Le Comité Cambodgien des Droits de l’Homme et l’Ambassade de France à Phnom Penh se sont engagés à améliorer les relations entre les deux pays dans le domaine des droits de l’homme, les deux parties convenant qu’il s’agissait d'une question nécessitant une attention toute particulière.
La discussion a eu lieu lors d’une réunion vendredi dernier entre le président du Comité, Keo Remy, et l’ambassadeur de France, Jacques Pellet. Minh Ditang, chef de la division Asie du Sud-Est du ministère français des Affaires étrangères, et Hugo Wavrin, premier secrétaire de l’ambassade de France, étaient également présents à la réunion.
Selon le Comité, les deux parties ont discuté de trois principaux sujets : les questions relatives aux droits de l’homme, la mission du comité des droits de l’homme et les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC).
« Keo Remy a informé les diplomates français de l’évolution de la situation au Cambodge grâce aux efforts du gouvernement pour promouvoir les droits de l’homme, notamment pendant la pandémie », indique le communiqué de presse du Comité.
Il les a également informés de la mission et des réalisations du Comité Cambodgien des Droits de l’Homme, précisant qu’il avait rédigé des rapports complets sur les droits de l’homme, effectué beaucoup de travail d’enquête, mis en place des mécanismes pour recevoir et résoudre les plaintes concernant les violations des droits de l’homme et fourni des aides juridiques gratuites.
« L’ambassadeur français, qui connaît bien les droits de l’homme, a reconnu que ce travail était difficile et que tous les pays avaient des problèmes concernant les droits de l’homme », a précisé M. Remy dans un message publié sur Facebook après la réunion.
Ce dernier a également énuméré les « grandes réalisations » des CETC, plus connues sous le nom de tribunal des Khmers rouges. Tout d’abord, il a déclaré qu’il était devenu un modèle de tribunal international dont de nombreux pays, dont le Bangladesh, le Sri Lanka, le Kenya et le Sénégal, s’étaient inspirés.
Ensuite, M. Remi a déclaré que « la mission du tribunal a été un succès ». Les CETC ont coûté un peu plus de 20 millions de dollars par an, alors que d’autres tribunaux internationaux ont parfois nécessité des budgets allant jusqu’à cinq fois ce montant. Enfin, les tribunaux ont permis à un grand nombre de parties civiles de participer à ses audiences.
« Le processus des CETC a mis en évidence l’autonomie et le leadership du Cambodge, et a permis l’unification et la réconciliation nationales », estime Keo Remy.
Selon le communiqué, M. Pellet a félicité le Comité Cambodgien des Droits de l’Homme pour ses efforts en vue de remplir sa mission et pour ses nombreuses réalisations.
Am Sam Ath, directeur adjoint du groupe de défense des droits Licadho, a déclaré qu’il s’agissait d’une démarche positive pour le comité des droits de l’homme et l’Ambassade de France vers une collaboration visant à améliorer la situation des droits de l’homme dans le Royaume.
« Nous constatons que la France prête attention à la situation des droits de l’homme dans le pays. Jusqu’à présent, il y a eu beaucoup de critiques concernant la question des droits de l’homme, qui ont besoin d’être améliorés », a-t-il ajouté.
Sam Ath a précisé que cette question demeurait complexe pour le Cambodge. Cette problématique, dit-il, exige que ces droits soient rétablis et promus, car ils sont liés à la démocratie.
Lay Samean avec note partenaire The Phnom Penh Post
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