tout comme la première édition du forum en 2022, a effectué le déplacement jusqu'à Phnom Penh.

Viser l'ASEAN

Venait ensuite le panel d’ouverture sur le thème « Le Cambodge – Porte d'entrée

stratégique vers le marché de l'ASEAN », animé par M. Arnaud Darc, Président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) comité Cambodge et en présence de S.E. Sun Chanthol - Vice-Président du Conseil pour le Développement du Cambodge (CDC) ainsi que de S.E. Huot Pum, Secrétaire d'État au Cabinet du Conseil des ministres.

« Le Cambodge – Porte d'entrée  stratégique vers le marché de l'ASEAN », animé par M. Arnaud Darc, Président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) comité Cambodge et en présence de S.E. Sun Chanthol - Vice-Président du Conseil pour le Développement du Cambodge (CDC) ainsi que de S.E. Huot Pum, Secrétaire d'État au Cabinet du Conseil des ministres.

À la question posée par Arnaud Darc concernant les (bonnes) raisons d’investir au Cambodge, S.E. Sun Chanthol, avec sa verve et son enthousiasme habituels lorsqu’il s’agit de promouvoir le Royaume, fournira une longue réponse très argumentée :

« D’abord, il y a eu beaucoup de réformes à différents niveaux, en particulier avec la nouvelle loi sur l’investissement qui a été promulguée en 2021 pour fournir des incitations supplémentaires destinées à faciliter l’investissement dans le pays. Ce qui est important aussi pour l’investisseur, c’est la paix et la stabilité du pays. Si elles règnent dans le pays, l’investisseur sera confiant pour y placer son argent. On n’investit pas dans un pays qui n’est pas stable », disait-il, poursuivant :

« Mais, au Cambodge, depuis 1998, nous avons totalement changé. Pour la première fois, le Cambodge est parvenu à une paix totale sur l’ensemble du pays. Une seule constitution, un seul roi, un seul gouvernement. On peut circuler librement et sans crainte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans tout le Cambodge. Il ne s’agit donc pas seulement de paix et de stabilité, mais aussi beaucoup de flexibilité. Aussi, vous ne pouvez pas investir dans un pays si l’inflation est trop élevée. Or, au Cambodge, l’inflation est restée stable, aux alentours de 2 % par an. Le taux de change est également important. Vous ne pouvez pas investir dans un pays dont le taux de change fluctue. Or, le taux de change du Cambodge est stable depuis 20 ans ».

« Le PIB du Cambodge a augmenté en moyenne de 7 % par an pendant 20 ans, jusqu’à la pandémie de COVID-19. L’économie mondiale s’est alors contractée. Aujourd’hui, nous repartons à la hausse. L’année dernière, notre croissance a été de 5 %. Cette année, nous prévoyons 6 %. »

« Le ratio dette/PIB est également faible au Cambodge. Nous sommes bien en dessous des 40 % de la règle empirique de la Banque mondiale. Il est également important d’investir dans un pays dont le gouvernement est favorable aux entreprises. Nous voulons jouer le rôle de facilitateur pour le secteur privé. Nous ne serons pas le gestionnaire du secteur privé. C’est important et j’insiste, nous jouons seulement le rôle de facilitateur de vos investissements. Aussi, le gouvernement cambodgien a mis en place 16 groupes de rapports techniques, coprésidés par les ministres du gouvernement et le secteur privé. Par exemple, des groupes de travail sur les banques, la fiscalité, les infrastructures, l’agriculture, le tourisme, etc. Ces groupes se réunissent régulièrement pour examiner les questions et les préoccupations du secteur privé. Et si nous ne parvenons pas à résoudre les problèmes au sein de ces groupes, nous les soumettons à ce que nous appelons le forum gouvernement/secteur privé, présidé par notre Premier ministre ».

« Tous les membres du cabinet sont invités à y participer. C’est ce que nous appelons une réunion de cabinet élargie. Plus de 1 000 participants sont invités à assister à ce forum gouvernement/secteur privé. La Banque mondiale a mené une enquête pour déterminer quel forum était le plus productif et le plus efficace, et le Cambodge est arrivé en tête ».

« Qu’en est-il du régime d’investissement ? La Banque mondiale a déclaré, je cite, que le Cambodge proposait le régime d’investissement le plus libéral d’Asie. Pourquoi la Banque mondiale dit-elle cela ? »

« Parce qu’au Cambodge, tous les secteurs économiques d’un pays sont ouverts aux investisseurs étrangers. Il n’y a pas de discrimination entre un investisseur local et un investisseur étranger. Il n’y a pas de loi restrictive sur les entreprises étrangères au Cambodge. Dans d’autres pays, certains secteurs seront réservés aux investisseurs locaux ou vous êtes obligé de prendre un partenaire local qui détiendra la majorité de la société. Ce n’est pas le cas au Cambodge. Dites-moi quel pays du monde ou de l’ASEAN autorise les investisseurs étrangers...il existe des licences bancaires à 100 %, des licences dans les télécommunications, dans l’agriculture et bien d'autres secteurs, toutes à 100 %. Il n’est pas nécessaire d’avoir un partenaire local ».

