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Photo du rédacteurLa Rédaction

Chea Hea, véritable patrimoine vivant qui préserve la danse angkorienne à Battambang

Un véritable trésor vivant, Chea Hea, 92 ans, a formé plus de 20 membres de sa famille sur quatre générations pour fonder une troupe de Lakhon Khol.

Un véritable trésor vivant, Chea Hea, 92 ans
Un véritable trésor vivant, Chea Hea, 92 ans

Aujourd’hui âgé de 92 ans, Chea Hea a consacré sa vie entière au Lakhon Khol, une forme de danse ancienne exclusivement masculine qui remonte au IXe siècle, mais le COVID-19 a mis fin aux représentations de sa troupe.

Le Cambodgien est un conservateur actif du Lakhon Khol, qui travaille à inculquer savoirs et techniques à la nouvelle génération dans la province de Battambang, réputée pour son patrimoine artistique et culturel.

« Nous enseignons continuellement aux enfants, principalement à partir de l’âge de 12 ans, une ou deux fois par jour, en fonction de leur temps libre »

Malgré sa maladie chronique, Hea continue à former les jeunes générations à cette forme d’art qu’à la confection de maquillage, dans l’espoir de préserver cette ancienne danse traditionnelle.

Lakhon Khol, une forme de danse ancienne exclusivement masculine
Lakhon Khol, une forme de danse ancienne exclusivement masculine

Hea souffre aujourd’hui d’hypertension et d’acidose, ce qui provoque des douleurs articulaires et le rend incapable de bouger ses doigts, mais il confie qu’il ne pense même pas à arrêter son travail.

« Je ne m’arrêterai que si je souffre de démence et si je ne suis plus capable d’enseigner, mes fils prendront ma place »

Selon le ministère de la Culture et des Beaux-Arts, le Lakhon Khol ou Lakhaon Khaol est un genre de théâtre à la narration mélodieuse dans lequel les acteurs portent des masques en laque et ne jouent que des épisodes du Reamker, la version cambodgienne de l’épopée indienne du Ramayana.

Il s’agit de l’une des plus anciennes formes d’arts du spectacle cambodgiens qui, aujourd’hui, fait partie du programme de l’Université royale des beaux-arts.

Malheureusement, depuis l’incident communautaire du 20 février, la troupe a dû suspendre toutes ses activités et annuler ses représentations.

Pour Hea, cette pause n’est pas la bienvenue. Sa troupe de danse a été formée en 1982, peu après la fin de la guerre, dans le village de Kdol, district de Doun Teav, province de Battambang, alors que Hea avait 53 ans. À ses débuts, sa troupe se produisait sans masques. Il y avait 30 artistes, qui se produisaient en se maquillant à l’exception des danseurs.

Un an plus tard, Hea a commencé à fabriquer des masques en se documentant et en écoutant ses aînés. Actuellement, la troupe de danse Lok Ta Chea Hea compte au total 33 artistes et une trentaine de masques.

Chea Hea confie qu’il tentera de fabriquer davantage de masques pour les 30 prochaines années si sa santé s’améliore.

« Maintenant, mes enfants ont les compétences de base pour la production de masques faciaux, mais ils ne peuvent pas encore réaliser certaines parties difficiles », dit-il.

« Sans moi, la troupe de danse ne sera jamais abandonnée, car mes enfants sont passionnés de Lakhon Khol et de danse traditionnelle khmère également »

Depuis l’âge de 12 ans, Hea a passé sa vie à préserver le Lakhon Khol — il le fait, dit-il, par respect pour ses ancêtres et sa culture. Il est heureux, ajoute-t-il, d’avoir consacré sa vie à sa préservation.

En raison de sa contribution méritoire à la culture et aux arts nationaux, le ministère de la Culture et des Beaux-Arts a inscrit son nom sur la liste des trésors humains vivants. Chea Hea s’est vu également décerner le titre de « danseur de talent » par le roi Norodom Sihamoni en 2012.

Le Lakhon Khol a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO en novembre 2018.

Po Sakun et Teng Yalirozy avec l’aimable autorisation de Cambodianess

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