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Photo du rédacteurChristophe Gargiulo

Florian Bohême : il existe de nombreuses opportunités d’investissement pour les Français au Cambodge

Le problème des bourses scolaires, la communauté française, les opportunités d’investissement et le 14 juillet, autant de sujets qui tiennent à cœur au conseiller des Français de l’étranger et chef d’entreprise Florian Bohême, qui ne manque pas d’arguments pour défendre ces questions.

Le conseiller des Français de l’étranger et chef d’entreprise Florian Bohême
Le conseiller des Français de l’étranger et chef d’entreprise Florian Bohême

Entretien autour d’un déjeuner au restaurant Topaz de Phnom Penh :

Comment va Florian Bohême, le conseiller des Français de l’étranger ?

À titre personnel, je vais très bien et je remercie Cambodge Mag de me donner l’occasion de m’exprimer devant vos lecteurs à l’occasion de la fête nationale française. En ce qui concerne mon mandat de Conseiller des Français de l’étranger, la réponse est moins évidente. Je suis très inquiet de l’avenir du réseau des écoles françaises à l’étranger. Nous avons en effet cette année un problème important sur le financement des bourses scolaires, et cela dans le monde entier, pas uniquement au Cambodge.

Pouvez-vous nous donner quelques explications ?

Pour résumer et parler franchement, il n’y a plus assez d’argent pour financer toutes les bourses scolaires. Cela concerne l’enveloppe mondiale des bourses scolaires qui est accordée après le vote de la loi de Finances par le Ministère des Finances (Bercy) et qui est gérée directement par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE).

« C’est un point d’inquiétude, car ce manque de fonds amène automatiquement à un renforcement et une pression sur les familles qui demandent des bourses. »

Ceux qui effectuent des demandes de bourse subissent des contrôles plus renforcés, pas forcément justifiés ou basés sur des critères pas assez transparents. Dans le cadre d’une demande de bourse scolaire, je comprends qu’il faille souscrire à un certain nombre d’obligations en matière de documents fournis, c’est la règle, c’est la loi, il faut s’y conformer. Mais, si ces contrôles ont uniquement pour but de dissuader un certain nombre de familles d’inscrire leurs enfants à l’école française, alors là, je dis non.

Ensuite, peu d’allocataires le savent, mais l’État vient d’augmenter la contribution progressive de solidarité de 2 à 7 %. Cela veut dire que pour les familles qui ont une bourse avec une quotité de 80 % ou moins, elles auront un reste à charge à payer plus important, entre 250 et 350 $ en plus par an pour un enfant scolarisé à Descartes par exemple.

Par cette mesure décidée unilatéralement par l’État, c’est 2,4 millions d’euros qui sont repris aux familles boursières. Pour rappel, le budget de l’État Français pour les bourses scolaires s’élève à un peu plus de 114 millions d’euros. À cette heure et alors que la Commission Nationale des Bourses scolaires vient de s’achever, nous n’avons aucune visibilité sur la fin de l’année. Il est urgent de lancer l’alerte et de mobiliser l’État.

Comment va la communauté française du Cambodge ?

Elle va très bien, je crois qu’elle « repart » vraiment et j’ai plaisir à voir de nouveaux arrivants. La page du Covid est définitivement tournée et c’est une bonne chose.

Toutefois, aujourd’hui, beaucoup de gens qui s’installent au Cambodge doivent comprendre que, lorsqu’on arrive dans le pays, il est préférable - pour les actifs - d’avoir trouvé un travail ou de créer sa propre activité professionnelle. Il est primordial aussi de se doter d’une assurance santé, c’est extrêmement important. Et, si l’on a des enfants, on arrive au Cambodge en s’assurant d’avoir une place dans un lycée ou une école française et la capacité de payer leur scolarité.

« Pour les entrepreneurs qui arrivent, je dis simplement : attention aux marchands de rêves ! Le Cambodge n’échappe pas à la règle d’officines peu scrupuleuses, parfois gérées par des Français, ce qui est intolérable. »

Entre ceux qui vous vendent des visas hors de prix, ou qui vous trouvent le contrat de location du siècle, alors qu’en fait c’est un contrat foireux, nos compatriotes candidats à l’expatriation doivent se poser des questions de bon sens.

Pour rappel, il existe une Chambre de Commerce et une Chambre européenne de commerce, ils peuvent répondre aux questions. Par ailleurs, l’Ambassade de France publie régulièrement une liste de notoriété juridique qui permet d’avoir accès à des cabinets sérieux et compétents.

Et concernant les retraités ?