« Nous sommes très libéraux et l’on peut considérer le Cambodge comme une petite économie ouverte. Le Cambodge n’a pas besoin de restreindre quelque secteur que ce soit et la loi sur l’investissement protège bien toutes les entreprises locales ou étrangères. Le secteur privé bénéficie également de généreuses incitations à l’investissement. »

Population jeune

« Ensuite, puis-je faire travailler la main-d’œuvre locale ? La réponse est oui. Peut-on les former ? La réponse est également oui. Notre population est très jeune. La génération Z, qui a moins de 25 ans, représente 60 % de la population du pays, avec le taux de jeunes travailleurs le plus élevé d’Asie. Ils sont prêts à être formés, avides de nouvelles connaissances et prêts à travailler dur. Le gouvernement cambodgien a aussi mis en place un vaste programme visant à recruter de jeunes Cambodgiens issus de familles pauvres vers une formation technique et professionnelle de qualité ».

Forum d'Affaires France Cambodge

Infrastructures

« Qu’en est-il des infrastructures ? Pouvons-nous transporter nos marchandises dans tout le Cambodge ? Pouvons-nous exporter nos produits ? La réponse est oui. Certaines routes sont passées de 2 à 4 voies. Par exemple, la route qui relie la Thaïlande au Cambodge et au Vietnam et qui fait partie de l’autoroute numéro 1 de l’ASEAN est passée de 2 à 4 voies. Nous construisons aussi la première voie rapide reliant la capitale Phnom Penh à notre grand port maritime. Nous modernisons également la ligne frontalière de chemins de fer vers la Thaïlande. Nous avons un aéroport à Sihanoukville et le nouvel aéroport de Phnom Penh sera ouvert l’année prochaine ».

« Le port maritime fait l’objet d’une expansion majeure. La première phase de l’expansion consistera à construire un nouveau port à conteneurs d’une profondeur de 14,5 m qui permettra à 93 % des navires circulant dans la région Asie-Pacifique d’y accéder. D’ici 2028, nous construirons un deuxième terminal qui permettra aux navires venus de Corée, d’Europe, des États-Unis et d’autres autres pays de débarquer ou embarquer leurs marchandises sans passer par un transbordement à une autre frontière ».

Logistique

« Lorsque nous parlons de logistique, nous ne parlons pas que du transport, nous parlons aussi de l’entreposage. L’année dernière, nous avons donc adopté le plan directeur global pour le transport intermodal et la logistique pour la période 2023-2033. Ce plan directeur prévoit un investissement de 40 milliards de dollars US pour 174 projets. Tous ces projets ont été identifiés dans ce plan directeur. J’invite donc les entreprises présentes ici aujourd’hui à nous consulter pour voir à quel projet nous pouvons travailler ensemble. Nous avons également signé un accord-cadre avec une entreprise de Singapour pour construire un complexe logistique à Phnom Penh ».

Techo Funan

« Le 5 août, nous aurons la pose de la première pierre d’un projet que nous appelons le “Game Changer Project” (projet qui change les règles du jeu). Il s’agit du canal Techo Funan, qui reliera notre fleuve à la mer sans passer par un pays tiers. Ce canal n’est pas un nouveau canal, il est utilisé depuis 2 000 ans, car construit par le Royaume du Funan. Nous allons simplement agrandir le canal de 200 mètres afin de permettre à des navires de 3 000 tonnes d’entrer et de sortir du canal. Nous réduirons ainsi la voie maritime de 200 kilomètres ».

« Imaginez le nombre de tonnes de CO2 que ce projet permettra d’économiser, sans compter les économies en coûts de transport maritime. Aussi, les 1,6 milliard de Cambodgiens qui vivent autour du canal bénéficieront de l’irrigation, de l’eau et des possibilités de culture et de pêche ».

Conclusion

Pourquoi choisir le Cambodge ? Lorsque vous investirez dans le pays, ne pensez pas seulement au Cambodge avec ses 17 millions d’habitants. Le Royaume se trouve au cœur de la sous-région du Grand Mékong, qui comprend le Cambodge, le Vietnam, le Laos, la Thaïlande et le Myanmar, si vous élargissez à l’ASEAN, cela fera 650 millions, mais, allons plus loin : élargissons encore plus notre champ d’action avec l’ASEAN + 5, le partenariat économique régional, les accords de libre-échange, les exemptions de droits avec certains grands pays, etc. ».

« Dans l’ensemble, je pense donc que le Cambodge est le pays idéal pour investir et c’est ce que souhaite le gouvernement cambodgien. Nous sommes convaincus que le secteur privé est le moteur de notre croissance économique. Nous allons construire le pays, mais nous avons besoin de votre aide. Ainsi, avec la participation et l’engagement du gouvernement, la participation du secteur privé, nous pouvons construire un avenir meilleur pour notre peuple, tous ensemble. Je vous invite donc à nouveau à envisager sérieusement le Cambodge comme votre prochaine destination d'investissement et à nous faire savoir tout ce que nous pouvons faire pour vous convaincre ».

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