Animée par les parcours de vies inspirants liés à l’Asie, c’est depuis 2021 que Linda Nguon, fondatrice de Banh Mi Media, explore le mélange des cultures occidentales et asiatiques et met en lumière les voix de ces communautés multiculturelles à travers des vidéos, des podcasts ou encore des événements depuis la France.
Un 48ème épisode qui part donc à la rencontre de créatifs issus de la diaspora cambodgienne, aujourd'hui installés au Royaume, afin d’échanger autour des questions identitaires, du rayonnement de l’art au Cambodge mais également, des opportunités que le pays offre.
L’épisode « Back to the Roots » au Cambodge, le retour sur les terres de la perle du Sud-Est Asiatique
C'est en 2021, aux côtés de Sok Visal, fondateur du label KlapYaHandz et pionnier de la scène artistique au Cambodge, que Linda explorait les questions autour du rayonnement culturel et de la scène artistique au Royaume du Cambodge.
Un échange qui a donné vie à l’épisode 41 de Banh Mi Media et où Sok Visal partageait l'intérêt grandissant du monde extérieur pour le Cambodge, et même pour l’Asie en général, notamment dans les domaines artistiques.
« Aujourd'hui, l'Occident s'inspire de l’Asie et le monde regarde ce qui se passe au Cambodge. Elle reprend son nom de “la perle du Sud-Est Asiatique” », affirme Sok Visal, créatif versatile, producteur et réalisateur.
Il ajoute :
« Il y a des jeunes de nos communautés qui ont beaucoup de talents. C’est le moment, l’Asie du Sud-Est est en train de monter et de se faire connaître. »
« Il faut construire des ponts entre la France et les pays de l’Asie du Sud-Est car il y a des échanges à faire et c’est le moyen de développer le pays de nos parents. C’est pour cela qu’il faut que les jeunes asiatiques de France prennent conscience qu'ils peuvent contribuer à développer les pays de leurs racines. »
Alors, peu de temps après, c’est tout naturellement que Linda, jeune femme aux origines vietnamienne et cambodgienne, souhaite retourner au Cambodge pour organiser un épisode inédit : le premier podcast live à Phnom Penh, « Back to the Roots ».
« Cela faisait 5 ans que je n'avais pas voyagé au Cambodge. Avec mes rencontres grâce à Banh Mi Media, j'ai pu reconnecter de plus en plus avec ces racines dont mes parents m'ont très peu parlé. La saison 3 de Banh Mi a nourri cette reconnexion, les échanges avec Denis Do, réalisateur du film Funan, Sok Visal, pionnier du hip-hop cambodgien, Neak Kru Voan Savay, danseuse étoile du Ballet Royal Khmer ou encore Rithy Panh, pionnier des récits de guerre du Cambodge au cinéma dans le monde, ou encore l’organisation de premiers networkings à Paris avec Thierry Tea, Vice Président du groupe cambodgien OCIC, m'ont permis de trouver des réponses à ce que mes parents ont pu vivre là-bas et de témoigner du regain de dynamisme économique et culturel et les opportunités que peut offrir le pays de mes racines», confie Linda Nguon, fondatrice de Banh Mi Media.
« Organiser cet événement au Cambodge avec Banh Mi était pour moi une évidence. J'ai rencontré FONKi début août à Paris, il avait été invité par une amie à venir à un événement Banh Mi, c'est comme ça qu'on a décidé de créer cet événement, le 31 août, dans sa galerie d'artiste, FT Gallery à Factory Phnom Penh, haut lieu de créatifs de la capitale.»
Les étoiles étaient alignées et je ne peux qu'être fière et reconnaissante du soutien de l'association Yuvachun et de Sok Visal pour la co-production, et de la confiance de mes invités de cet événement et épisode inédit au pays de nos ancêtres. »
C’est donc guidée par l’énergie culturelle et artistique cambodgienne que Linda s’est entourée d’un panel de créatifs pour cet événement :
• Adana Mam Legros, artiviste franco-cambodgienne peintre et réalisatrice.
• Tiffany Bophadavy Doche, directrice artistique franco-cambodgienne et chinoise et cofondatrice de Revivre Studio.
• FONKi, artiste cambodgien/canadien-français, conservateur et propriétaire de la FT Gallery à Factory Phnom Penh et fondateur du festival Murals for Cambodia.
• Davy Chou, réalisateur et producteur franco-cambodgien.
La renaissance artistique du Cambodge, la terre de tous les possibles
Intéressée par ces français d'origine cambodgienne qui sont retournés dans le pays de leurs racines pour créer, entreprendre et poursuivre leur carrière professionnelle, Linda a créé une atmosphère d’échanges où les richesses culturelles et artistiques du Royaume du Cambodge se rencontrent et rayonnent.
C’est donc autour de leurs cultures hybrides et de l’énergie unique du Cambodge que Adana, Tiffany, FONKi et Davy ont partagé leur arrivée au Cambodge et leur reconnaissance de pouvoir exercer leur métier dans ce pays, là où ils puisent leur inspiration grâce à l’âme unique khmère.
En effet, Davy Chou, réalisateur et producteur reconnu, s’est installé pour la première fois au Cambodge à ses 25 ans, en 2009. Il y a découvert au fil du temps sa culture, son histoire et a notamment été fasciné par le récit de l’un de ses grands-pères qui était investi dans l’industrie cinématographique au Cambodge en tant que producteur.
