La treizième édition du Festival Photo de Phnom Penh aura lieu du 27 octobre au 27 novembre 2022 dans plusieurs endroits de la capitale. À cette occasion, l’éternel directeur artistique du festival, Christian Caujolle, livre quelques détails sur cette manifestation culturelle devenue un classique.
Le mot de Christian Caujolle
Pour sa treizième édition, le festival Photo Phnom Penh reste fidèle à ses principes et, plus que tout, à la nécessité de l’échange. Échange entre Europe et Asie, mais également à l’intérieur du Cambodge, avec l’organisation du « Intersection », qui mettra à l’honneur quatre jeunes femmes venues de Phnom Penh et de Siem Reap, et qui travailleront sur des thèmes communs.
On trouvera de nombreuses allusions au voyage, entre autres avec la proposition de Claudine Doury qui, à vingt ans d’intervalle, visite les berges du fleuve Amour et nous les offre sur le mur de l’Ambassade de France.
Avec, également, la proposition de l’artiste franco-chilien Enrique Ramirez dont l’œuvre est hantée par la mer et qui vient réaliser une œuvre originale au Cambodge pour le festival. Ce travail, présenté dans la galerie de l’Institut français du Cambodge, dialoguera avec les images envoyées pour le concours photo organisé avec le soutien de la Délégation de l’Union européenne au Cambodge qui traiteront de « L’eau en danger », problématique bien réelle dans le pays, mais également dans bien des pays du monde.
Ils dialogueront avec les créations récentes et inédites des Cambodgiens Jean-Baptiste Phou dont les autoportraits carrés et en noir et blanc sont une nouveauté sur la scène du pays, avec les vues de la ville « entre chien et loup » de Channal Sean, les autoportraits dans la ville déserte en temps de confinement de Vannak Khun et les créations de quatre jeunes femmes travaillant en collaborations sur des questions liées à la nourriture.
La présence asiatique sera complétée, entre photographie, sculpture et installation, par les propositions de la Singapourienne Zen Teh qui nous invite à reconsidérer notre relation à la nature et entre autres à la forêt.
Sur la grille extérieure de l’Institut, des photographies en grand format marqueront le centenaire de la naissance du roi Norodom Sihanouk, personnage essentiel de la politique au Cambodge de 1941 à 2004.
Une des grandes nouveautés est la présence d’un pays invité, principe que nous aimerions pouvoir renouveler chaque année. C’est cette année la Confédération helvétique qui occupera les espaces de F3, la Friends Future Factory, en plein cœur de la capitale. Avec dix artistes, certains célèbres, d’autres tout jeunes. Dans une présentation originale, qui laisse place à la grande tradition du graphisme suisse, et qui est également une belle occasion de faire le point sur les pratiques actuelles dans le domaine de l’image. Lors d’une des soirées du festival une projection de vidéos complètera cet ensemble. Merci à Marie Le Mounier et Beat Streuli de l’avoir conçue et menée à bien, avec le soutien de Pro Helvetia.
Conférences, lecture de portfolios, traditionnel tour des expositions en tuk-tuk ainsi que trois soirées de projection viendront compléter le programme d’expositions. Nous commencerons par un hommage aux artistes ukrainiens, suivi d’un ensemble de travaux autour des oiseaux par douze photographes venus du monde entier. Pour la première fois, nous projetterons également les 12 finalistes du Prix Leica Oskar Barnack.
Tous nos remerciements vont d’abord aux artistes, à tous les artistes, à l’Institut français (Paris et Phnom Penh), fidèles partenaires depuis le premier jour du festival, à la Délégation de l’Union Européenne au Cambodge, aux galeries privées et espaces qui accueillent des expositions, à la galerie parisienne Michel Rein, à nos tireurs et encadreurs et à tous les bénévoles sans qui le festival ne pourrait avoir lieu. Ce sont eux qui nous permettent de rester fidèles à nos engagements : échange et diversité.
Christian Caujolle
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