Rena Chheang, jeune peintre Cambodgienne de 27 ans, expose en ce moment ses créations sur les murs du restaurant Khéma La Poste. Avant de s’envoler pour l’Europe en fin d’année pour un voyage de découverte et d’inspiration, Rena raconte son parcours, depuis son éducation américaine jusqu’à son retour au pays en 2013, où elle deviendra rapidement une artiste comblée.
Cet article est un extrait du magazine en ligne Cambodge Mag 5, disponible en ligne ici…
Rena Chheang
Passion
La peinture est une passion qui la nourrit depuis l’université. Durant ses études en Californie, la jeune femme profite de son temps libre pour s’adonner à son passe-temps, ne s’imaginant pas du tout que son hobby deviendrait un jour son activité principale. ‘’…Je peignais pour le plaisir, et je n’avais jamais envisagé de pouvoir vendre un jour mes créations…’’, confie-t-elle, ajoutant que seule la photographie, une autre passion, lui permet de gagner un peu d’argent de poche dès l’université. ‘’…Je proposais des portraits, des photos de familles, d’évènements, puis j’ai commencé à être un peu connue, on m’a de plus en plus sollicitée et j’ai pu alors vendre mes prestations…’’.
Retour au pays
Née à Phnom Penh, Rena aura le privilège de grandir dans une famille d’accueil qui l’enverra ensuite étudier aux USA. ‘’…J’ai eu une éducation très américaine mais, dans un sens je me sens aussi très Cambodgienne. Après avoir terminé mes études en Californie, j’ai eu envie de me reconnecter avec mes racines et de découvrir un peu mieux la culture et les réalités de mon pays d’origine…’’, précise-t-elle. Dès son retour en 2013, un poste d’enseignante et la photographie en freelance lui permettent de s’installer convenablement. La jeune femme continue de peindre, inspirée par le royaume et ses contradictions. Sa peinture, qu’elle définit comme abstraite, aborde plusieurs thèmes, de la religion à la pauvreté en passant par la nature et le développement économique.
Rena Chheang devant l’une de ses œuvres à Khéma La Poste
Première exposition
Un jour, un ami l’informe que le café ARTillery de Phnom Penh cherche de nouveaux artistes pour y exposer. Après les présentations, la jeune femme est invitée à exposer son travail, ce sera sa première exposition publique. ‘’…C’était une première fois, et contre toute attente, j’ai vendu cinq toiles. Ce fut donc un succès qui m’a largement encouragée à aller plus loin dans sa démarche artistique. Depuis lors, elle a de nouveau exposé pour ARTillery à Siem Reap, chez certaines entreprises privées et à la MetaHouse. Son exposition solo Thrive occupera les murs de la galerie du Grand-Duc et une partie de son travail figurera dans Identity, un dialogue visuel sur la vie dans l’habitat urbain, de nouveau à la MetaHouse.
L’une des œuvres de Rena actuellement exposée à Khéma La Poste
Artiste à plein temps
Au vu de l’engouement pour ses peintures, Rena décide alors de se consacrer essentiellement à la pratique de son art. Hormis quelques leçons privées, elle cesse d’enseigner mais poursuit son activité de photographe professionnel. Son entreprise Big Eyes Fotography fonctionne bien : ‘’…Je produis principalement des portraits, photos de mariage, de famille etc…Quant au nom de mon entreprise, cela provient de mes années universitaires. J’étais entourée de Coréens qui m’avaient donné ce surnom car mes yeux de Cambodgienne étaient plus grands que les leurs…’’, explique-t-elle en souriant.
Déclinaison en carte postale des œuvres de Rena
Elle exhibe alors ses cartes postales. A présent bien plus libre de son temps, l’artiste a décidé de décliner son travail et de proposer des produits dérivés. ‘’…Mais ce ne sera pas du tout-venant, je souhaite que mes cartes postales soient vendues dans des magasins classes, dédiés à l’art au Cambodge…’’, précise-t-elle.
Projets
Parmi ces projets les plus immédiats, Rena fait part de son voyage en Europe qui sera, pour elle, l’occasion de nouvelles sources d’inspiration. Elle parle également de son souhait de diversifier sa technique. ‘’…D’avoir plus de temps libre pour ma passion m’a permis de découvrir d’autres artistes, mais aussi d’avoir envie d’explorer d’autres disciplines comme la poterie ou la sculpture…’’, déclare-t-elle, avec un petit sourire, derrière ses grands yeux…
Texte et photographies par Christophe Gargiulo
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