Une industrie qui commence à renaître depuis les dernières années au Royaume et où Davy Chou se motive en travaillant avec des professionnels cambodgiens pour lesquels c'est parfois leur première œuvre cinématographique.
« Le chemin est long et pas facile mais nous sommes tellement enthousiastes à vouloir le parcourir que cela donne beaucoup d'énergie », déclare Davy.
« Les profils qui sont les nôtres, ils sont particuliers, on pourrait les penser minoritaires alors qu’ils ont quelque chose d'universel aujourd'hui. »
Pour FONKi, artiste engagé et inspirant à la triple identité culturelle : « Nous sommes le pont entre l’ancienne et la nouvelle génération. Merci au Cambodge pour ça. Il y a cette particularité qui fait qu’il faut venir avec cette attitude : « Qui vivra verra ». On est en vie, on est là. »
« Et donc maintenant, avec toute cette renaissance, ces différents métiers d’art ou autres. À chaque fois qu'il y a une nouvelle positive, cela fait rayonner le Cambodge et tout le monde est content ici, comme VannDa aux Jeux Olympiques. C'est l’un des exemples, ce n'est que le début et le Cambodge a plein de choses pour surprendre la planète. »
Bercé par la culture khmère depuis petit et pris dans cette vague de créateurs cambodgiens, FONKi a compris année après année l'importance de l’art et de son rôle en tant « qu'outil de l’outil » au Royaume du Cambodge.
Elle aussi plongée dans la culture khmère depuis son plus jeune âge, Adana puise au sein même de son histoire pour développer son art et construire ses engagements. Inspirée par le dévouement de ses parents et ayant été confrontée à la maladie. Elle lie l’art, la psychologie, l'extériorisation et la guérison à travers ses œuvres qui parcourent le monde mais qui prennent toujours source et sens au Cambodge, « à la maison », comme dirait Adana.
« Il y a tout à refaire, à recréer, à reconstruire avec l’art et nous avons de la chance de pouvoir faire partie de cela. L’art est un moyen incroyable inspiré par la guérison et la jeunesse qui cherche à avancer et se surpasser », partageait Adana à l’occasion du podcast live “Back to the Roots”.
Du côté de Tifanny Bophadavy Doche, jeune directrice artistique tout juste arrivée sur les terres de ses parents depuis 2021, elle se laisse porter par cette nouvelle atmosphère et cette énergie d’entraide propre au pays notamment pour le développement de sa marque, Revivre.
« On peut faire un “Made in Cambodia” qui est vraiment qualitatif. Toutes les pièces sont faites à la main et c'est quelque chose, je pense, qui est très fort pour les Cambodgiens.
Je pense que c'est des personnes comme ici présentes qui vont faire que le Cambodge va être mis plus en avant sur la scène internationale dans différents domaines d’art », déclarait Tiffany.
De façon plus personnelle, elle confie :
« Je l’ai fait aussi pour reconnecter avec le pays de mes parents qui eux aussi ont vécu les Khmers Rouges et qui ne veulent pas réellement revenir au Cambodge. Je voulais terminer, je pense, quelque chose que nos parents n'ont pas fini ici. »
Enfin, les personnes présentes à la FT Gallery à l’occasion de ce podcast live, ont pu poser leurs questions, échanger et parfois même se retrouver dans les discours des panélistes. C’est le cas de Melissa Chenda Ang, jeune franco-cambodgienne installée au Cambodge depuis quelques années :
« C'était une très bonne ambiance ! La plupart d’entre nous sont venus juste après le travail et ce moment a été une jolie pause entre franco-khmers.»
« Nous avons tous des parcours et des personnalités différentes, on le voit bien dans le podcast. Pourtant, je crois qu’on a tous cette relation du Cambodge à un pays francophone qui nous unit instinctivement. »
Le point principal que je noterais de ce podcast c’est que nous avons cette tendance à homogénéiser les asiatiques dans les pays occidentaux. Mais, quand nous regardons de plus près comme pendant cet événement, on n’a pas vécu le monde de la même façon.
Et même en prenant un petit échantillon comme la communauté d'artistes. Je trouve que dans leur manière de s’exprimer, de poser les yeux sur le Cambodge, il y a beaucoup de différences. Et c’est ça qui fait la beauté de notre communauté. »
« Banh Mi Media contribue certainement également à avoir un aperçu de cette myriade de personnalités qu’est l’Asie. »
Vers la célébration de l’héritage khmer par le langage universel de l’art
Une première édition de podcast live à Phnom Penh où les ponts, notamment entre le Cambodge et la France, se créent et où une certaine culture universelle naît autour du respect, du partage et de cette gloire commune en faveur du Royaume et de son héritage.
Un pays au sein duquel nous nous laissons guider, avec humilité, par son énergie et son âme et où, les communautés cambodgiennes mais également d’ailleurs, se réunissent, s’inspirent et s'élèvent ensemble pour le Cambodge.
Un nouvel épisode de Banh Mi Media qui inspire donc à soutenir les nouveaux talents cambodgiens et à favoriser le rayonnement international du Cambodge et plus particulièrement ici, de Phnom Penh, en tant que pôle culturel dynamique en Asie du Sud-Est.
• Production : Linda Nguon
• Co-production : Sok Visal & 802 Films
• Cadreurs : Chhen Pisen et Pho Pheakney de 802 Films
• Graphisme : Zoé Renard
• Remerciements : B-Box, FT Gallery, Klap Ya Handz et Yuvachuun.
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