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Photo du rédacteurChantha R

Le Meilleur de 2023 & Parcours : Déborah OM, Khmère de France, adepte de « l'esprit sain dans un corps sain »

Native de Toulouse, ville où ses parents se sont installés dans les années 80 après avoir fui le régime des Khmers Rouges, Déborah OM est aujourd’hui docteur en physique médicale, (en oncologie), à l’hôpital parisien Georges POMPIDOU. Découvrez aujourd’hui pour Cambodge Mag le portrait de cette jeune femme qui affirme qu’un esprit doit être « discipliné, dur mais flexible pour ne pas rompre ».

Déborah OM
Déborah OM

Depuis quelques années, nous te retrouvons particulièrement engagée dans diverses causes humanitaires, principalement au Cambodge. Parle-nous en particulier de ta mission avec les enfants amputés

Fortement inspirée par une amie elle-même amputée - mais aussi par mon père qui a du traverser un jour les champs de mines anti personnelles, ma sœur aînée sur ses épaules - j’ai profité lors de ce séjour au Srok en 2019 pour contacter la filière HANDICAP INTERNATIONAL de Siem Reap.

Cette mission sur le terrain m ’a énormément marquée. J’ai alors effectué une levée de fonds qui m'a permis à l'aide d’une imprimante 3D de réaliser des prothèses plus adaptées à leur condition.

 Déborah OM est aujourd’hui docteur en physique médicale, (en oncologie), à l’hôpital parisien Georges POMPIDOU.
Déborah OM est aujourd’hui docteur en physique médicale, (en oncologie), à l’hôpital parisien Georges POMPIDOU. Photo HOUT KOV

L’année dernière, j’ai eu le privilège de t’accompagner dans une de tes journées de « Physicienne sans frontières » à l’hôpital de l'amitié khmèro-soviétique à Phnom Penh. Décris-nous cette mission

Cet hôpital est à l ’origine de ma vocation actuelle. La vision de détresse et le manque évident de moyens à disposition que j’y découvris lors de ma 1ère visite (j’avais alors 19 ans) constituèrent un véritable choc émotionnel.

à l’hôpital de l'amitié khmèro-soviétique à Phnom Penh
à l’hôpital de l'amitié khmèro-soviétique à Phnom Penh

Mon but dans cette mission fut donc l’amélioration technique et pratique des méthodes en place.

Ton profil est cependant atypique. Tu es une grande sportive. Quelles disciplines pratiques-tu ?

J’ai commencé par la danse classique puis le karaté, et ensuite à la boxe, une passion. Mais suite une rupture des ligaments, je me consacre désormais à la randonnée et bien sûr au Yoga.

On peut te retrouver effectivement sur certains réseaux sociaux pour le yoga. Comment est-il entré dans ta vie ?

Par le biais d’une de mes sœurs aînées.

Déborah, grande sportive
Déborah, grande sportive

Pratiquante assidue, tu es désormais devenue enseignante en la matière. Comment cela s’est-il produit ?

Je suis devenue une véritable adepte en pratiquant quotidiennement dans le studio que ma sœur m’avait fait découvrir. Et travaillant en radiothérapie, un milieu foncièrement anxiogène (l’exposition permanente au nucléaire nous oblige à exercer nos fonctions dans des sortes de Bunker), il me vint alors l’idée de faire partager ce bien-être procuré par le yoga… et ma demande fut approuvée par l’hôpital.

Quels conseils ou orientations donnerais-tu à celles et ceux qui désireraient s’initier à cette discipline ?

« Faites-le à corps perdu, allez-y et soyez assidus ! La discipline est la clef pour tout. »

Tu t’avères également être une fervente adepte de la méditation. Quelles en sont les raisons ?

L’approche méditative est pour moi une leçon de vie mais également une façon de vivre sa vie.

Un esprit sain dans un corps sain : quelques mots sur cet adage ?

Je reste convaincue que pour se libérer de toute contraintes émotionnelles, il faut avant tout se libérer également de nos contraintes physiques. Les deux sont étroitement liés.

Ta curiosité s’étend aussi à la lecture. Quels sont tes livres ou auteurs du moment ?

Avec un livre en permanence dans ma blouse, je m’imprègne en ce moment des écrits de Bokar Rimpoché et Tenzin Wagyal-Rimpoché (Yoga du rêve et du sommeil) et Pema Wangyal (Boddhicitta) et Lucas Menget (nages libres).

Avec ses sœurs
Avec ses sœurs

Y-a-t-il des courants de pensée que tu privilégies ?

J’affectionne particulièrement Lucas Menget (nages libres), une œuvre à mes yeux exceptionnelle et qui se concentre sur le TUMMO (méditation tibétaine sur le feu).

Également le Bouddhisme vajrayāna et le Bouddhisme Dzogchen, issus des écoles tibétaines.

Grande voyageuse, tu concilies passions et destinations. Peux-tu nous parler de ton prochain grand déplacement ?

Je pars au Népal, qui représente l’une de mes destinations de rêve. Cette envie s’est notamment accentuée suite au visionnage d’un reportage sur ARTE sur un pensionnat - Snowland - situé dans la région isolée du DOLPO et uniquement accessible à pied. Les enfants âgés de 4 à 16 ans, ne verront plus leurs parents durant leur apprentissage. Le souhait de pouvoir en parrainer est devenu cher à mon cœur.

Tu me parles souvent des Moines Shaolin. En quoi t’inspirent-ils et aurais-tu des perspectives ou des projets sur ce sujet ?

Ils représentent tout simplement pour moi la quintessence de la discipline. Ils sont l’archétype parfait de « un esprit sain dans un corps sain ».

Je partirais donc à mon retour du Népal cette fois-ci en Allemagne, pour une retraite dans un temple Shaolin.

Le travail de l’esprit et la discipline prennent donc une grande place dans ta vie. Y vois-tu une corrélation avec la médecine ?

Complètement ! Sans discipline la performance décroît et cela impact directement nos patients. Et le cancer n’attend pas. Tout demeure donc lie : nos esprits ainsi que les résultats qui en découleront.

Dans ton quotidien à l’hôpital Georges Pompidou, insères-tu ta philosophie de vie dans ton approche avec tes patients ?

La combinaison bienveillance - paix du corps et de l’esprit - cours de yoga à l hôpital est à mes yeux un tiercé gagnant.

« La paix amène la paix »

Rencontres-tu souvent des patients ouverts à une approche « méditationnelle » ou tout simplement adeptes de cette pratique pour palier à leur état ?

La démarche surprend souvent, je l’avoue.

Penses-tu que cela puisse être un point à travailler systématiquement ?

les patients ressentent nos états et l’approche meditationnelle constitue désormais une de mes démarches prioritaires

Enfin quels sont professionnellement parlant les projets qui te tiennent le plus à cœur ?

Je suis une inconditionnelle des techniques innovantes, lesquelles représentent une grande partie de mes recherches.

Je me concentre, entre autres, sur l’optimisation de l’épargne de la toxicité pour les patientes atteintes du cancer du sein.La sophrologie, la méditation ou bien encore une bonne maîtrise de la respiration sont des moyens que j’aimerais proposer systématiquement car je les considère dorénavant indispensables dans l’atteinte de tous mes objectifs.

Je songe également à reprendre les congrès afin de diffuser mes points de vue et en découvrir d’autres.

Par Chantha R (Francoise Framboise)

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