Pour ceux qui sont retraités, c’est un peu similaire et je soulignerai encore :

« Attention à la santé ! »

Le secteur de la santé dans le Royaume est de plus en plus performant. De nombreux hôpitaux locaux sont de très bonne qualité. Les médecins-conseils de l’Ambassade publient une liste de notoriété médicale, j’invite les nouveaux arrivants à la consulter. Nous avons des médecins formidables, mais cela a un coût. Et, pour ceux qui auraient un problème de santé au Cambodge sans être assurés, on peut se demander qui va payer. Il faut être très clair avec nos compatriotes, installés ou nouveaux arrivants :

« La communauté nationale et l’ambassade de France ne prennent pas en charge ce type de situation. »

Il faut donc garder cela à l’esprit. L’Association d’Entraide des Français du Cambodge (AEFC) effectue un travail efficace et je tiens à le souligner, mais cette association ne peut répondre à toutes les demandes.

D’une manière générale, nous avons une communauté française ici très dynamique avec beaucoup de jeunes qui arrivent. Les stages ont vraiment repris.

« Pour ma part, je suis ravi de voir que la communauté économique compte pas mal de stagiaires et volontaires français. Ce sont des gens de passage, mais lorsqu’on effectue un séjour au Cambodge, on garde une belle expérience pour toute la vie. »

Pour les nouveaux arrivants, n’hésitez pas à aller à la permanence de Phnom Penh Accueil. Les conseils que vous aurez sont gratuits et désintéressés. Je reste naturellement à la disposition de nos compatriotes via la permanence que j’anime avec mon équipe au 010 290 800 ou par mail contact@francaisaucambodge.org

Quelles sont vos impressions sur le contexte économique aujourd’hui dans le Royaume ?

Le Cambodge est très dépendant de la conjoncture mondiale et il existe un contexte local qui ne nous appartient pas. Nous sommes des invités dans ce pays. Nous sommes en période de campagne électorale et un sentiment de ralentissement est ressenti par les entreprises installées ici. Par ailleurs, nous avons la confirmation que le secteur touristique a vraiment du mal à redémarrer.

Que dit le chef d’entreprise ?

En tant qu’entrepreneur, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un ralentissement durable, je crois même que le Cambodge, finalement et par rapport aux autres pays de la zone, s’est bien préservé des difficultés conjoncturelles.

La seule question dont je n’ai pas la réponse serait : que va-t-il se passer dans le secteur de l’immobilier ?

C’est-à-dire ?

Je ne suis pas un expert économique, mais, personnellement, je pense qu’il existe un risque de « crash » immobilier qui pourrait contribuer à ralentir les investissements. Pour la communauté française aujourd’hui, il existe des opportunités d’investissement, j’en suis convaincu. Et cela concerne beaucoup de domaines.

Quelles seraient-elles, citez quelques exemples ?

Lors de notre récente mission économique à Battambang avec la Chambre de Commerce France-Cambodge, en présence de Jacques Pellet, l’ambassadeur de France et d’Arnaud Darc, le président de la section locale des Conseillers économiques du commerce extérieur, j’ai vu de formidables opportunités d’investissement dans le domaine de l’agriculture. Si des Français, qui ont des compétences dans ce domaine, souhaitent tenter l’expérience du Cambodge, je dirais :

« Welcome, venez investir dans le domaine agricole au Cambodge, il existe de nombreux défis à relever ! »

Battambang est une belle province pour investir avec une école française et se situe désormais à seulement 4 h 30 de Phnom Penh.

Pour conclure, un petit mot sur le 14 juillet

Il s’agit de la fête nationale, « notre fête à nous tous ». Au-delà du contexte français qui peut apparaître comme bien morose vu depuis le Cambodge, le 14 juillet doit d’abord nous réunir. Pour celles et ceux qui sont ici, dans la capitale, je pense qu’ils pourront trouver les bons endroits pour se retrouver et faire la fête.

Et, à Siem Reap, nous avons décidé avec l’antenne locale de la chambre de commerce, d’organiser un bal populaire qui se déroulera à l’école hôtelière Paul Dubrule. Cette école est un fleuron de ce que la France peut apporter de meilleur : une école hôtelière de standard international. Les élèves et les professeurs préparent le buffet.

Nous avons de superbes sponsors et je vais tous les citer, car c’est important : le Sofitel, le groupe Thalias avec Khéma, Wat Chocolat - une entreprise française qui propose de très beaux produits de qualité -, des restaurateurs Siem Reapois comme Amici, Somaha, Daerleng, Satcha qui est le nouveau lieu de l’artisanat à Siem Reap. Nous avons également une entreprise que les Français ne connaissent peut-être pas très bien : il s’agit de l’entreprise Misota qui est spécialisée dans les produits agroalimentaires, en particulier des fruits séchés et ils proposeront pour le cocktail un certain nombre de leurs produits.

« Ce 14 juillet donc : compétition de golf par le Phokeethra club, cocktail dînatoire et bal populaire à Dubrule et surtout, à ne pas oublier le tournoi de pétanque ! »

Il sera animé par notre ami François Schnoebelen qui est un formidable directeur d’école, mais aussi un redoutable arbitre de pétanque qui va mettre tous ses talents à disposition de ce tournoi.

Bonne fête du 14 juillet à toutes et tous.

 

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