Récemment, trois taux de croissance différents ont été annoncés pour les perspectives économiques du Cambodge à l'horizon 2025. Lequel doit être pris en compte et comment les économistes calculent-ils ce taux de croissance ?
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Les perspectives économiques du Cambodge pour 2025 sont positives. Les secteurs clés devraient connaître une croissance régulière et une reprise, sous l'impulsion des secteurs de l'industrie, du tourisme et de l'agriculture. Les prévisions du gouvernement et plusieurs institutions financières internationales anticipent une expansion continue.
Indicateurs économiques clés
Le gouvernement cambodgien a fixé un objectif de croissance du PIB de 6,3 % pour 2025, tandis que le Fonds monétaire international a adopté des perspectives plus prudentes, prévoyant une croissance de 5,8 %. De même, la Banque asiatique de développement prévoit un taux de croissance de 6 %.
Le FMI prévoit une augmentation de 7,8 % du PIB par habitant, qui atteindrait près de 3 000 dollars en 2025, par rapport aux chiffres de 2024. Une autre source indique que le PIB par habitant devrait monter en flèche pour atteindre environ 3 000 dollars en 2025.
Le secteur industriel devrait croître de 8,6 %, le secteur des services de 5,6 % et le secteur agricole de 1,1 %. Les principaux moteurs de la croissance devraient être le secteur manufacturier, y compris les vêtements et les articles non vestimentaires, le tourisme, les secteurs liés aux services et l'agriculture. L'inflation devrait se maintenir autour de 2,5 %. Le FMI prévoit une hausse de l'inflation de 0,5 % en 2024 à 2 % en 2025.
Comment en arrive-ton à des projections différentes ? Tout simplement en adoptant des périodes de référence différente, par exemple en utilisant une moyenne pondérée sur plusieurs années au lieu du calcul classique consistant à mesurer les performances d'une année par rapport à l'année précédente.
Facteurs de croissance
L'industrie manufacturière des produits non vestimentaires maintient une bonne dynamique, soutenue par une demande extérieure régulière. Sans incident majeur et malgré les incertitudes liées aux mesures et/ou annonces brutales des USA, les exportations devraient se redresser fortement, soutenues également par le rebond du secteur de l'habillement.
Le secteur touristique cambodgien affiche une reprise vigoureuse, contribuant à l'économie à hauteur d'environ 7 milliards de dollars américains. Les arrivées internationales se rapprochent des niveaux d'avant la pandémie, les touristes américains ayant joué un rôle essentiel dans cette reprise. Là aussi, ces projections optimistes s'appuient sur des chiffres très « généralistes » avec une segmentation et une analyse des différents types de touristes et de leurs dépenses qui mériterait d'être approfondie.
Les investissements directs étrangers (IDE), en particulier dans le secteur manufacturier, assemblage et transformation, sont susceptibles de jouer un rôle déterminant dans la diversification de l'économie cambodgienne.
Le développement des infrastructures demeure également une priorité absolue pour le Cambodge, avec pour objectif de soutenir une croissance économique à long terme et d'améliorer la connectivité dans le pays et dans la région.
Risques et facteurs à prendre en considération
Le FMI souligne que les risques qui pèsent sur les prévisions sont des facteurs externes de vulnérabilités notamment les changements de politique des principaux partenaires commerciaux, la fragmentation géo-économique et la faiblesse persistante des secteurs de la construction et de l'immobilier.
La balance des comptes courants devrait redevenir déficitaire en raison d'une forte demande d'importations supérieure à la reprise des exportations.
La sortie de la catégorie des pays les moins avancés en 2027 pourrait réduire l'accès aux financements concessionnels (prêts sans conditions) et aux traitements commerciaux préférentiels. La Banque mondiale, elle, souligne l'importance de maintenir la stabilité macro-financière en restaurant l'espace budgétaire et en protégeant le secteur financier.
Pour réaliser sa vision à l'horizon 2030, le Cambodge doit donc maintenir un taux de croissance élevé, ce qui, selon les institutions financières internationales, peut être obtenu en améliorant le climat des affaires, en rationalisant les procédures commerciales, en garantissant un approvisionnement énergétique fiable et en renforçant l'éducation.
Mesures
Le PIB est défini par la formule suivante : PIB = Consommation + Investissement + Dépenses publiques + Exportations nettes. La consommation représente les dépenses de consommation privée des ménages et des organisations à but non lucratif, l'investissement se réfère aux dépenses des entreprises.
Pour calculer la croissance économique, les analystes s'appuient principalement sur la mesure du produit intérieur brut (PIB), qui sert d'indicateur clé de la performance économique d'un pays.
Comprendre le calcul de la croissance du PIB
Le calcul de la croissance du PIB consiste à comparer la production économique d'une période à une autre, généralement exprimée en pourcentage de variation.
Les économistes font la distinction entre le PIB nominal et le PIB réel lorsqu'ils calculent les taux de croissance. Le PIB nominal mesure la production économique totale d'un pays sans tenir compte de l'inflation, tandis que le PIB réel tient compte de l'inflation, ce qui donne une image plus claire de la croissance réelle d'une économie.
Cette distinction est cruciale car l'inflation peut fausser l'évaluation des performances économiques. Par exemple, si le PIB nominal augmente considérablement mais qu'il est associé à une forte inflation, la croissance économique réelle peut être négligeable, voire négative. Pour effectuer une analyse plus complète, en particulier lorsqu'ils utilisent des données trimestrielles, certains économistes annualisent les taux de croissance afin d'obtenir une mesure normalisée sur une année.
Indicateurs alternatifs
Si le PIB reste la mesure dominante de la croissance économique, il n'est pas sans limites. Certains économistes préconisent l'utilisation d'autres indicateurs, tels que le produit national brut (PNB), qui inclut les revenus des résidents provenant des investissements à l'étranger :
Le produit national brut (PNB) : qui inclut les revenus gagnés par les résidents grâce à leurs investissements à l'étranger
Le revenu national brut (RNB) réel : qui prend en compte à la fois la production nationale et les revenus nets provenant de l'étranger
Les indicateurs de qualité de vie : qui évaluent les améliorations du niveau de vie et du bien-être général
Ces mesures alternatives sont destinées à fournir une évaluation plus complète de la santé économique, en incorporant des facteurs allant au-delà des simples chiffres de production, et seraient bénéfiques pour les prévisions économiques du Royaume.
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