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Cambodge & Santé : Étudiants en médecine et volontaires sur le front du COVID-19

Deux étudiants en troisième année de médecine ont pris la décision difficile de confier leur petite fille de six mois à leur famille afin de travailler comme volontaires dans la lutte contre le COVID-19.

Sok Pheara et son mari Bun Sela
Sok Pheara et son mari Bun Sela

Après avoir accueilli leur premier enfant en novembre 2020, Sok Pheara et son mari Bun Sela, tous deux étudiants en troisième année de médecine, se sont engagés à participer bénévolement aux efforts du Cambodge pour lutter contre la récente épidémie de COVID-19.

Point critique

En avril 2021, la situation du COVID-19 au Cambodge a atteint un point critique et, confrontés à une décision difficile, Pheara et Sela ont choisi de confier leur fille de six mois aux parents de Pheara afin qu’ils puissent se porter volontaires dans les structures médicales d’urgence, en sous-effectif et surchargées, qui ont vu le jour en réponse à l’afflux de patients atteints du COVID-19.

Face à une pénurie aussi frappante de personnel médical, Pheara a fait valoir qu’elle se trouvait dans l’obligation d’aider ses compatriotes. Même si ces derniers n’ont pas encore terminé leurs études, Pheara indique que sa spécialisation en obstétrique et gynécologie lui permet d’apporter son aide dans la lutte contre le COVID-19. Sela, quant à lui, étudie la chirurgie générale, avec une spécialisation sur le système digestif et il a également décidé de mettre ses compétences à profit dans la crise actuelle.

Ensemble, ils ont admis que d’être séparés de leur nouveau-née constituait un sacrifice qu’ils devaient accepter afin d’utiliser leurs compétences pour le bien collectif.

« Dans l’esprit d’un médecin, il apparaît impossible de rester à la maison et d’assister à la pire des situations pour le peuple cambodgien et le pays », dit-elle.

C’est ce constat qui a incité le jeune couple à s’inscrire auprès de l’association des jeunes médecins volontaires Samdech Techo (TYDA) pour contribuer à aider le pays à surmonter la crise du COVID-19, même s’ils savaient que cela signifiait qu’ils ne pourraient pas voir leur fille avant la fin de leur mission.

Pour Pheara, être séparée de sa fille a représenté la décision la plus difficile qu’elle ait jamais prise ; cependant, c’est un devoir et une responsabilité pour chaque médecin — y compris pour elle et son mari — de faire honneur à la nation :

« Je suis médecin, donc je veux me battre pour les gens. Mon mari n’est pas différent ; c’est un homme, il doit donc se battre. En tant que médecins, nous avons une volonté commune d’aider les gens et de voir la fin du COVID-19 »

« Si ce n’est pas fini, je ne peux pas retrouver ma famille et mes proches ; c’est pourquoi, ensemble, nous devons nous battre. », conclut-elle.

Leur première affectation a eu lieu au centre Koh Pich, à Phnom Penh. Ce centre a été transformé en centre médical de fortune en réponse à la demande massive de lits d’hôpitaux après l’épidémie du 20 février. Pendant trois semaines, Pheara et Sela ont travaillé en première ligne avec une équipe de seulement 44 médecins, s’occupant souvent de centaines de patients chaque jour, travaillant de longues heures avec peu de temps de pause.

Aujourd’hui, ils sont en quarantaine dans un hôtel de Phnom Penh, où ils passeront deux semaines avant de prendre un peu de repos pour voir leur petite fille.

« Les mots me manquent pour dire à quel point ma fille me manque », dit Pharaon. « Je regarde parfois les photos de mon enfant à travers l’écran comme ma motivation. Maintenant, je compte les jours jusqu’à ce que je puisse voir ma fille ».

Contents de pouvoir aider

La première affectation du couple a commencé le 14 avril 2021 et, selon Pheara, ce fut une expérience saisissante de voir l’ampleur de la situation à laquelle elle devait faire face. La peur s’est estompée lorsqu’on lui a dit de se considérer comme « un soldat en uniforme blanc ».

« Ils m’ont demandé si j’avais peur ! Bien sûr que j’avais peur, car cette maladie est invisible à l’œil nu et si nous sommes infectés, elle se propage rapidement. Au début, j’avais tellement peur ! », souligne-t-elle. « Il y avait plus de 1 000 patients dans la salle, mes mains et mes jambes tremblaient ».

« Cependant, en arrivant, j’ai commencé à me sentir en sécurité, car le système de travail était organisé comme dans un pays développé. Les équipements de protection individuelle de niveau 3 étaient bien préparés, les médecins de certains pays n’en disposent pas, mais nous en possédons. De plus, les accès sont différents et les portes sont toutes scannées, de sorte que les patients ne peuvent pas entrer et sortir facilement », ajoute Pheara.

Le couple de volontaires
Le couple de volontaires

Lors de sa première affectation, l’équipe médicale avait de nombreux rôles différents, explique Pheara, et ces tâches permutaient au sein de l’équipe chaque semaine.

Les médecins en première ligne étaient divisés en groupes assumant des responsabilités différentes, tandis qu’un groupe prenait les appels des patients pour discuter de leur état, prescrire un traitement médical et établir un diagnostic, un autre vérifiait l’état des patients et aidait à libérer ceux qui avaient été testés négatifs au COVID-19 à plusieurs reprises.

Un autre groupe était chargé de prélever des échantillons à tester et un autre était responsable de l’équipement médical et des fournitures pharmaceutiques devant être réapprovisionnées régulièrement. De même, un groupe était chargé de maintenir l’hygiène dans tout le centre de traitement et un autre s’occupait de l’équipe de nuit.

Liens forts

Le lien qui s’est tissé entre les médecins et les patients n’a pas de prix, dit Pheara, et elle se réjouit chaque fois qu’ils renvoient un nouveau patient guéri chez lui.

« J’étais très heureuse et aussi très fière lorsque les patients rentraient chez eux et levaient la main pour dire au revoir aux médecins. J’ai éprouvé un sentiment sans précédent lorsqu’ils ont dit merci. Certains patients sont restés avec nous pendant 10 jours ou deux semaines, alors j’étais fière quand ils rentraient chez eux avec le sourire. De plus, à notre sortie du centre, lorsque nous sommes montés dans la voiture pour aller à la quarantaine, les autorités ont facilité la circulation et le directeur du centre nous attendait pour nous dire au revoir, j’étais vraiment heureuse et enthousiaste », raconte Pheara.

Si Pheara et Sela vont profiter d’un bref retour à la maison pour voir leur fille, ils restent tous deux persuadés que de nombreuses autres missions sont nécessaires pour maîtriser cette épidémie communautaire.

Par Khorn Champa & Teng Yalirozy avec l’aimable autorisation de Cambodianess


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