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Photo du rédacteurChantha R

Diaspora & Initiative : Transmettre la culture Khmère avec khemarakids

La plupart de ceux qui suivent khemarakids sur Instagram pensent probablement à un regroupement de Cambodgiens désireux de transmettre notre culture. Pourtant cette initiative est le travail d'une seule femme aux racines diverses.

Avec un compte aujourd’hui en pleine croissance, les followers, des USA jusqu’au Cambodge, commencent à bien apprécier cet Instagram consacré à la transmission de la culture khmère. Découvrons ensemble, pour notre série de portraits atypiques, qui est le personnage dernière khemarakids.

Brandy Myers enseignant la danse khmère
Brandy Myers enseignant la danse khmère

Évoluant depuis sa naissance dans un environnement multiculturel (y compris la nourriture quotidienne issue de multiples influences) Brandy Myers a cependant grandi dans un environnement imprégné par la culture khmère.

La culture khmère reste forte dans ta construction. Peux-tu nous expliquer à quel niveau ?

Principalement par le biais de maman. La musique khmère demeurait présente partout dans notre vie, de la maison à la voiture, ou à chaque fois que cela était possible.

Vers tes 8 ans, comme beaucoup d’entre nous, tu te plaisais à faire du karaoké. Ce dernier devient un déclencheur à l’apprentissage du khmer. Raconte-nous cette anecdote

À cette époque le karaoké demeure une de mes activités favorites et au travers de ce dernier, je me mis à assimiler les textes aux sons et aux vidéos ; j’appris ainsi mes premières écritures khmères.

Avec sa maman
Avec sa maman

Tu me parles également de quelques anecdotes au sujet de ton physique blasian. Pourrais-tu en dire plus sur le sujet ?

Être blasianne reste une caractéristique à laquelle je ne prêtais pas vraiment attention… – car je suis ce que je suis - mais la société me catégorisa comme telle. Et, malheureusement en grandissant, je reçus, et principalement de la part de la communauté khmère, des réflexions insistant sur le fait que pour eux, je n’étais pas réellement cambodgienne… je fus ainsi surnommée « kmao ».

Mais ces anecdotes parfois malencontreuses devinrent finalement mon déclencheur à m’investir encore plus dans la communauté khmère !

Consciente que le Cambodge constitue une grande partie de ta personnalité, tu décides dans la vingtaine à partir seule découvrir le Srok. Quelles furent tes premières impressions ?

Ce fut de prime abord un véritable choc culturel, mais je ressentis paradoxalement une grande aisance.

Au Srok
Au Srok

Cela me permit également de mieux comprendre ma mère et ce qu’elle avait dû traverser en quittant son pays sous les Khmers rouges.

La pauvreté de certains et la difficulté à l’accessibilité à l’enseignement pour tous t’interpellèrent. Tu fonderas alors en rentrant de créer khemarakids. Explique-nous cette décision

J’ai toujours eu ce désir de redonner au Cambodge et à la communauté cambodgienne dès mon plus jeune âge, je ne savais pas trop comment. Venant d’une mère qui est devenue orpheline et qui n’a jamais eu l’opportunité de suivre une éducation formelle au Cambodge à cause de la guerre, je voulais redonner aux enfants cambodgiens par le biais de l’éducation d’une manière ou d’une autre.

En activité
En activité

J’ai pensé à construire une école pour les enfants khmers défavorisés des villages ruraux comme celui de ma mère à Kampong Chhnang, un jour où j’aurais les fonds pour le faire.

Comment choisis-tu les fournitures scolaires ou bien les chansons ou autres items proposés sur ta page Instagram ?

Je favorise en priorité les petites entreprises au Cambodge tout en essayant de trouver des produits de qualité, et qui rendent l’apprentissage du khmer ludique et intéressant.

8. Nous voyons également beaucoup de danses traditionnelles. Quelle est la place de la danse dans ta vie ?

« La danse khmère demeure ma passion depuis mon enfance tout comme mon amour pour la musique khmère. J’ai toujours été fasciné par la danse khmère depuis mon plus jeune âge. »

Lorsque j’ai déménagé en Californie, j’ai rencontré la communauté khmère de Long Beach et j’ai commencé à apprendre la danse khmère avec la Khmer Arts Academy, qui a depuis fermé ses portes.

Je danse et j’enseigne maintenant aux tout-petits avec la compagnie apsara moderne, dirigée par ma bonne amie Mea Lath.
Je danse et j’enseigne maintenant aux tout-petits avec la compagnie apsara moderne, dirigée par ma bonne amie Mea Lath

Aujourd’hui tu as également commencé une nouvelle approche avec les enfants : des histoires racontées chaque week-end. Explique-nous cette démarche

Effectivement je propose désormais de façon hebdomadaire (avec la bibliothèque publique de Signal Hill) un programme intitulé « l’heure du conte khmer » tous les samedis matin à 11 h.

Pour tous les âges, pendant environ 45 minutes, je lis des histoires courtes en khmer pour les enfants et leurs familles.
Pour tous les âges, pendant environ 45 minutes, je lis des histoires courtes en khmer pour les enfants et leurs familles

Des chansons et des activités sont également proposées. Les parents peuvent ainsi amener leurs enfants pour écouter des histoires khmères et apprendre par la même un peu de cette langue chaque semaine.

Quel serait le projet qui te tiendrait le plus à cœur pour la communauté cambodgienne (si tu pouvais) ?

Comme mentionné précédemment, l’éducation reste mon fer de lance (afin d’offrir des opportunités qui n’ont jamais été disponibles pour ma mère dans sa génération ou bien dans la mienne) et une éducation centrée sur la langue et la culture khmères.

Enfin quels sont pour le moment tes meilleurs souvenirs de cette récente aventure ?

Tout simplement le fait de pouvoir me connecter avec toutes les familles et tous les enfants khmers et de voir tout le monde embrasser nos racines et notre culture

Par Chantha R (Françoise Framboise)

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