Selon le Secrétaire général des Nations unies António Guterres, la situation politique, sécuritaire, humanitaire et des droits de l’homme au Myanmar « glisse de plus en plus vers la catastrophe ».
Lors d’une conférence de presse organisée samedi en marge des 40e et 41e Sommets de l’ASEANà Phnom Penh, António Guterres a déclaré que la crise qui sévissait dans ce pays demeurait un cauchemar pour le peuple du Myanmar et l’ASEAN.
« Je condamne l’escalade de la violence, l’usage disproportionné de la force et la situation effroyable des droits de l’homme au Myanmar », a-t-il déclaré.
Les attaques aveugles contre les civils peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international, a ajouté António Guterres, réitérant son appel aux autorités du Myanmar pour qu’elles libèrent tous les prisonniers politiques et lancent immédiatement un processus vers une transition démocratique.
C’est la seule voie vers une paix et une sécurité durables, a souligné le Secrétaire général des Nations unies qui a également salué l’approche de l’ASEAN à travers le Consensus en cinq points, et a exhorté tous les pays, y compris les membres du bloc, à rechercher une stratégie unifiée envers le pays en plein chaos, « centrée sur les besoins et les aspirations du peuple du Myanmar ».
Selon le groupe de surveillance de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, plus de 2 400 personnes ont été tuées au cours des deux dernières années, tandis que l’agence des Nations unies pour l’enfance estime qu’un million de personnes ont été déplacées.
Pour rappeler les horreurs quotidiennes auxquelles est confrontée la population du Myanmar, des habitants et des médias ont accusé vendredi le gouvernement militaire d’avoir brûlé des maisons et tué au moins cinq civils lors d’un raid sur un village de l’ouest de l’État de Rakhine.
Accroître la pression
Les dirigeants de l’ASEAN ont empêché le chef militaire du Myanmar, le généralissime Min Aung Hlaing, de participer au Sommet de Phnom Penh en raison de la spirale de la violence dans son pays et de la frustration que suscite le manque d’intérêt des généraux du Myanmar pour la mise en œuvre d’un plan de paix.
Le bloc a convenu d’un « consensus en cinq points » avec le gouvernement militaire en avril de l’année dernière afin de mettre un terme au chaos au Myanmar, mais il a été jusqu’à présent largement ignoré par les généraux.
Les dirigeants de l’ASEAN ont chargé vendredi leurs ministres des affaires étrangères de présenter un plan concret pour mettre en œuvre le consensus. Ils ont également donné leur bénédiction à un envoyé spécial de l’ASEAN pour rencontrer des groupes d’opposition au Myanmar, un geste qui a suscité une réponse furieuse du gouvernement militaire, qui considère les formations dissidentes comme des « terroristes ».
Les puissances occidentales ont multiplié les sanctions à l’encontre du gouvernement militaire, mais la violence s’est intensifiée ces dernières semaines, avec des raids aériens meurtriers sur des cibles civiles, dont une école et un site de concert.
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